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L'investissement dans le réseau routier

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 368 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/01/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    « Effleurant l'air de rien le blocage du dossier du tram liégeois, le ministre Ecolo déplore l’essor du réseau routier. Je constate que si les investissements rail ou mobilité durable sont remis en cause, les investissements routiers, eux, continuent d'augmenter, ça ne correspond pas au sens de l'histoire. Force est de constater que le réseau routier wallon est l'un des plus denses au monde, mais aussi l'un des plus longs par habitant (24 m par habitant). Cela se répercute inévitablement sur la charge payée par chaque Wallon et pèse lourdement dans le budget wallon. » (presse francophone).

    C’est ainsi que la presse francophone relaye un des propos de Monsieur le Ministre concernant l’investissement dans le réseau routier. Cette analyse, si elle est citée de façon correcte par les journalistes, introduit une revendication de la part de Monsieur le Ministre, à savoir, affecter une partie des recettes de la fiscalité routièreà l’amélioration du système alternatif de transport ( en commun, ferroviaire, etc.).

    Est-ce que – selon Monsieur le Ministre – la Région wallonne investit trop dans le réseau routier ?

    Retenons quand même que, hors entretien ordinaire et le service d’hiver, l’investissement dans le réseau consiste essentiellement dans :
    - l’investissement dans la réfection de voiries et des ouvrages d’art existants ;
    - la sécurisation du réseau (giratoires, signalisation, contournements …) : en effet, nous héritons d’un réseau construit selon la sensibilité du « tout à la voiture » ;
    - l’expropriation de terrains le long des routes (permettant de poser les câbles, les conduites d’eau et de gaz, …en terrain public et de réaliser des trottoirs ou des bandes cyclables le long des routes).

    Puis-je donc demander à Monsieur le Ministre de spécifier les propos trouvés dans la presse ? Dire que nous avons un réseau qui pèse lourdement dans le budget des Wallons, est à la fois vrai mais constitue aussi un raccourci inadmissible – à moins qu'il propose de façon concrète ce qui, dans le budget des travaux publics, peut faire l’objet d’efforts d’économie ?
  • Réponse du 29/02/2012 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe

    Dans des circonstances budgétaires particulièrement difficiles, la question de l’adéquation de ressources rares en faveur de politiques prioritaires prend une acuité particulière.

    Les réseaux routiers, le réseau fluvial, le réseau ferroviaire et l’offre TEC sont, avec les mobilités de proximité (marche et vélo), autant de maillons qui permettent l’accessibilité du territoire wallon.

    Ce territoire dispose d’un maillage très développé de routes, ce qui explique qu’il devient aujourd’hui extrêmement difficile d’entretenir et d’adapter ces réseaux aux besoins nouveaux (sécurité, qualité de la vie,…), singulièrement les réseaux routiers. Voir tableau en annexe.

    Dans le même temps, le financement de l’offre de mobilité alternative à la route (rail, TEC, infrastructures cyclables, voies navigables, …) qui complète l’offre de mobilité pour les non motorisés et, de manière plus générale, pour les modes alternatifs à la route, va elle aussi aux devants de difficultés liées aux circonstances budgétaires, voire les éprouve déjà (ainsi par exemple du dragage des voies navigables, abandonné dans les faits durant une quinzaine d’années).

    Un recours accru aux modes alternatifs à la route permet également, comme l'honorable membre le sait, de diminuer la pression du transport sur l’environnement et la qualité de la vie.
    Lorsqu’on compare la longueur des réseaux routiers de régions ou pays qui nous entourent, on voit à quel point l’offre routière par habitant est élevée en Wallonie. Ce qui n’est évidemment pas sans lien avec les difficultés croissantes à dégager des fonds pour entretenir ce réseau. Ainsi, on observe un écart entre Flandre et Wallonie sur le critère m de voirie / habitant, la Flandre comptant près de 60 % de voiries en moins par habitant, en ne tenant compte que des voiries revêtues. Ceci entraîne donc un besoin accru de ressources en Wallonie si on ambitionne un niveau de qualité comparable.

    Le différentiel s’accroît en défaveur de la Wallonie si on tient compte de la différence de richesse (ou encore d’un coût moyen plus élevé en Wallonie dont le relief est plus contraignant) et donc de ressources disponibles entre les deux régions.

    C’est dans ce contexte que j’ai fait les déclarations auxquelles l'honorable membre fait allusion.