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La productivité et l'indexation des salaires

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 69 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 24/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Grâce à l’automatisation et aux innovations qui minimisent la main d’œuvre, la croissance de la productivité a beaucoup plus augmenté dans les secteurs industriels que dans le secteur des services, ce qui explique en partie le recul de l’emploi industriel.

    Malgré cette tendance observable depuis des décennies, les patrons se plaignent que la pression salariale est beaucoup trop importante aujourd’hui notamment en raison des nouvelles économies émergentes. Dans leur logique, ils s’attaquent donc au mécanisme d’indexation des salaires qui aurait provoqué un écart trop important entre le niveau des salaires belges et le niveau chez nos principaux partenaires.

    Parmi les aides à l’investissement, Monsieur le Ministre en accorde aussi pour des investissements dans la rationalisation de la production et dans l’augmentation de la productivité – l’objectif du bénéficiaire de l’aide étant de réduire le coût, notamment le coût salarial. Chaque fois qu’une entreprise investit dans la rationalisation, ce sont le patron et ses travailleurs qui « payent » l’investissement.

    Monsieur le Ministre a-t-il analysé les demandes d’aides sous cet angle de vue ? Est-il possible de faire la différence entre l’investissement dans l’innovation par exemple et l’investissement dans l’amélioration de la productivité ? Dans quelle proportion la Région wallonne aide-t-elle les entreprises à améliorer leur productivité et donc leur compétitivité (malgré le niveau de salaire) ? Sont-ce essentiellement des PME ou des grandes entreprises qui rationalisent ?
  • Réponse du 26/01/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il faut tout d’abord souligner que :
    - toute aide ne peut être liquidée s’il y a suppression de l’emploi ;
    - le taux d’aide est majoré en fonction de l’évolution de l’emploi ;
    - aucune aide, sauf intérêt majeur pour la Région, ne peut être octroyée à une Grande entreprise si celle-ci n’envisage que de maintenir l’emploi.

    Notons également que la condition d’emploi est observée pendant 16 trimestres à partir d’un moment déterminé par l’entreprise qui doit avoir lieu entre la réalisation complète de l’investissement et 2 ans après cette réalisation.

    Une aide à l’investissement vise à inciter une entreprise à augmenter la valeur ajoutée qu’elle génère. En effet, l’investissement, lorsqu’il est soutenu par les pouvoirs publics, vise à augmenter concomitamment ou séparément :
    - la production globale de l’entreprise en maintenant un taux de marge constant.
    - la marge brute de l’entreprise grâce à une diminution de sa consommation de biens intermédiaires pour un volume de production constant.
    - la productivité des travailleurs ce qui provoque, le nombre de travailleurs ne pouvant diminuer, une hausse du taux de marge ainsi que de la production globale.

    La question qui est adressée au Gouvernement fait référence aux investissements visant à améliorer la productivité des travailleurs tout en gardant constant ou en diminuant le volume de production engendrant ainsi des pertes d’emploi.

    L’objectif d’un tel investissement est d’augmenter le résultat d’exploitation de l’entreprise concernée. La motivation de l’investisseur, dans ce contexte, peut être soit de permettre la survie de l’entreprise soit d’augmenter la valeur ajoutée.

    Nous sommes dès lors face, soit :
    - à un environnement économique défavorable ;
    - à une entreprise non adaptée au marché dans lequel elle opère ;
    - à des actionnaires désireux de toucher une plus grande proportion de la valeur ajoutée produite par l’entreprise.

    Ainsi, l’investissement permet, dans le cadre des aides gouvernementales, d’augmenter la valeur ajoutée produite et donc la richesse produite sur le territoire wallon.

    Le Gouvernement ne perçoit dès lors pas l’aide à l’investissement comme un incitant à diminuer le nombre de travailleurs dans les entreprises mais plutôt comme un incitant pour une entreprise à se développer permettant ainsi à la fois une pérennisation de l’emploi existant et le recrutement de nouveaux travailleurs.

    En termes de conséquences, il n’est pas possible de faire la différence entre l’investissement dans l’innovation et l’investissement dans l’amélioration de la productivité.

    En effet, une innovation permet une plus grande productivité des travailleurs car elle vise normalement à développer un produit à plus haute valeur ajoutée, des machines plus performantes ou une organisation de la production plus efficace.

    Cependant, au niveau du soutien du Gouvernement, il existe une différence entre ces deux types d’investissement.

    C’est pour cette raison que le Gouvernement offre des primes à l’investissement mais également des aides à la recherche industrielle, des aides au développement expérimental ou encore un soutien financier visant à faciliter le dépôt de brevet. Et, afin de compléter le tableau, devrait voir le jour en 2012 une aide à l’innovation non technologique délivrée par le Ministre de l’Economie et des technologies nouvelles.

    Toutes les entreprises, tant les Petites et Moyennes Entreprises (PME) que les Grandes Entreprises (GE), cherchent à rationaliser leur production tout en prenant en compte les contraintes économiques et sociales existantes.

    Cependant, les GE ont des moyens financiers beaucoup plus importants pour investir.

    C’est pour cette raison que le Gouvernement majore le taux de soutien à l’investissement pour les PME par rapport au GE.

    Les GE ne sont d’ailleurs éligibles aux lois d’expansion économique que lorsqu’elles sont situées sur une zone de développement, zone au sein de laquelle le besoin en termes de développement économique est relativement important.