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Les dessertes transfrontalières vers le Luxembourg effectuées par les TEC

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 333 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 06/01/2012
    • de BORSUS Willy
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité


    Le 31 août 2011, le ministre-président effectuait une mission au Grand-Duché de Luxembourg.

    En réponse à la question écrite n°16 (2011-2012), le ministre-président précisait que le Gouvernement du Grand-Duché souhaitait intensifier la collaboration avec la Région wallonne dans le domaine de la desserte des bus.

    On sait que plusieurs lignes TEC desservent le Luxembourg. Quels résultats peuvent être tirés de ces dessertes ? Quels coûts engendrent ces dessertes ?

    Par ailleurs, quelles améliorations peuvent être effectuées ? La société TEC Namur-Luxembourg a-t-elle proposé des pistes d’évolution et de renforcement de l’offre ?

    Enfin, Monsieur le Ministre a-t-il répondu à l’appel du gouvernement grand-ducal ?
  • Réponse du 21/02/2012
    • de HENRY Philippe

    Le TEC N-L assure plusieurs lignes transfrontalières à destination de Luxembourg (ville).
    Ces lignes peuvent être réparties en deux catégories :
    1) Relations « bidirectionnelles » :
    La ligne 80/1 « Arlon – Luxembourg » compte plusieurs parcours par jour entre ces deux localités. Elle permet notamment aux étudiants luxembourgeois de fréquenter les écoles d’Arlon ou aux navetteurs de se rendre à Luxembourg pour le travail. Elle dessert les villages de la commune d’Arlon et le complexe Ikea à Sterpenich. Elle comptabilise 130 000 km/an.

    La ligne 80/2 « Arlon – Hagen – Luxembourg » circule en périodes scolaires et non scolaires. Elle dessert principalement les villages luxembourgeois entre Arlon et Luxembourg via Steinfort pour permettre aux étudiants de fréquenter les écoles d’Arlon et de Differt (correspondance avec ligne 72). Son offre est limitée à un aller/retour par jour. Elle comptabilise 20 000 km/an.


    2) Relations exclusives vers Luxembourg-ville
    Cette offre est principalement destinée aux navetteurs belges se rendant à Luxembourg pour leur travail. Leur cadence de desserte est très limitée. Ces lignes comptent un parcours « aller » le matin vers Luxembourg et un ou deux parcours « retour » en fin de journée vers la Belgique. Elles couvrent une assez large partie du territoire du sud de la province : la ligne 80 part de Bastogne et rejoint Luxembourg via Martelange et Arlon ; les lignes 81, 82, 83 et 84 partent respectivement de Saint-Vincent, Ethe, Virton et Marbehan et rejoignent Luxembourg via l’autoroute E411. Des véhicules de type CAR sont affectés à ces lignes. Ces lignes comptabilisent 250 000 km/an.

    Cette desserte est jugée de bonne qualité mais pêche par le manque de fréquence. Il est impératif de rejoindre l’autoroute (Weyler) avant 7h00 du matin au risque d’être bloqué dans les embouteillages. L’utilisation des bandes d’arrêt d’urgence n’est pas permise par l’autorité, même en cas de bouchon. L’état grand-ducal planche sur une mise à 3 voies de l’autoroute entre la frontière et Luxembourg avec une voie dédiée notamment aux transports en commun. Côté belge, l’E411 n’est qu’à deux voies dans chaque sens entre Habay et Sterpenich.

    Cette offre transfrontalière complète du TEC Namur-Luxembourg représente 400 000 km à charge annuels. 34% de ces kilomètres sont effectués au Grand-duché de Luxembourg. Le TEC estime la fréquentation de ces lignes entre 100 000 et 120 000 voyageurs annuels pour un coût global de 1 000 000 euros (taux de couverture estimé à 13%). Le ministère luxembourgeois n’intervient pas dans le coût d’exploitation contrairement à ce qu’il fait notamment pour des lignes transfrontalières avec la France et l’Allemagne.

    En 2008, les horaires des lignes TEC ont été revus suite à une enquête réalisée auprès des usagers. Par ailleurs, un accord a été conclu avec le Ministère des Transports luxembourgeois afin que les abonnés TEC puissent utiliser les bus du réseau grand-ducal en correspondance et sans supplément pour rejoindre les zones périphériques à Luxembourg-ville dernièrement, la ligne 82 « Ethe – Saint-Léger – Luxembourg » a été rendue plus directe.

    Enfin, on constate, malgré les améliorations apportées aux horaires par le TEC, une baisse significative de la fréquentation de ces lignes.

    Il y a 3 ans, leur fréquentation était estimée à 157 000 voyageurs annuels. Les temps de parcours trop longs, la trop faible fréquence de ces lignes et le fait que l’état luxembourgeois, de son côté, mette en place des lignes transfrontalières à haut niveau de service à des tarifs très bas ne jouent pas en faveur de l’offre du TEC. En 2011, une nouvelle ligne a été mise en place entre Messancy – Sélange - Hondelange et Luxembourg offrant une cadence d’un bus toutes les 30 minutes aux heures de pointe (ligne 218). Elle dessert les mêmes villages que la ligne TEC n°80. Ce service nettement plus attractif a de lourdes conséquences sur la fréquentation de la ligne 80. Le TEC réfléchit d’ailleurs à une réorientation de sa ligne.

    Pour rappel, plus de 30 000 navetteurs wallons se rendent chaque jour au Grand-duché. La part de marché du TEC dans ces déplacements est actuellement trop minime, or il y a une forte demande de la clientèle pour améliorer cette offre. Le TEC Namur-Luxembourg y est favorable mais estime qu’il ne peut le faire sans un appui important de l’état grand-ducal, y compris pour le financement de l’offre actuelle. Des contacts en ce sens ont déjà été pris entre le TEC N-L (et/ou la Province de Luxembourg) et le GDL. A présent, les démarches sont en cours au niveau de la Région Wallonne afin de mettre en place un Schéma de Mobilité Transfrontalière (SMOT) entre les deux Régions, dans lequel devrait s’inscrire aussi le réseau ferré.