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Les prix en hausse des terrains à bâtir

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 289 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/01/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le prix du m² à bâtir explose. Suivant les sous-régions, notamment dans les sous-régions à forte ou très forte pression foncière, le terrain à bâtir devient inabordable pour un certain nombre de catégories de revenus.

    La comparaison des prix moyen au m² des terrains à bâtir donne le résultat suivant :

    ________________________________________________________________
    2000 2010 Augmentation
    _________________________________________
    Bruxelles 166,91 374,38 224,30 %
    Flandre 55,06 155,36 282,16 %
    Wallonie 18,27 47,07 257,63 %
    ________________________________________________________________


    Les prix moyen des terrains à bâtir a augmenté de manière spectaculaire ces dix dernières années. Si le prix est le plus élevé à Bruxelles, c’est en Flandre que la hausse a été la plus forte. En comparaison, la Wallonie est relativement bon marché. Cela n’a rien d’étonnant, compte tenu de la superficie et de la densité de population de chaque Région.

    Telles sont les statistiques globales pour la Région wallonne. Quelle est la situation par sous-région ?

    Le Gouvernement wallon va-t-il réinstaurer la notion de « zone à pression foncière » dans ses réglementations en matière de prêt social et en matière de prime ? 
  • Réponse du 06/02/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Il est évident que la raréfaction des biens entraîne une hausse des prix. C’est le cas des terrains à bâtir ; il suffit de comparer les prix pratiqués dans les 3 régions du pays pour se convaincre que la pression foncière suit cette évolution.

    Compte tenu de cette réalité, je me suis penché sur les données renseignées par l'honorable membre et ai consulté les informations relatives aux différentes provinces.

    Sur la base des informations disponibles sur le portail fédéral Stabel, il apparaît que l’augmentation des prix des terrains à bâtir, bien qu’élevée sur une seule décennie, est néanmoins nettement moins impressionnante que celle relevée par l'honorable membre.



    2000 2010 Augmentation

    WALLONIE 18,27 47,07 158%
    PROVINCE DU BRABANT WALLON 35,69 93,41 162%
    PROVINCE DE HAINAUT 17,12 47,32 176%
    PROVINCE DE LIEGE 15,10 43,03 185%
    PROVINCE DE LUXEMBOURG 11,43 31,28 174%
    PROVINCE DE NAMUR 16,58 40,18 142%

    La Wallonie a tout de même subi une hausse de 158%. En 10 ans, le prix moyen au m² est passé de 18,27 euros à 47,07 euros. Cette augmentation n’a toutefois pas été linéaire à travers toute la région. Les liégeois ont dû acquérir des terrains à des prix qui ont grimpé de 185% sur la même période. En Province de Namur, l’augmentation a été sensiblement moins forte mais s’est quand même élevée à 142%. Enfin, c’est en Province de Luxembourg, très logiquement compte tenu d’une densité de population plus faible, que les terrains restent les moins chers et pouvaient s’acquérir en 2010 pour un prix moyen de 31,28 euros du m².

    Je ne compte cependant pas proposer au gouvernement de réinstaurer la notion de zone à forte pression foncière. En effet, la majorité des aides de la région sont octroyées en faveur de logements existants, pour lesquels il n’y a pas lieu de dissocier la valeur foncière de la valeur du bien construit.

    Quant aux citoyens qui décident de construire en recourant à l’aide à la construction de la Région wallonne, il est à constater qu’ils ne sont pas plus d’une cinquantaine par an. Les prêts accordés par la SWCS et le Fonds du Logement wallon en vue de réaliser une construction sont tout aussi peu nombreux (100 pour la SWCS et 70 pour le FLW, soit respectivement 3 % et 6% de l’activité).

    En conséquence, il ne me semble pas opportun d’ajouter une notion supplémentaire délimitant la pression foncière.

    Par contre, afin de lutter contre la spéculation immobilière, il me semble que d’autres pistes doivent être approfondies, et ce sont celles-là que je compte déployer. En l’occurrence, mes collaborateurs travaillent activement, avec différents intervenants et experts, à l’expérimentation de formules alternatives permettant d’accéder à la propriété via une construction neuve. Ces formules sont multiples : droit d’emphytéose, droit de superficie, Community Land Trust. Elles dissocient l’assiette foncière du bâti pour permettre un accès à la propriété sans subir la hausse des prix sur les terrains.