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La Wallonie contre l'extraction du pétrole en Equateur

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 50 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 24/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    La Région wallonne serait la première région à participer à un « projet inédit visant à empêcher l'extraction de pétrole dans la réserve naturelle équatorienne du Yasuni ».

    « Le ministre-Président wallon, Rudy Demotte, a signé l'acte de participation de la Région, à hauteur de 300.000 euros. L'Equateur a proposé l'an dernier à la communauté internationale de renoncer aux 846 millions de barils de pétrole gisant sous le parc du Yasuni, en échange d'une contribution financière de l'ordre de 3,6 milliards de dollars d'ici à 2024, soit la moitié de la valeur supposée du gisement. Le président équatorien, Rafael Correa, menace de laisser reprendre la prospection si les dons ne sont pas à la hauteur. Car "la réponse internationale a été faible". L'Equateur a reçu jusqu'à présent des engagements d'une valeur de 52 millions de dollars. "Cela peut sembler peu, mais à titre de comparaison, un pays comme l'Australie verse 500.000 dollars", a dit M. Demotte. La contribution pourra être comptabilisée dans l'effort global de 150 millions d'euros requis de la Belgique dans le cadre des accords internationaux sur le climat. » (la Libre Belgique du 26 septembre 2011).

    300.000 euros, c’est un début, mais l’ordre de grandeur sollicité est de 3.6 milliards de dollars (2011-2024). Comparé à l’ampleur du défi, c’est un acte important mais de portée symbolique. Est-ce un engagement « one shot » ou récurrent ?

    Y a-t-il maintenant une concertation entre les régions d’Europe et au sein de la Belgique pour qu’il y en ait plus qui s’engagent dans la même voie que la Région wallonne ? Comment encourager l’engagement international – alors que tout le monde parle du défi climatique ? Est-ce un thème à discuter au sein de la Grande Région ?
  • Réponse du 05/12/2011
    • de DEMOTTE Rudy

    Même si notre contribution initiale dans le projet Yasuni (300.000 euors en 2010) peut effectivement sembler symbolique, eu égard au montant total du projet, elle n’en demeure pas moins importante.

    Le Président équatorien, Rafael Correa ne disait d’ailleurs pas autre chose lorsqu’il citait explicitement la Wallonie lors de l’Assemblée générale des Nations Unies et la considérait comme faisant partie de ses partenaires les plus fidèles et exemplaires. Par ailleurs, notre contribution pour 2010 est effectivement comparable à celle offerte par l’Australie, une entité géographique et politique nettement plus grande que notre région.

    Ceci étant, dans la mesure où nous croyons en l’avenir de ce projet, le Gouvernement wallon envisage de poursuivre l’effort et pourrait dès lors prévoir une seconde contribution. Une décision pourrait d’ailleurs être prise à ce sujet dans les prochaines semaines.

    En ce qui concerne la mobilisation éventuelle d’autres régions et partenaires internationaux de la Wallonie, il me semble utile d’attirer l’attention sur les éléments suivants :
    * L’événement organisé en septembre dernier à New York avait pour but d’organiser une médiatisation accrue autour du projet et de mobiliser un maximum d’acteurs nouveaux. Parmi ceux-ci, on compte déjà de nombreuses collectivités territoriales (locales ou régionales).
    * Soucieux de voir son projet aboutir, le gouvernement équatorien a mis sur pied une équipe chargée de sensibiliser un maximum de partenaires. Cette équipe qui utilise notamment le réseau diplomatique équatorien est particulièrement active. Dans ce contexte, il est fort probable que tous nos partenaires directs, y compris au sein de la Grande Région, ont déjà été sensibilisés par les autorités équatoriennes à l’existence du projet.
    * Même si nous devons effectivement profiter de tous nos contacts internationaux pour plaider en faveur des projets internationaux qui nous tiennent particulièrement à cœur, il me semble toutefois essentiel de privilégier au sein de ces enceintes la coopération entre les partenaires et la mise en place de projets concrets et bénéfiques pour les citoyens.