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La présence du Panais brûlant en Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 210 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 12/12/2011
    • de SENESAEL Daniel
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le Panais brûlant est une plante invasive et dangereuse que l’on retrouve de plus en plus le long de nos autoroutes et des chemins de fer. Cette plante robuste s’accommode de sols pollués comme les bords de routes ou les terrils. Cette plante invasive a pris une ampleur extraordinaire selon certains professionnels qui tirent la sonnette d’alarme.

    Cette plante à fleurs jaunes très attractive pour le grand public possède des propriétés aussi dangereuses que la Berce du Caucase. Le moindre contact avec la sève ou le pollen de la plante provoque des brûlures au second degré, des brûlures photosensibles.

    Où en est-on dans la lutte contre cette plante ? Des mesures particulières ont-elles été prises ? Monsieur le Ministre peut-il nous en dire davantage ?
  • Réponse du 03/01/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le panais urticant ou panais brûlant (Pastinaca sativa L. subsp. urens) est un taxon voisin du panais cultivé. Originaire d’Europe méridionale, centrale et orientale, cette plante pionnière étend spontanément son aire de distribution depuis plusieurs décennies.

    Notée pour la première fois en Belgique en 1943, elle s’observe aujourd’hui régulièrement en Lorraine ainsi que tout au long du sillon sambro-mosan (ancien bassin charbonnier). Elle colonise préférentiellement les sols filtrants peu végétalisés. Elle est assez fréquente sur les terrils, dans les friches et le long des talus autoroutiers ou de chemin de fer.

    Il ne s’agit pas à proprement parler d’une espèce exotique envahissante car elle est indigène en Europe et sa présence n’est pas liée à une introduction par l’homme. Dans la mesure où l’espèce est en voie d’extension dans toute l’Europe et déjà fortement représentée dans les régions voisines, il me semble illusoire de croire que l’on puisse endiguer sa progression en Belgique.

    La sève du panais urticant contient des furanocoumarines à l’origine de phytodermatoses (ou phytodermatites) phototoxiques. Ces molécules, dites photosensibilisantes, provoquent des réactions cutanées sous l’action des rayons solaires.

    Parmi les plantes photosensibilisantes, le panais urticant est souvent considéré comme moins dangereux que la berce du Caucase. Il provoque le plus souvent des lésions bénignes de la peau caractérisées par une hyperpigmentation. Toutefois, il peut provoquer des brûlures au deuxième degré chez les sujets sensibles.

    La Wallonie prévoit deux types d’action durant les prochaines années :
    *- une campagne d’information sur les phytodermatoses auprès du grand public, en partenariat possible avec le Centre Anti-Poison et la Fondation belge des brûlures (reconnaissances des plantes à risque et moyens de prévention) ;
    - un plan de lutte destiné à réduire les populations de la berce du Caucase, cause principale de phytodermatoses en Wallonie.