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L'impact du recul de l'activité économique sur l'emploi

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 130 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 24/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    L’impact du recul de l’activité économique sur l’emploi a relativement été limité en Belgique dans la mesure où les employeurs ont eu recours à des régimes de chômage temporaire.

    La crise économique a fortement été ressentie dans les secteurs de la métallurgie et travail de métaux (19,8 % de diminution de la valeur ajoutée à prix courants et -1.811 emplois) et des fabrications de machines et équipements (25,3% de diminution de la valeur ajoutée à prix courants et – 1.255 emplois).

    Le secteur de la construction a mieux résisté à la crise en Flandre qu’en Wallonie. Les pertes d’emplois chez nous ont été proportionnellement plus importantes. En 2008, 4,2% du total des investissements consentis sur le territoire wallon l’étaient dans le secteur de la construction.

    En Wallonie, un peu plus de 75 % de la valeur ajoutée totale est générée par le secteur tertiaire, secteur qui englobe 935.000 emplois (78% du total des emplois).

    Les quatre secteurs de l’administration publique, de l’éducation, de la santé et l’action sociale ainsi que des services collectifs, sociaux et personnels ont été mis à contribution pour soutenir l’emploi : +7.889 emplois en Wallonie et +13.107 emplois en Flandre entre 2008 et 2009.

    Dans quelle mesure les aides régionales à l’embauche et à l’emploi ont-elles pu contribuer à ce que - sur le plan de l’emploi - les entreprises résistent mieux à la crise ? Dans quelle mesure une politique d’emploi de la Région wallonne permettra-t-elle aux entreprises de garder leur personnel, notamment les travailleurs qualifiés sans lesquels elles perdraient une grande partie de leur savoir-faire et faute de quoi elles auront plus difficiles à redémarrer après ? Quels sont les dispositifs que Monsieur le Ministre met en place actuellement pour aider les entreprises à faire face au nouveau ralentissement conjoncturel ? L’emploi dans le secteur public pourra-t-il continuer à jouer son rôle tampon vu les mesures d’assainissement budgétaires qui s’imposent ?
  • Réponse du 05/04/2012
    • de ANTOINE André

    Actuellement, le marché de l’emploi profite toujours de la reprise économique de 2010 et du début 2011. Ainsi, fin novembre 2011, l’indicateur de demande d’emploi wallon est toujours orienté à la baisse (13,9 % contre 14,2 % en novembre 2010 et 14,6 % en novembre 2009).

    Au niveau des opportunités d’emploi, la tendance est également toujours orientée à la hausse (+ 15 % sur les neuf premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2010). Selon le dernier baromètre des perspectives d’emploi de Manpower1, cette tendance à la hausse devrait se poursuivre en Wallonie. Au 4ème trimestre 2011, la prévision nette d’emplois s’établit, en effet, à + 7 contre + 4 un an plus tôt.

    Autre indicateur dans le vert, le chômage temporaire. Depuis le début de l’année, une moyenne d’un peu plus de 50 000 chômeurs temporaires sont comptabilisés par l’Onem chaque mois, soit 18 % de moins que sur les huit premiers mois de 2010.

    Malgré ces évolutions positives, une hausse du nombre de faillites prononcées a été constatée depuis le début de l’année en Wallonie (+ 11 % sur les trois premiers trimestres 2011). Toutefois, selon le fonds de fermeture des entreprises, l’impact de ces faillites en termes d’emplois perdus est en diminution par rapport à 2010 (- 6 % sur les trois premiers trimestres 2011).

    Il est particulièrement difficile d’émettre actuellement des prévisions économiques, vu la situation incertaine des marchés financiers et les négociations gouvernementales autour du budget 2012 Il semble néanmoins que les prochains mois s’annoncent moins favorables que 2010 et 2011 tant sur le plan économique, avec quelques mois de décalage, qu’au niveau du marché de l’emploi. Si, au niveau de l’activité intérimaire, l’indice Ferdegon s’inscrit toujours à la hausse à un an d’écart, il tend cependant à diminuer ces derniers mois. Les résultats des prochains mois devront donc confirmer, ou non, cette tendance.

    Les secteurs d’activités que vous citez (administration publique, éducation, santé et action sociale, services collectifs) sont effectivement les plus préservés au niveau économique et peu sensibles au cycle conjoncturel. Ainsi, pour ne citer que les deux derniers, ces secteurs seraient les moins exposés. Il serait même question d’une hausse de l’emploi dans le secteur de la santé et l’action sociale. En effet, ce secteur sera fortement concerné par le vieillissement de la population. Les besoins en personnel ne feront donc qu’augmenter à l’avenir pour répondre aux besoins de la population.

    Ceci signifie que si la part d’emplois dans le secteur de l’administration publique diminue en raison des mesures d’assainissement budgétaire – comme l'honorable membre le craint –, d’autres secteurs, en l’occurrence celui précité, prendront le relais en termes d’engagement de personnel.

    En cas de recul de l’activité économique, comment aider alors les entreprises à y faire face et notamment en maintien de leur personnel ? Tout d’abord, j’aimerais rappeler que les mesures fédérales mises en place lors de la crise financière et, en particulier, le chômage temporaire ont véritablement apporté un soutien aux entreprises en leur permettant de faire face à une réduction ou une interruption momentanée de leur activité pour des raisons économiques, tout en sauvegardant l’emploi des travailleurs.

    Mais cette disposition relève du fédéral. Il n’en reste pas moins qu’en La Wallonie, des aides à l’emploi et à la formation existent également pour aider les entreprises lorsqu’elles veulent engager du personnel. Les « Plans Formation Insertion » (PFI), les « Programmes de Transition Professionnelle » (PTP) et les « Aides à la Promotion de l’Emploi » (APE) en font partie.

    Le PFI vise l’insertion de demandeurs d’emploi dans des postes dont l’occupation nécessite la mise en œuvre d’un programme de formation professionnelle spécifique. Il permet ainsi aux employeurs de disposer d’une main-d’œuvre adaptée à leurs besoins réels. Une formule spécifique pour les jeunes de moins de 25 ans est aussi prévue.

    Le PTP s’adresse à des demandeurs d’emploi jeunes et peu qualifiés ou de longue durée. Ce programme permet à ces personnes d’acquérir une expérience de travail de deux ou trois ans dans le secteur non marchand ou les pouvoirs locaux, tout en bénéficiant d’un accompagnement, d’une formation qualifiante et d’un soutien dans la recherche active d’un emploi durable.

    Les APE ont pour objectif de faciliter l’accès à l’emploi, notamment parmi les demandeurs d’emploi peu qualifiés et inoccupés de longue durée. Ce faisant, ce dispositif permet de soutenir certaines activités. Il existe aussi une formule spécifique pour les jeunes de moins de 25 ans.

    Mais je pense également au maintien à l’emploi des travailleurs plus âgés grâce au crédit-adaptation – volet tutorat. Ce dispositif permet effectivement la consolidation de l’emploi des travailleurs âgés, la mise en valeur de leurs connaissances en leur offrant la possibilité de former d’autres travailleurs de l’entreprise ; l’employeur bénéficie d’une intervention qui porte alors sur le financement du temps consacré à la formation des apprenants de l’entreprise.