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L'outil de production d'ArcelorMittal

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 66 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 24/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Certains évoquent qu’il y aurait une piste pour que d’autres reprennent l’outil de production d’ArcelorMittal. Economiquement, disent-ils, cela aurait du sens mais ça ne pourrait pas se faire du jour au lendemain. Il faut d'abord qu'ArcelorMittal accepte de vendre le site...

    Or, cette multinationale ne sera pas forcément disposée à vendre à un concurrent. Ce sera d’autant moins le cas que si la fermeture de l’outil de production a un caractère tactique, visant à réduire les capacités de production et donc de réduire l’offre en acier dans le but de maintenir le prix à un niveau plus élevé.

    Il est donc possible que le groupe « opte pour une simple mise sous cocon des hauts fourneaux et qu'il mène la même politique que l'on connaît depuis sept à huit ans: la relance de l'outil quand le marché le demande. Ce qui ne serait évidemment pas très satisfaisant pour les travailleurs ... » (Van Caillie dans Le Soir du 14 octobre 2011).

    Si jamais cela doit être l’attitude d’ArcelorMittal, quelle va être la réaction de la Région wallonne ? Va-t-on jouer le jeu des ouvertures suivies de fermetures, suivies de nouvelles ouvertures ... chaque fois que le vent conjoncturel tourne ? Ce serait effectivement une perspective peu attractive pour les travailleurs qui tantôt sont mobilisés pour après être mis à la porte ... !

    Si jamais, comme Monsieur le Ministre l’indiquait lors d’interviews, la Région wallonne dispose de moyens juridiques pour imposer la réhabilitation du site, n’est-ce pas un levier pour négocier avec ArcelorMittal pour dégager des pistes qui évitent de « jouer avec l’espoir des travailleurs » ?

    Dans cette hypothèse, la piste avancée par Anne Demelenne est-elle une piste à creuser ?
  • Réponse du 14/02/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il semble évident que les décisions stratégiques du Groupe Mittal sont directement liées à l’évolution à court terme du marché de l’acier.

    C’est bien pour cette raison qu’en 2007, Mittal a décidé de rouvrir le HF6, afin de répondre à la demande résultant de la surchauffe économique mondiale de cette époque.

    C’est aussi la raison pour laquelle, dès fin 2008, il a mis à l’arrêt plusieurs haut-fourneaux en Europe, suite à la crise financière et économique.

    La récente décision de fermer les haut-fourneaux de Liège, si elle évitera le stop and go qu’ont vécu les travailleurs de fin 2008 à fin 2011, résulte de la même logique. Le Groupe anticipe une surcapacité structurelle sur le marché européen au cours des prochaines années, ce qui justifie de leur chef l’arrêt d’un, voire plusieurs, sites européens.

    Dans un tel contexte, il est clair que le Groupe ArcelorMittal ne semble pas ouvert à la cession du site liégeois, et qu’une reprise potentielle par un tiers n’est pas pour eux à l’ordre du jour.

    De notre côté, la priorité va au maintien d’une sidérurgie intégrée, de nature à rencontrer les inquiétudes quant à l’approvisionnement pour le secteur du froid.

    Si, toutefois, une telle option s’avérait à terme impossible à retenir, il est évident que la dépollution des sites qui ne seraient plus utilisés à la production sidérurgique, devrait être assurée par le Groupe ArcelorMittal, afin de pouvoir réaffecter ceux-ci à d’autres activités économiques.