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Les conséquences pour le spread wallon du ralentissement conjoncturel et des discussions sur la répartition de l'effort budgétaire entre l'Etat fédéral et les entités fédérées

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 137 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 24/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    « La Belgique est dans le viseur » tel est le titre du Financial Times allemand. Mais devons-nous vraiment nous faire des soucis de subir une attaque des spéculateurs sur les bons d'état belges . Pour l'instant, il semble que non, mais le temps peut très vite changer. Voilà une question que je posais récemment à Monsieur le Ministre.

    Dans sa réponse du 12 octobre 2011, Monsieur le Ministre confirmait que « les inquiétudes du marché sont bien réelles » déplorant par ailleurs la coïncidence de la crise politique belge et de la crise de confiance de la zone Euro, qui de plus s'accompagne d'un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis.

    Au mois de septembre 2010 – disait Monsieur le Ministre - le spread (l'écart entre les obligations souveraines belge et allemande) est passé de 64 à 89 points de base, et il était supérieur à 230 points de base il y a quelques semaines.

    « Le risque pour la Belgique c'est que des fonds spéculatifs se mettent à vendre massivement les obligations émises par la Belgique, le prix de ces dernières va alors chuter fortement sur le marché secondaire, ce qui provoquerait mécaniquement une hausse importante de leur rendement. Dans un tel contexte, les investisseurs exigeront une prime plus élevée pour octroyer de nouveaux financements à la Belgique et indirectement également à la Wallonie. ».

    Voilà une analyse pour septembre 2010. Nous sommes un an plus tard. Comment le spread a-t-il évolué depuis lors ?

    Monsieur le Minstre relativisait la situation en attirant l’attention sur :
    - les accords engrangés au Fédéral font souffler un vent d'optimisme ;
    - la Belgique n'a pas été paralysée par l'absence de gouvernement fédéral ;
    - la Belgique devrait terminer l'année 2011 sur un déficit public de 3,3% du PIB ;
    - le patrimoine financier net de l'ensemble des belges avoisine 210% du PIB ;
    - les comptes épargnes totalisent plus de 200 milliards d'euros.

    Ces facteurs, certes positifs, parviennent-ils toujours à apaiser les inquiétudes, notamment :
    - après les discussions sur la répartition de l’effort budgétaire à faire ;
    - après le refus des Régions de faire un pas de plus, en insistant sur le fait qu’elles ont déjà donné ;
    - à la veille d’un ralentissement conjoncturel qui n’épargne pas la Wallonie ?
  • Réponse du 25/06/2014
    • de ANTOINE André

    Tous les points que j’avais soulevés se sont effectivement rencontrés et ont permis d’apaiser la situation sur les marchés, en particulier sur les spreads appliqués à la Belgique et donc à la Wallonie.

    Nous avons finalement pleinement rempli notre objectif au niveau budgétaire. En effet, nous avons poursuivi et intensifié les efforts pour retourner à l’équilibre budgétaire dès 2014, soit une année plus tôt que prévu initialement.

    La Région, au même titre que les autres entités fédérées, prend finalement une part supplémentaire de l’effort d’assainissement des finances publiques via une réduction des dotations. À titre d’exemple, la dotation correspondant au transfert des mesures liées à l’emploi et au marché du travail correspondra à 90 % des dépenses estimées pour 2015.

    Le ralentissement conjoncturel n’a en effet pas épargné les recettes de la Wallonie avec une contraction de la croissance à -0,1 % en 2012. Néanmoins, la récession fut limitée à quelques trimestres. Les mesures prises par les différents échelons du pouvoir en Belgique se sont concrétisées par un retour à la croissance durant l’année 2013.

    Ces différents éléments ont été positifs pour le marché et les investisseurs en particulier. Le cap difficile de fin 2011 – début 2012 a pu être franchi et nous le constatons depuis lors quant au spread payé qui a fortement diminué à partir de 2012 mais également aux nombreuses possibilités que nous avons eues pour nous financer. Cela démontre la confiance des investisseurs dans la Wallonie.