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L'inadéquation entre l'offre et la demande d'emploi

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 153 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 08/12/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Le Soir du 4 octobre 2011 prête l’oreille au patron de l’UWE. Dans une interview, celui-ci critique la politique de l’emploi en Région wallonne. «  En Wallonie, il y a 20 entreprises pour 1.000 habitants ; en Belgique, la moyenne est de 23 entreprises. En Wallonie, une entreprise occupe en moyenne neuf personnes, pour onze au niveau du pays. Demain, si la Wallonie atteint la moyenne belge, cela génère 140.000 emplois. Et si nous créons 10.000 entreprises de plus, il y aura 110.000 jobs à la clé et plus de chômage. Mais le hic, c'est l'inadéquation entre l'offre et la demande d'emploi. Il faut donc améliorer la formation des jeunes et que les pouvoirs organisateurs, au lieu de fermer des filières peu fréquentées mais qui concernent des emplois en pénurie, reçoivent une prime pour les maintenir. Il est donc important que le gouvernement wallon et les partenaires sociaux s'accordent sur des objectifs communs. ».

    A côté d’autres facteurs, la gestion de la ressource humaine s’avère de plus en plus être un handicap pour le redressement d’un certain nombre de secteurs économique en Wallonie. Et - depuis qu’on en parle – la situation ne s’améliore pas. C’est aussi ce que confirme le parton de l’UWE. Seulement, il ne fait aucune allusion à la question si les patrons sont d’accord de contribuer d’une façon directe, dans leurs entreprises, à former les jeunes – alors que la formation par alternance peut, plus que tout autre filière de formation professionnelle, contribuer à résorber la pénurie en main d’œuvre qualifiée.

    Chaque fois que j’aborde le thème, j’entends – depuis des années – les mêmes doléances. Les entreprises seraient trop frileuses pour se lancer dans l’aventure de la formation en alternance. A-t-on jamais essayé, dans une expérience-pilote, non pas d’amener la totalité des entrepreneurs, mais un nombre limité au départ (p.ex. appartenant à une filière comme celle de la construction ou appartenant à un bassin de vie) à participer à la formation initiale des jeunes – comme cela se fait avec succès depuis une vingtaine d’année à l’Est de la Wallonie ? Il n’y a rien de plus convaincant que la réussite des uns qui inspire les autres. A-t-on négocié un accord sectoriel avec les partenaires sociaux (patrons et syndicats) sur le thème de la formation en alternance – à commencer par les secteurs où la pénurie en main d’oeuvre se fait sentir de façon plus aiguë ?
  • Réponse du 26/01/2012
    • de ANTOINE André

    Tout autant qu’en Communauté germanophone, la Région wallonne est tout à fait attentive au développement de la formation initiale des jeunes et plus précisément dans le cadre de la Formation en alternance. En effet, sous la forme d’un organisme d'intérêt public subventionné par la Région wallonne depuis 2003, l’IFAPME (Institut wallon de formation en alternance et des indépendants et petites et moyennes entreprises) a pour objectif principal de proposer, sur base du principe de la formation en alternance, plus de 200 formations dans une multitude de secteurs professionnels, et ce, tant en apprentissage (à partir de 15 ans), qu’en formation Chef d’entreprise (à partir de 18 ans).

    En outre, l’IFAPME propose :
    - des cours en Formation continue à tous ceux qui souhaitent améliorer de manière continue leurs compétences professionnelles et s'adapter en permanence aux évolutions de leur métier ;
    - des formations personnalisées pour les personnes désireuses de créer ou reprendre une entreprise.

    Le réseau IFAPME, ce sont 9 centres de formation – en 14 sites – répartis sur toute la Wallonie.

    Pour ce qui concerne la qualité des formations proposées, j’attire votre attention sur le fait qu’une étude de l'Université de Liège démontre que suivre une formation à l'IFAPME constitue une garantie pour l'insertion professionnelle, qu'il s'agisse de trouver un emploi ou de créer son propre emploi.

    Les formations proposées couvrent de nombreux secteurs d’activité :

    Animaux et élevage
    Automobile et mécanique
    Art, communication, imprimerie et spectacle
    Art et artisanat
    Commerces
    Construction – Bâtiment
    Construction – Terrassement
    Construction – Métiers du bois
    Construction – Métiers du fer
    Construction – Sanitaire, chauffage et froid
    Economie, entreprises, marché et expertise
    Electricité et électronique
    HORECA et métiers de l'alimentation
    Informatique
    Métiers du secteur vert
    Services aux personnes
    Services divers
    Soins et beauté
    Tourisme

    Pour ce qui concerne plus précisément la participation des entreprises, actuellement, quatre secteurs ont signé une convention sectorielle avec le Gouvernement wallon et la Communauté française. Il s’agit de la construction, du secteur du non-Marchand, du secteur Horeca et du secteur de l’électricité (Formélec).

    Cette convention, dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, l’axe 6 « garantir l’ouverture de places de stages en entreprise et d’apprentissage en particulier pour l’alternance » permet aux différents secteurs de se positionner concrètement sur les actions qui vont mettre être mises en œuvre dans les mois à venir.  Ces actions seront alors développées au travers des conventions spécifiques et des fiches actions avec l’IFAPME et le FOREM.

    In fine, je peux annoncer que dans le courant du premier semestre 2012,  les secteurs de la Chimie (Essencia), le secteur du métal (Agoria), le secteur des carrossiers (Educam) et le secteur de la coiffure, de l’esthétisme et du fitness signeront également une convention.