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L'intermittence de la fourniture d'électricité par éolienne

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 205 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 18/11/2011
    • de REUTER Florence
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Un grand défaut de la production d’électricité par éolienne est son intermittence.

    Comment est gérée cette intermittence ? Les objectifs chiffrés du gouvernement (suite à la séance du gouvernement tenue à Bastogne en août 2011) ont-ils suffisamment tenu compte de cette intermittence ? Si oui, de quelle manière ?

    En d’autres mots, les objectifs du gouvernement en terme d’éolien sont-ils tenables à terme vu l’inconvénient majeur que constitue l’intermittence ?

    Enfin, un « black out » est-il totalement exclu par le gouvernement ?
  • Réponse du 08/12/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    ELIA, gestionnaire du réseau de transport électrique, a pour tâche d’assurer l’équilibre instantané entre la demande et l’offre d’électricité, toutes deux sans cesse fluctuantes. Les cause de ces fluctuations sont diverses : arrêt temporaire d’une centrale à charbon, fermeture d’une usine grosse consommatrice, hausse soudaine de la demande à la suite d’une vague de froid, entretien d’un réacteur nucléaire, etc. Grâce à de nombreux progrès dans le domaine de la prédictibilité de la production (y compris éolienne), cette variabilité peut être de nos jours de mieux en mieux anticipée.

    Souvent critiquée pour son caractère variable, l’énergie éolienne pose en réalité au stade actuel de développement en Belgique peu de problèmes aux experts en balancing. Ainsi, elle est considérée, dans le processus d’équilibrage, comme une diminution/augmentation de la demande en cas de niveau élevé/ faible de production éolienne. Cette variation de la demande est quant à elle gérée par ELIA dans le cadre de sa gestion de l’équilibre et de l’activation des réserves : importation d’électricité, activation de centrales d’appoint (généralement des centrales TGV ou hydrauliques) contrôlées par ELIA, délestage de certaines consommation industrielles. Ces infrastructures pallient le manque de production éolienne et ne nécessitent, à l’heure actuelle, aucun investissement supplémentaire. Ainsi, les professionnels du secteur de l’énergie admettent aujourd’hui que l’éolien peut couvrir jusqu’à 20 % de la demande en électricité sur un grand réseau (suivant l’expérience danoise ou espagnole), sans poser de problèmes techniques substantiels.

    A terme, eu égard aux objectifs en matière d’éolien (en Wallonie, environ 15% de l’électricité sera produite à partir de l’éolien d’ici 2020), cette situation pourrait être amenée à évoluer. De ce fait, et dans une perspective de gestion prudente, ELIA a été impliquée en amont de la procédure de planification à long terme. L’objectif étant de garantir la sécurité du réseau et d’assurer un approvisionnement constant en électricité.

    Par ailleurs, ELIA travaille, avec ses pairs européens, sur une planification à long terme de l’intégration de l’éolien (et des autres énergies renouvelables variables) dans la production électrique. Les estimations et calculs se basent sur des scénarii extrêmes avec respectivement de fortes et de faibles intensités venteuses en Europe. Une telle réflexion à l’échelle européenne est essentielle pour dimensionner et organiser l’approvisionnement au vu de l’interconnexion des réseaux.

    Enfin, je terminerai en évoquant les possibilités offertes par les stations de pompage-turbinage pour la gestion du balancing entre offre et demande. A titre indicatif, la station de pompage-turbinage de Coo, avec une puissance installée de 1163 MW, peut théoriquement assurer à elle-seule le back-up du parc éolien wallon dans sa totalité pendant 6 heures, une fois par cycle, et ce, sans émission de CO2.