Sur la question de savoir si on a raison de croire que l'Europe est le centre de l'innovation

• Session : 2011-2012
• Année : 2011
• N° : 219 (2011-2012) 1

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• Question écrite du 24/11/2011

  • de STOFFELS Edmund
  • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique
  
  Le professeur Sleuwaegen a donné une interview parue dans FORWARD. Dans celle-ci, il fait la critique du politique en matière de R&D qui mène à l’innovation. Rappelons les principaux éléments de ce qu’il a dit :
  « - La spécialisation dans des produits haut de gamme exige d’accorder en permanence de l’attention à l’innovation.
  - Si l’on se base sur le pourcentage de brevets et le pourcentage de lauréats des prix Nobel, l’Europe semble bien disposer d’esprits innovants depuis plusieurs décennies, mais les pays orientaux sont en train de combler leur retard. 
  - Il est important que les pouvoirs publics créent les conditions permettant aux entreprises de prendre des initiatives et de se moderniser. Cela exige en revanche, de mettre à disposition des infrastructures de base, d’enseignements concernés.
  - La politique doit être menée sur la durée : Cela n’a pas de sens de soutenir la R&D, puis de quasiment fermer les robinets lors de la législature suivante. Une politique du stop and go ne fait guère avancer les choses, mais c’est, hélas, souvent la réalité. 
  - Soutenir l’innovation implique, par ailleurs, un soutien particulier aux starters et aux entreprises en expansion».
  
  Ce qui m’interpelle dans le cadre de la présente question, ce sont les propos concernant la R&D. « Cela n’a pas de sens de soutenir la R&D, puis de quasiment fermer les robinets lors de la législature suivante. Une politique du stop and go ne fait guère avancer les choses, mais c’est, hélas, souvent la réalité. ».
  
  Monsieur le Ministre partage-t-il la critique du professeur lorsqu’il dit que le stop and go – de pratique courante – ne fait pas avancer les choses ? La Région wallonne s’inscrit-elle dans le stop and go ou s’inscrit-elle dans la durée ? En effet, changer à chaque législature les priorités, cela équivaut à ne pas avoir de priorités. Le PM 2.Vert, successeur du PM1, est-il suffisamment garant de continuité en matière de R&D ? Qu’en disent les entrepreneurs et les scientifiques ?

• Réponse du 14/12/2011

  • de NOLLET Jean-Marc
  
  Comme le souligne le Professeur Sleuwaegen, cela n’a effectivement pas de sens de soutenir la R&D puis de quasiment fermer les robinets lors de la législature suivante. Mais cette affirmation ne concerne nullement la Wallonie.
  
  D’abord, alors que le Gouvernement wallon avait décidé du lancement du Plan Marshall lors de la législature précédente, l’Exécutif a souhaité, quelques années plus tard, renforcer les objectifs poursuivis en lançant le Plan Marshall 2.vert. Le volet Recherche du Plan a été renforcé, l’axe 3 lui étant entièrement dédié. Il n’est donc pas question de « stop and go », le 2e plan étant dans la continuité du 1er, avec un accent plus important mis sur le développement durable de notre société. Pour donner un exemple en matière de recherche, la politique wallonne concernant les pôles de compétitivité a été renforcée, et un 6e pôle relatif aux technologies environnementales a été créé.
  
  Le gouvernement arrête périodiquement les objectifs stratégiques et les axes prioritaires suivant lesquels les aides du Décret Recherche sont accordées, conformément à l’article 117 du Décret Recherche du 3 juillet 2008. C’est donc dans le respect du décret que j’ai présenté au Gouvernement wallon la Stratégie Recherche 2011-2015, dans laquelle 8 objectifs stratégiques et 5 thèmes prioritaires sont détaillés. Cette stratégie a été adoptée en 3e lecture le 14 juillet 2011 et a fait l’objet d’une large consultation du secteur, en ce compris le Conseil de la politique scientifique (où les entrepreneurs et les scientifiques sont représentés).
  
  D’une législature à l’autre, le temps passe et il est normal que les priorités évoluent, d’autant que le monde change et qu’il faut faire face à de nombreux défis sociétaux en constante évolution et auxquels il serait impensable de ne pas s’adapter. Il est reconnu, tant au niveau wallon qu’européen, que les politiques de recherche et d’innovation seront essentielles pour les relever.