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Les isolants minces

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 286 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/01/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le SNP publie dans le CRI du mois d’octobre 2011 un article sur l’isolation des bâtiments. Dans cet article nous trouvons le chapitre suivant, consacré aux isolants minces :

    « La question des isolants minces (de 2 ou 3 à plus de 10 couches pour une épaisseur totale de l'ordre du cm au maximum) est délicate et sujette à controverses.
    En effet, ces matériaux prétendent agir pour l'essentiel sur l'aspect réflexion de la chaleur (surface brillante) et légèrement sur la conduction (bulles d'air enfermées dans le matériau).
    Malheureusement, l'effet d'isolation thermique n'a pour l'heure pas encore pu être démontré, et ces matériaux ne bénéficient donc pour l'instant d'aucun agrément du CSTC. De ce fait, il ne sont pas non plus reconnu par les autorités et ne donnent donc en aucun cas droit à une prime ou aide à l'isolation.
    Par contre, les utiliser en sous toiture est bien sûr tout à fait possible, mais malheureusement très coûteux. ».

    Suivant mes observations, la question se pose effectivement dans la mesure où certains candidats-investisseurs (qui souhaitent améliorer la PEB de leur logement mais qui sont confrontés à des limites techniques rendant quasiment impossible par exemple la pose d’isolants de 18 cm ou plus en toiture) sont tentés par les promesses faites par les marchands des matériaux d’isolation.

    La question que je souhaite poser est double :

    - n’est-il pas temps de tester ces nouveaux matériaux par rapport à leur réelle capacité d’isolant et de décider si, oui ou non, leur pose peut être acceptée dans le cadre des écoprimes ou de l’écoprêt ;
    - qu’est-ce qui justifie que l’octroi d’une écoprime soit conditionné par l’agrément d’un type de matériau par le CSTC ? Y a-t-il d’autres types d’agréments qui peuvent aussi donner lieu à l’octroi d’une prime ? A ce que je sache, c’est sur base de critères techniques à respecter qu’un matériel peut donner lieu à une aide – peu importe qui agrée. Sinon, le seul fait de ne pas agréer un matériel risque-t-il d’exclure celui-ci du bénéfice de l’aide, même s’il remplit éventuellement les conditions techniques ?
  • Réponse du 06/02/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Une étude relative aux performances thermiques initiales des produits minces réfléchissants a été menée par le CSTC (2006).

    Dans le cadre de cette étude, les performances thermiques de trois produits minces réfléchissants (PMR) et d’un isolant traditionnel témoin ont été déterminées en période hivernale, principalement sur la base d’une campagne de mesure menée à la station expérimentale du CSTC.

    Les performances thermiques ont été mesurées sur les différents produits dans leur état initial, c’est-à-dire tels qu’ils ont été fournis par les fabricants, et dans des conditions de pose idéales (lame d’air non ventilée et d’épaisseur constante, etc.), c’est-à-dire dans la situation la plus favorable.

    Deux types de mesures ont été réalisés : des mesures en conditions de laboratoire et des mesures en conditions extérieures réelles. Vu sa faible épaisseur, un produit mince réfléchissant possède une résistance thermique intrinsèque peu élevée, les valeurs mesurées variant de 0,2 à 0,6 m².K/W selon le type de produit (à titre comparatif, les normes à atteindre pour l’obtention des primes sont respectivement de 3,5 m².K/W pour l’isolation du toit et de 1,5 m².K/W m² pour l’isolation des murs par l’intérieur). Pour pouvoir bénéficier de l’effet réfléchissant des couches superficielles, le produit doit être placé en vis-à-vis d’une ou, mieux, de deux lames d’air non ventilées. Dans ces conditions, la valeur d’émissivité des faces externes du produit est un paramètre important, qui détermine la réduction du transfert de chaleur par rayonnement à travers la lame d’air. Les valeurs d’émissivité mesurées s’échelonnent de 0,05 à 0,20.

    Pour l'obtention de la prime "de base" à l’isolation (qui répond aux mêmes conditions que l’écoprime), l’administration procède à la vérification des caractéristiques liées à la conductivité thermique du matériau d'isolation utilisé. Pour ce faire une procédure stricte a été mise en place de manière à garantir l’objectivité de traitement des dossiers de primes.

    Sur ce point, seules les valeurs reprises dans le marquage CE (EOTA) du produit, dans l’ATG ou dans la base de données EPBD sont prises en compte. A défaut, ce sont les valeurs figurant dans l’Annexe VII de l’arrêté du Gouvernement wallon du 17 avril 2008 ou encore dans la norme NBN N 62-002 (2008) (pour les matériaux non visés par l’annexe) qui sont prises en compte.

    Lorsque le produit bénéficie d’un agrément étranger, des démarches complémentaires sont nécessaires pour valider ces caractéristiques. En 2010, une convention a été conclue avec le CSTC de telle manière à ce que les agréments étrangers fassent l’objet d’une analyse au cas par cas. Le but de celle-ci est de vérifier l’adéquation entre les conditions de la norme étrangère et la norme belge.