/

Les forêts domaniales

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 183 (2011-2012) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/11/2011
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La gestion des forêts de la Région wallonne est assurée par le Département de la nature et de la forêt par l’intermédiaire de sa Direction des ressources forestières.

    Parmi les missions qui incombent à cette direction, on retrouve notamment le développement du potentiel génétique du patrimoine forestier dans une optique d’augmentation de la production et d’une plus grande diversité.

    À cet égard, il semble qu’au cours des dernières années, suite aux coupes d’épicéa effectuées dans les forêts domaniales, des hêtres ont principalement été replantés.

    Cette essence, qui a une croissance moins rapide que l’épicéa, produit moins de bois mais est aussi plus vulnérable aux maladies.

    On peut donc considérer que les bénéfices issus des coupes en forêts domaniales proviennent des arbres plantés il y a plusieurs années et que les bénéfices liés aux plantations actuelles de hêtres devraient être moins importants.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d’estimations chiffrées à ce sujet ?

    Peut-il également me communiquer l’évolution des chiffres liés aux coupes à blanc effectuées au cours des dernières années (volumes et bénéfices) ?

    Les locations de chasses auraient également diminué au cours des dernières années au profit de l’organisation de chasses à caractère plus privé dans les bois domaniaux.

    Qu’en est-il de l’évolution des locations de chasses effectuées dans les bois domaniaux ?



  • Réponse du 14/12/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Les forêts domaniales couvrent actuellement 55 350 ha, dont 49 150 ha de zones productives. Parmi celles-ci, 36% sont couvertes de pessières. Seulement 14% des surfaces occupées par les pessières mises à blanc en forêt domaniale ont été reboisées en hêtre. Il n’est donc pas exact de dire que ce sont des hêtres qui ont été principalement replantés.

    Dans le rapport « Le changement climatique et ses impacts sur les forêts wallonnes », réalisé à ma demande, une des recommandations consiste à maintenir ou favoriser la diversité d’essences et de provenances.

    La croissance des arbres est largement tributaire des sols sur lesquels ils poussent. En de nombreux endroits, la croissance du hêtre est plus soutenue que celle de l’épicéa. L’inverse est également vrai dans d’autres sites. Le choix des essences et l’aménagement des forêts domaniales s’opère en fonction de nombreux critères, notamment d’adéquation avec le sol et les conditions environnementales de la région, ce qui nécessite toute l’expertise du Département Nature et Forêt.

    La vulnérabilité de ces essences forestières aux maladies est très variable. L’Observatoire wallon de la Santé des forêts, que j’ai mis en place cette année, montre clairement que l’épicéa est soumis à des risques d’attaques de ravageurs alors que le hêtre est plus sensible à des modifications des conditions climatiques. Dans chacun des cas, ces risques peuvent être atténués par une étude approfondie des conditions dans lesquelles on fait pousser ces arbres et par une bonne connaissance de leur écologie.

    Sur les 10 dernières années, on a exploité en moyenne dans les forêts domaniales 305 000 m3 de bois par an (feuillus et résineux) pour une valeur de 9 700 000 euros. En ce qui concerne les coupes à blanc, on observe un volume moyen de 70 000 m3 de bois par an (feuillus et résineux).

    Du bois d’épicéa et du bois de hêtre ne se valorisent pas de la même façon et répondent à des demandes du marché différentes et complémentaires. Il est primordial de diversifier les sources et types de bois pour répondre à la multiplicité des demandes de notre société vis-à-vis des forêts et aux conséquences du changement climatique.

    Les hêtres plantés actuellement se vendront dans 100 ou 140 ans au mieux. Il n’est donc pas possible de savoir aujourd’hui si les plantations actuelles de hêtres dans les forêts domaniales entraîneront une diminution considérable des recettes.

    L'affirmation suivant laquelle les locations de chasses dans les bois domaniaux auraient diminué au cours des dernières années au profit de l'organisation de chasses à caractère plus privé n’est pas correcte. En effet, l'article 13 de la loi sur la chasse prévoit explicitement qu'il n'est permis de chasser dans les domaines de l'Etat et de la Région wallonne qu'en vertu d'une adjudication publique. Il n'y a donc aucun territoire, dont le droit de chasse appartient à la Région, qui soit chassé par l'administration ou par des tiers à l'invitation de celle-ci ou d'une quelconque autorité de la Région.

    Quant à l'évolution du montant des locations du droit de chasse dans les bois domaniaux, elle est éminemment variable d'un lot à l'autre. Si l'on prend, par exemple, les lots qui ont été remis en location cette année, on constate tantôt une augmentation des loyers par rapport aux loyers de sortie, tantôt une diminution, ces variations pouvant être très importantes. Globalement cependant, pour les 47 lots remis en location cette année, totalisant environ 12.500 ha, l'augmentation des loyers est de 44 %.