Le dépôt de bilan de fabricants de panneaux solaires

• Session : 2011-2012
• Année : 2012
• N° : 272 (2011-2012) 1

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• Question écrite du 05/01/2012

  • de EERDEKENS Claude
  • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique
  
  « Le soleil brûle les ailes des fabricants de panneaux solaires », ainsi titrait «L'Echo» en page 6 de son édition du vendredi 23 décembre 2011.
  
  En Allemagne, qui a pourtant décidé de sortir du nucléaire, les producteurs de panneaux solaires périclitent les uns après les autres.
  
  Cette situation résulterait d'un phénomène de surproduction, d'une part, et de la concurrence chinoise, d'autre part.
  
  Solar Millenium a annoncé le 21 décembre 2011 qu'elle déposait son bilan.
  
  Dans un article figurant dans la même page de l'Echo, il est exprimé que Solar Millenium plonge à son tour et Frédéric Therin, le journaliste spécialisé en la matière, en explique les raisons.
  
  Il est aussi exprimé dans cet article qu'aux Etats-Unis, trois groupes solaires ont mis la clé sous le paillasson.
  
  D'autres disparitions semblent aussi inéluctables dans les prochains mois ...
  
  Monsieur le Ministre est-il au courant de cette situation et quelles peuvent être les conséquences de ce constat implacable pour les particuliers ou les entreprises qui souhaiteraient, en Wallonie, investir dans la fabrication ou dans l'achat de panneaux solaires?

• Réponse du 30/01/2012

  • de NOLLET Jean-Marc
  
  La question de l'honorable membre appelle la réponse qui lui a été apportée dans le cadre de sa question n°820 (2010-2011) relative au «  fait que le secteur de l’énergie solaire ne fascine plus ». Je vais donc reprendre les éléments principaux de ma réponse d’alors.
  
  L'honorable membre amalgame la restructuration/consolidation de plusieurs multinationales de fabrication de panneaux photovoltaïques à une crise majeure de la filière photovoltaïque au niveau mondial. Or il n’en n’est rien.
  
  L’analyse de l’Echo, évoquée par l'honorable membre illustre en fait les soubresauts d’un marché en développement rapide. L’amont (production de silicium, de cellules et assemblage de panneaux) de la filière solaire photovoltaïque s’est très rapidement industrialisé et mondialisé. Dans ce secteur fortement concurrentiel et mondialisé, les différents acteurs du marché se sont engagés dans une dynamique novatrice visant à réduire le prix de revient des cellules solaires photovoltaïques. L’innovation est en effet un facteur clé dans l’émulation économique actuelle. Cette innovation passe notamment par la réduction des quantités de silicium utilisé dans la fabrication des cellules. Les prévisions de réduction des coûts sont conséquentes puisque dans son dernier rapport, l’« International Technology Roadmap for Photovoltaïcs » prévoit d’ici à 2020 une chute du coût par Watt-Crête de plus de 60%.
  
  A côté de ces soubresauts, la demande de panneaux ne fléchit pas ; EPIA (la fédération européenne du photovoltaïque) projette une puissance totale installée dans le monde de 196 GW d’ici à 2015, soit près de la moitié de la puissance électrique nucléaire mondiale. Tout récemment, Bloomberg New Energy Finance, une société d’étude qui fait référence en matière d’investissements renouvelables au niveau mondial, vient de publier des chiffres montrant une augmentation spectaculaire des investissements dans le secteur de l’industrie photovoltaïque entre 2010 et 2011 ; ceux-ci ont augmenté de 36% pour atteindre 136,6 milliards de dollars, et ce malgré la crise financière et malgré le programme anti-environnement mené par les Républicains au Congrès des Etats-Unis.
  
  Je terminerai en rassurant l'honorable membre sur la situation en Wallonie. Les citoyens ne s’y trompent pas puisque ces 2 dernières années environ 10 000 nouvelles installations par an ont été enregistrées, et que la CWaPE s’attend à 15 000 nouvelles installations pour l’année 2011. Avec de tels chiffres, on quitte donc l’investissement de quelques privilégiés pour aller vers un investissement durable de bon nombre de ménages.
  
  C’est dans cette perspective que se tisse la filière photovoltaïque en Wallonie. Actuellement, le tissu industriel wallon est principalement constitué d’entreprises d’installation dont le marché est très local, mais également d’entreprises qui ont développé leurs activités dans des « marchés niches » telles l’entreprise ISSOl ou encore Desimone. Des sociétés industrielles comme AGC FlatGlass, St Gobain ou DowCorning développent également certaines applications s’inscrivent dans la chaîne d’approvisionnement de la filière. Afin de renforcer les acteurs wallons s’inscrivant dans les différents segments de la chaîne de valeur ajoutée liée au photovoltaïque, une étude vient d’être lancée, à mon initiative, sur la cartographie des compétences de la filière photovoltaïque wallonne.