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Le constat selon lequel on vit deux ans de plus en Flandre qu'en Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 75 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 05/01/2012
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Dans une enquête parue pendant la trêve des confiseurs, le professeur Pestiau de l’ULG faisait le constat que : « On vit deux ans plus vieux en Flandre »

    Cette enquête compare les capacités des deux Régions à répondre aux risques de maladie, de chômage, d'exclusion sociale, de vieillissement et de pauvreté. La Flandre se révèle comme le meilleur élève européen alors que la Wallonie se débat, en queue de classement, aux côtés de pays comme le Portugal et la Grèce.

    D’après ce chercheur, en Wallonie, les politiques devraient prendre ces écarts importants par rapport à la Flandre en considération. En matière d'espérance de vie, des programmes de prévention et d'information pourraient être mis en place.

    D’autre part, l'économiste Robert Deschamps faisait remarquer que l'écart allait encore s'accroître avec la disparition progressive des transferts Nord-Sud. Le revenu disponible moyen du Wallon allait plonger de 5 à 7 %.

    Je sais que les efforts entrepris par les services de Madame la Ministre sont importants dans les matières découlant de ses compétences que ce soit en matière de santé mentale, de politique de la personne âgée de l’égalité des chances avec la lutte contre la pauvreté.

    Cette étude alarmiste a-t-elle été transmise à Madame la Ministre ?

    Si oui, ses services l’examineront-ils pour en tirer des pistes de solution.

    Quelles conclusions Madame la Ministre tire-t-elle de la publication de telles enquêtes dans la presse à un moment où la population vit déjà stressée par la crise ?
  • Réponse du 31/01/2012
    • de TILLIEUX Eliane

    La revue des économistes de l’UCL « Regards économiques » de décembre, consacre son numéro 93 à la performance comparée de l’Etat Providence en Europe.

    Les indicateurs permettant cette comparaison sont :
    - le taux de pauvreté ;
    - l’inégalité de revenus ;
    - le taux de chômage de longue durée (12 mois ou plus) ;
    - le taux de décrochage scolaire ;
    - l’espérance de vie à la naissance.

    Cette étude conclut qu’une réforme de l’Etat Providence suppose nécessairement de passer par un stade préalable, à savoir l’évaluation de la performance passée.

    A cet égard, Il apparaît que la Wallonie est nettement moins bien classée que la Flandre. La Flandre semble avoir l’Etat-providence le plus performant, alors que la Wallonie est classée dans le bas du tableau. De plus, alors que la Flandre semble améliorer sa situation, la Wallonie stagne.

    Quelques semaines après la sortie de cette étude, le service Public Fédéral de Programmation Intégration sociale a publié l’annuaire 2012 consacré à la pauvreté en Belgique. Parmi une somme d’articles mettant en exergue la pluri-dimensionnalité de la pauvreté, on peut découvrir un article intitulé « Pourquoi et comment les conditions socio-économiques influencent-elles la santé individuelle ? ».

    Dans cet article, les auteurs écrivent :
    « Une comparaison régionale indique que, globalement, le pourcentage de personnes se percevant subjectivement comme étant en mauvaise santé est significativement moins élevé en Région flamande (21,4 %) … qu’en Wallonie (26,3%) ».

    Si nous tenons compte les moyens financiers des Pouvoirs publics régionaux, la comparaison entre la Wallonie et la Flandre indique aussi un déséquilibre important entre le Nord et le Sud du Royaume. Ceci dit, il est inimaginable d’évaluer les politiques sociales sur la base de ce seul critère. A cet égard la conclusion de l’analyse déjà citée ci-dessus et publiée dans l’annuaire consacré à la pauvreté belge en 2012 est explicite :
    « Reconnaître que les inégalités sociales de santé existent malgré les importants moyens financiers injectés dans les soins de santé, est une première étape dans la lutte contre celles-ci. Reconnaître que la santé n’est pas une caractéristique strictement individuelle, mais est influencée par la place qu’occupe l’individu dans la structure sociale est une autre condition nécessaire pour travailler efficacement sur les inégalités sociales de santé.

    A long terme, c’est surtout une diminution des inégalités sociales qui ira de pair avec une diminution des inégalités en matière de santé. A court et moyen termes, la politique doit surtout intervenir sur l’amélioration des conditions de travail et de vie, la diminution du stress au travail, l’encouragement de styles de vie sains ou la promotion des liens sociaux ».

    En 2010, la Fondation Roi Baudouin et l’Institut scientifique de Santé publique recommandaient d’avoir une approche sous la forme de plans d’action holistique et intégré.

    C’est la raison d’être des plans de travail mis en œuvre par la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles. Je veux citer le plan Egalité, le plan Marshall qui vise au déploiement économique de la Wallonie et dont l’impact s’avère positif ou encore le plan de cohésion sociale, le plan jeunesse piloté par ma Collègue de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Toutes ces politiques sont progressivement mises en œuvre et sortiront petit à petit leurs résultats.