La proposition de service de la Wallonie à Brussels Airlines
- Session : 2011-2012
- Année : 2011
- N° : 149 (2011-2012) 1
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Question écrite du 01/12/2011
- de TROTTA Graziana
- à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
Brussels Airlines a récemment fait part de ses difficultés financières. Entre 2008 et 2011, elle affichera une perte cumulée d'au moins 131 millions d'euros, dont 80 millions rien que pour l'année 2011. La direction a annoncé que les mesures qu'elle prendrait pour faire face à ses difficultés auront des conséquences pour l'emploi.
Monsieur le Ministre a communiqué à la presse l'intention de la Wallonie de faire une offre de service à Brussels Airlines, en lui proposant de délester une partie de ses vols à Brussels South Charleroi Airport.
Comment est accueillie cette proposition du côté de la direction de Brussels Airlines et de la direction de SAVE, partenaire italien de la BSCA ? Une telle proposition aurait été faite au printemps dernier mais serait restée lettre morte. Pour quelle raison ?
Monsieur le Ministre a indiqué qu'il s'agirait d'une opération win-win. Brussels Airlines réduirait ses coûts, notamment parce que le total des redevances et taxes aéroportuaires à l'aéroport de Charleroi est de 2 euros contre 27,2 euros à l'aéroport de Bruxelles-National. Pourquoi donc Brussels Airlines aurait refusé la proposition formulée au printemps dernier, si elle a apparemment tant à gagner à délester une partie de ses vols vers Charleroi ?
Pour l'aéroport de Charleroi, la présence de Brussels Airlines s'accompagnerait de la création d'emplois et de retombées économiques évidentes. Cela étant, sur base annuelle, combien de passagers l'aéroport de Charleroi peut-il encore accueillir ? Les investissements pour rendre l'aéroport plus à même d'accueillir les passagers dans de bonnes conditions respectent-ils leur calendrier ? Monsieur le Ministre confirme-t-il que neuf nouvelles places de parking d'avions seront construites d'ici octobre 2012 ? La proposition de la Wallonie prévoit-elle de réserver plusieurs d'entre elles à Brussels Airlines ?
Bien que je pense qu'il faille diversifier les compagnies présentes à Charleroi, ne risque-t-on pas, si la proposition régionale devenait réalité, d'assister aux prémices d'une concurrence entre les aéroports de Bruxelles et Charleroi ? Quel est l'avis de Monsieur le Ministre en la matière ?
Réponse du 09/01/2012
- de ANTOINE André
La direction de SAVE est, comme tout actionnaire de BSCA, tenue régulièrement informée des contacts avec les clients potentiels futurs. En ce qui concerne Brussels Airlines, les contacts existent depuis 2008.
Une compagnie aérienne a le droit de ne pas réagir favorablement à une offre faite par un aéroport et dans le cas de Brussels Airlines, les raisons sont sans aucun doute multiples. L’une des raisons réside probablement dans le fait que Brussels Airlines est historiquement liée à Brussels Airport. De plus, l’alliance de la compagnie aérienne avec Lufthansa réduit les possibilités de délestage de vols sur un autre aéroport belge que Bruxelles, qui est un hub de connexion pour les passagers en transit.
On notera également que l’aéroport de Bruxelles Sud Charleroi dispose d’une infrastructure adaptée au trafic point à point, contrairement à son homologue de Bruxelles.
Mais le contact est maintenu puisqu’une réunion entre BSCA et Brussels Airlines, initialement prévue en décembre, est prévue pour début 2012.
Concernant la capacité de l’aéroport de Bruxelles Sud Charleroi, le master plan destiné à agrandir les infrastructures dans les années à venir est en cours d’élaboration. En attendant ces agrandissements, les dirigeants de l’aéroport estiment en théorie pouvoir réaliser un maximum de 2 millions de passagers supplémentaires par an d’ici 2015, en utilisant les heures creuses.
Il m’est confirmé que les travaux de construction des 9 places de parking supplémentaires seront entamés au 1er semestre 2012 afin d’augmenter la fluidité des opérations, la sécurité et de permettre une diversification future.
Enfin, la concurrence entre Bruxelles Sud Charleroi et Zaventem n’en est plus à ses prémisses. Cette concurrence existe déjà bel et bien pour le transport de passagers depuis que BSCA n’est plus un « petit aéroport local ». Pour ce qui concerne le transport de fret, je rappellerai à l’honorable membre que Liege Airport a supplanté Zaventem pour lui ravir la place de 1er aéroport belge de transport de marchandises. Une véritable concurrence s’est donc établie sur ce segment également.