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La biodiversité de proximité

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 208 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 21/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Dans la presse francophone du 14 octobre 2011 on pouvait lire que le ministre du développement durable, Jean-Marc Nollet (Ecolo), entend donner un coup de pouce financier à 15 ou 20 projets exemplatifs montrant comment il est possible de favoriser la biodiversité aux abords des bâtiments publics (écoles, logements publics...). Les projets retenus bénéficieront d'une aide d'un maximum de 10.000 euros. Les formulaires de candidature doivent être renvoyés d'ici novembre 2011. Contact 081 321 831 ou biodipap@cabinetnollet.be

    Monsieur le Ministre n'estime-t-il pas que le délai pour rentrer de tels projets est assez court ? Tellement court que seuls quelques initiés peuvent vraiment répondre à l’appel ?

    Pourquoi avoir choisi comme adresse de contact son cabinet et non pas l’administration ? C’est étrange dans le chef d’un ministre qui inscrit la dépolitisation sur ses drapeaux.

    Qu’entend Monsieur le Ministre par « biodiversité aux abords des bâtiments publics » ? J’espère que c’est autre chose que du gazon ou quelques carrés de fleurs ....
  • Réponse du 06/12/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Je tiens tout d’abord à remercier l'honorable membre pour sa question qui me permet de lui rendre compte des premiers résultats de cet appel à projets dénommé BiodiBap’ et qui a pour objectif de promouvoir la biodiversité dans et aux abords des bâtiments publics. J’ai lancé cet appel à projets le 10 octobre et les candidats pouvaient introduire leur dossier jusqu’au 01 novembre inclus. Je conviens parfaitement que le délai était court mais en contre-partie le dossier de candidature se voulait simple et rapidement rempli, afin de permettre à un maximum d’institutions de réagir. Et je peux confirmer que le succès a été au rendez-vous puisque nous avons reçu pas moins de 137 dossiers de candidatures. Sont notamment concernés une cinquantaine de communes, un peu plus de 60 écoles, des sociétés de logement public, des associations gestionnaires de bâtiments publics et une administration provinciale. Le défi qui consistait à intéresser des acteurs non spécialisés dans la protection de la biodiversité est donc pour moi déjà réussi.

    Parmi les dossiers reçus, certains sont effectivement conçus grâce à l’appui de personnes bien au courant des enjeux liés à la biodiversité et des solutions à mettre en place. Dans d’autres cas, les dossiers, bien que montrant une volonté manifeste à agir, comprenaient certaines lacunes ou imprécisions du fait d’un manque de connaissance de la matière. Ce sont notamment ces porteurs-là que j’ai souhaité appuyer afin de les encourager dans leur démarche en faveur de la protection de la biodiversité. C’est ainsi que pour 16 dossiers, le jury a émis des recommandations et conseils de mise en œuvre afin de maximiser l’impact de ces projets sur la biodiversité. Par ailleurs, un accompagnement professionnel devrait également être proposé aux porteurs de projet.

    En ce qui concerne le contenu des projets qui m’ont été soumis dans le cadre de cet appel, ils sont variés et vont permettre la mise en évidence d’une série de pratiques et d’aménagements exemplatifs par rapport à la protection et au développement de la biodiversité. La porte d’entrée de l’appel à projets était le bâtiment, et il est donc logique qu’une série de projets ou parties de projets le touche directement : pose de nichoirs divers pour remplacement des anciennes anfractuosités, toitures et murs végétaux, aménagements de combles, etc. Les abords des bâtiments publics ont également fait l’objet de nombreuses propositions : aménagement de parking écologique, plantations de haies et de vergers, création de mares et de divers abris pour la faune notamment. Je retiendrai également des initiatives innovantes comme un jardin écologique partagé bénéficiant à un ensemble de quarante logements publics ou encore le projet d’une commune qui va mettre à disposition de la dizaine d’écoles communales du territoire des kits d’abris pour la faune. Ceux-ci seront implantés et suivis par les élèves.

    Les initiatives étant réparties sur l’ensemble du territoire régional, j’ai bon espoir que la centaine de projets soutenus apporte une contribution directe certes modeste mais bien réelle au regard des défis auxquels fait face la biodiversité en Wallonie. Les sites dans lesquels les projets seront développés disposent, en outre, d’un potentiel important en termes de sensibilisation. Les utilisateurs et visiteurs quotidiens ou occasionnels de ces sites seront sensibilisés aux efforts réalisés en faveur de la biodiversité. Je tiens également à saluer l’implication financière des porteurs de projets qui ont imaginé ces réalisations. En effet, certains ont d’initiative décidé d’y investir des moyens complémentaires (sur fonds propres) alors que l’appel prévoyait a priori un financement à 100 %. 25 % du total des investissements prévus dans le cadre de cet appel à projets BiodiBap’ seront ainsi amenés par les porteurs eux-mêmes. Cela démontre à mon sens combien l’action en faveur de la biodiversité est un enjeu largement partagé, et suscite l’enthousiasme des acteurs de terrain.

    Enfin, et concernant la gestion de cet appel à projets, je dois rappeler que la compétence que j’assume en matière de développement durable, compétence dans laquelle s’inscrit l’appel à projets BiodiBap’, n’est jusqu’à présent pas dotée d’un service administratif propre me permettant de lui déléguer la gestion administrative de ce cette action. C’est donc bien mon cabinet qui s’est chargé de collecter les candidatures, nonobstant la surcharge de travail que cela a représenté. La sélection des projets retenus a cependant été confiée à un jury rassemblant des spécialistes de la conservation de la nature venant notamment des associations, de l’administration et du milieu académique. Les décisions de ce jury ont été suivies dans tous les cas. Gageons dès lors que l’administration du développement durable se mette en place rapidement afin qu’elle puisse organiser une éventuelle édition 2012 de cet appel à projets que j’espère pouvoir soutenir.