/

La nécessité d'avoir un observatoire des prix

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 194 (2011-2012) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/12/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Lors de la crise laitière de 2009, tous les acteurs du secteur ainsi que les autorités publiques ont convenu de la nécessité d'avoir un observatoire des prix.

    Aujourd'hui, nous sommes une fois de plus confrontés à une situation particulière: les réserves mondiales de farine sont stables, les prix sont stables, mais le prix du pain augmente.

    Comme pour la production laitière, il faut rétablir la vérité et dire clairement que ce ne sont pas les producteurs de matière première qui profitent de l’augmentation des denrées alimentaires. Il faut informer le consommateur sur l'augmentation et dénoncer cette augmentation injustifiée. Monsieur le Ministre confirme-t-il donc les analyses récentes publiées dans le journal « Plein champs » sur le prix du pain ?

    Quelle est selon Monsieur le Ministre les origines de l’augmentation du prix du pain ? Quel est le lien entre le coût de l’énergie et le prix de cette denrée alimentaire de base ? Dans quelle mesure la production du pain est-elle encore assurée sur base artisanale plutôt que sur base industrielle ? La concentration de la production de pain entre les mains de quelques industriels de moins en moins nombreux ne risque-t-elle pas d’entraîner les producteurs de céréales dans une même spirale que les producteurs de lait qui ne peuvent livrer leur produit qu’à un nombre limité de laiteries (coopératives ou non) ? Comment réguler ce marché ? Quel rôle peut jouer la Wallonie dans cette régulation ?
  • Réponse du 12/12/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Depuis 2009, les missions de l’Institut des comptes nationaux ont été étendues à l’analyse et à l’observation des prix.

    Cet institut fournit des rapports trimestriels et annuels d’analyse des prix, ainsi que des rapports thématiques. Il a déjà livré des éléments intéressants, lors de la crise du lait, sur les parts des marges prises par les différents maillons de la filière dans la valeur ajoutée finale.

    Pour les céréales, réaliser le même exercice que pour le lait est plus difficile. En effet, le marché des céréales est beaucoup plus éclaté avec de nombreux débouchés possibles et de nombreux acheteurs également. De plus, pour les céréales, il n’y a pas de point de passage obligé comme la laiterie dans le secteur du lait.

    Dans le rapport annuel 2010 de l’Institut des comptes nationaux figure une analyse pour la période 2007-2010 du mécanisme de transmission des prix à la consommation d’une série de produits alimentaires transformés dont les produits de boulangerie.

    Le prix à la production de la farine de blé suit, tant à la hausse qu’à la baisse, l’évolution du prix du blé panifiable. Il n’en va pas de même pour les prix à la consommation. Il y est clairement question d’une évolution asymétrique des prix.

    La faible part du coût de la matière première agricole dans le produit fini démontre que l'augmentation du prix des céréales, si elle participe bien à l'augmentation du prix du pain n'est pas l'élément déterminant de cette hausse. Les éléments entrant le plus en ligne de compte sont les coûts de l'énergie et de la main d’œuvre.

    Enfin, pour information, plus de 50 % (on cite parfois jusqu'à 80 % selon les années) des blés produits en Belgique/Wallonie sont des blés fourragers qui vont à l'alimentation animale ou ne peuvent être utilisés en panification, pour les meilleurs d'entre eux, qu'en mélange avec des blés importés de l'Union Européenne ou d'ailleurs.