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Le bilan de la première semaine anti-stress en Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 58 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 18/11/2011
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La première semaine anti-stress s’est déroulée du 10 au 14 octobre 2011 en Wallonie. Parmi les actions annoncées, notons la distribution de boîtes à outils dans les gares, flash mob, séance de rires, conférences spécialisées,….

    Madame la Ministre peut-elle me présenter un bilan de cette semaine d’actions ? Comment en mesurer l’impact sur la population ?

    Comment renforcer le mieux-être de la population wallonne par la distribution de brochures explicatives ? Si informer les gens sur l’existence des divers outils mis à disposition a toute son importance, le plus difficile pour le « malade » réside davantage dans sa capacité à franchir le pas pour demander de l’aide.

    La Région wallonne alloue au département de la santé un budget annuel d’une centaine de millions d’euros dont 26 millions aux services de santé mentale. Madame la Ministre peut-elle me ventiler ce dernier budget ? Comment a-t-il été réparti en 2011 ?

    Madame la Ministre a déclaré que – je cite – « Cette semaine anti-stress peut être considérée comme une porte d’entrée destinée à permettre au mieux d’appréhender les réalités et les défis de la santé mentale. » Cela va se traduire de quelle manière concrètement ?

    A-t-elle une explication « scientifique » sur la place considérable qu’a pris le stress dans notre quotidien ces dernières décennies ?

    Le Centre wallon de référence santé mentale a-t-il reçu son agrément ? A quoi va-t-il servir ? Quelles seront ses missions ? A qui s’adresse-t-il ? Quels subsides la Région wallonne lui consacre-t-elle ?

    Madame la Ministre a affirmé tirer de cette semaine anti-stress des enseignements en vue de futures actions. Quels sont-ils ? Qu’envisage-t-elle de mettre en place ? Si cette problématique demande un travail à moyen et long terme, il est évident que le « traitement » commence par du court terme.

    Madame la Ministre compte se rendre au Québec et s'intéresser à cette approche qui ferait figure d’exemple dans ce domaine. Peut-elle m’en donner une première présentation ? En quoi est-elle exemplaire ? Quand compte-t-elle s'y rendre ?
  • Réponse du 09/12/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    La première édition de la semaine antistress s’est inscrite dans le cadre de la journée mondiale pour la santé mentale. Le stress occupe une place considérable qui s’explique par une multitude de facteurs, dont l’évolution du contexte socio‑économique. Il est bien l’effet négatif le plus répandu sur la santé mentale. Partir d’un concept accessible pour aborder la question de la santé mentale et conscientiser le citoyen lambda nous semblait l’alternative la plus opportune.

    Cette semaine antistress fait l’objet d’une évaluation réalisée en partenariat avec les acteurs impliqués dans le projet : l'Institut Wallon pour la Santé Mentale, l'administration et le prestataire désigné sur la base d’un marché public.
    Diverses réunions se sont tenues à ce propos. L’évaluation comprend un axe quantitatif et un axe qualitatif.  

    Tout d’abord, la collaboration que nous avons établie avec les acteurs québécois s’est avérée riche et constructive. Il importe de tenir compte des bonnes pratiques nationales et internationales et de construire un projet wallon pertinent et adapté à nos spécificités régionales.

    Ensuite, le taux de participation aux colloques du lundi et du vendredi était maximal (200 personnes étaient présentes le lundi et 150 le vendredi). Nous avons été contraints de refuser plusieurs inscriptions, au vu de la capacité d’accueil des salles.
    Par ailleurs, le choix des intervenants et la qualité des exposés ont été appréciés (certains messages écrits et oraux nous sont parvenus en ce sens).

    En outre, la distribution de « boîtes à outils antistress » dans cinq grandes gares wallonnes s'est déroulée dans de bonnes conditions. Les navetteurs, tous âges confondus, se dirigeaient spontanément vers nous. Certains n’ont pas hésité à poser quelques questions et d’autres, à faire part de leur propre état de stress, voire de l’état de stress d’un de leurs proches.

    Au total, 11 000 boîtes à outils ont été distribuées dans les gares, à l’occasion des colloques et lors des activités « grand public » déployées le mercredi. De nombreuses demandes pour recevoir des boîtes à outils nous ont été adressées par des entreprises, des associations, des animateurs ou enseignants et des particuliers. Nous n’avons malheureusement pas pu satisfaire l’ensemble des demandes.

    Quant aux activités du mercredi, où séance de rire, flashmob et mini-concert se sont succédé, le succès remporté était manifeste. Globalement, plus de 500 personnes étaient présentes, en permanence, sur le temps de midi. Des travailleurs, des étudiants, des associations et des usagers ont participé et nous ont rapporté des commentaires positifs tant sur la nature des activités que sur l’organisation.

    Plus globalement, la communication "à deux niveaux" (professionnels et grand public) constitue une réelle plus-value, en ce sens qu'elle permet de maximaliser les répercussions de cette initiative. Il est évident que certains éléments sont à parfaire, comme une plus forte implication de certains secteurs.

    Les brochures informatives, quant à elles, poursuivaient deux objectifs. D’une part, informer et conscientiser la population et, d’autre part, outiller le citoyen de conseils accessibles pour bien gérer son stress.

    En outre, les brochures contenaient de l’information sur une série de professionnels et de services qui peuvent intervenir dans certaines situations. La place du médecin généraliste, présenté comme l’interlocuteur privilégié, a été rappelée. Etaient également mentionnés les associations de santé intégrée, les services de santé mentale, les centres de planning familial, etc.
    Grâce aux financements octroyés par la Wallonie, l’accès à ces services est garanti sur le plan financier, ce qui peut aider le citoyen à franchir le pas pour demander de l’aide.

    La conjugaison des éléments positifs évoqués me permet de confirmer mon souhait de renouveler l’initiative l'an prochain, afin d'en faire un événement structurel de la politique wallonne au service de nos citoyens. La question de la santé mentale n’a jamais été aussi actuelle et constitue un véritable enjeu de santé publique.
     
    Par ailleurs, le budget alloué aux services de santé mentale s’élève à :
    * 18 785 000 euros pour les services de santé mentale du secteur privé ;
    * 9 903 000 euros pour les services de santé mentale du secteur public.

    Un montant total de 28 688 000 d’euros est dédié au secteur. Ce montant est attribué à 64 services qui représentent 127 équipes (vu l’existence d’initiatives spécifiques, de clubs thérapeutiques,…) pour un total de près de 900 travailleurs.

    L’agrément du Centre de Référence en Santé Mentale débutera ce 1er janvier 2012. Les missions de ce Centre de Référence sont fixées par le décret et concernent l’appui aux services de santé mentale, l’observation des pratiques, l’information, la recherche et la concertation transrégionale et transsectorielle. Mon département lui octroiera annuellement 215 000 euros, comme le prévoit le décret.