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Les déchets ménagers toxiques

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 375 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/01/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    « 1,64 kg/an/habitant de cosmétiques, solvants, aérosols, vernis, peintures … est collecté en moyenne en Région wallonne. Le coût du traitement de ces déchets est de 742 euros/tonne. C’est quasi quatre fois plus cher que pour les déchets classiques. En réduisant les dosages, en proposant des alternatives naturelles pour nettoyer pour nettoyer ou aérer, voire repeindre ou assainir un local, on doit faire chuter ces quantités », explique la secrétaire générale de Copidec.

    Les déchets spéciaux des ménages coûtent cher en terme de pollution et de recyclage. Une semaine de campagne préventive (brochure, spots radio, journée de sensibilisation) a eu lieu en décembre 2009. Les produits toxiques ont été marqués d’un pictogramme sur leur emballage : comme la croix de Saint-André, la tête de mort ou la flamme bien connues. On a demandé la participation des écoles.

    L’objectif a été entre autres de stimuler - notamment chez les jeunes - l’utilisation de produits naturels pour dégraisser, désinfecter ou astiquer la maison. Et d’éviter les produits dangereux par ailleurs souvent suremployés et surdosés, voire coûteux en termes de traitement des déchets.

    Monsieur le Ministre estime-t-il que la campagne d’information et de sensibilisation a eu l’effet souhaité ? Ne faut-il pas reproduire le même type de campagne à tout moment – vu la courte durée pendant laquelle une telle campagne produits ses effets ? Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous esquisser ce qui a été organisé comme campagne depuis 2009 ? Observe-t-on une modification (durable) du comportement du côté de ceux qui ont fait partie du public-cible des campagnes précédentes ?
  • Réponse du 29/02/2012
    • de HENRY Philippe

    Les quantités citées dans la question, à savoir 1,64 kg de déchets spéciaux des ménages (DSM) collectés par habitant et 742 euros/kg de coût de collecte et de traitement, correspondent aux données de collecte pour l’année 2008 et concernaient principalement l’ancien marché régional (qui s’est terminé le 31 août 2008).

    L’actuel marché régional de collecte, qui a pris cours le 1er septembre 2008 et qui prendra fin au 31 août de cette année, a permis d’optimaliser ces coûts. A savoir qu’en 2011, nous avons collecté 6 988 tonnes de DSM, soit un taux de collecte avoisinant les 1,9 kg/habitant, pour un coût de collecte de 663 euros/tonne.

    Comme exposé lors de ma réponse à la précédente question de l'honorable membre, de novembre dernier, sur l’efficacité de la campagne de sensibilisation menée par la COPIDEC en 2009, nous pouvons en effet estimer que l’objectif de sensibilisation au tri sélectif des déchets dangereux a porté ses fruits au vu de l’augmentation des volumes collectés sur les Parcs à conteneurs, mais également au vu du maintien de ces volumes lors des trois dernières années.

    La COPIDEC ne dispose pas d’indicateur de résultat quant à l’impact de cette campagne qui a été développée dans un objectif de réduction qualitative des déchets.

    Cette campagne a par ailleurs été développée autour de plusieurs supports thématiques afin de pouvoir être utilisée à long terme, comme le développement d’une brochure et de Roll-up, la distribution d’environ 140 000 lavettes mico-fibres, plusieurs conférences dans le cadre du salon des mandataires et de la SERD (Semaine Européenne de Réduction des Déchets), des animations partout en Wallonie sous la forme d’atelier/formation à la fabrication de produits alternatifs plus respectueux de l’environnement…
    Les outils développés pour la campagne 2009 rencontraient d’ailleurs les recommandations relatives aux déchets spéciaux des ménages  que le CRIOC exposait en 2010 dans son rapport relatif à la prévention des déchets, à savoir :

    En matière de déchets spéciaux, il conviendrait de mieux informer les consommateurs :
    * sur les risques pour la santé et l’environnement de l’utilisation de produits dangereux ;
    * sur les utilisations rationnelles qui permettent de limiter ces risques ;
    * mais, surtout, sur les alternatives, existant en termes de produits ou de comportements, qui permettent l’évitement de produits tels que les insecticides, herbicides, désinfectant, déboucheur caustique.... ;
    * sur les modes d’élimination obligatoires et/ou respectueux de l’environnement.

    Ces outils étaient d’ailleurs encore utilisés lors de diverses actions menées en collaboration avec les intercommunales en 2011.

    Comme expliqué également en novembre dernier, la région perpétue la politique d’information et de sensibilisation des citoyens, par diverses actions ciblées, comme celle qui sera menée par le Comité Phyto et la COPIDEC dans le cadre de « la semaine sans pesticide » du 20 au 30 mars prochain.
    Les actions qui seront menées peuvent être synthétisées comme suit :
    - information et sensibilisation aux dangers de l’utilisation des produits Phyto
    - rappel des consignes de tri et de l’importance des collectes sélectives (tant pour le particulier, via les parcs à conteneurs, que pour les professionnels via les collectes organisées par PHYTOPHAR)
    - distribution sur les parcs à conteneurs de sacs réutilisables et de sachets de graines de plantes mellifères (environ 70 000)

    Comme l'honorable membre peut le constater, la sensibilisation et l’information à l’utilisation d’alternatives plus respectueuses pour l’environnement restent dans nos priorités et nous continuons à les soutenir.

    Je tiens néanmoins à préciser que même si l’utilisation de produits plus respectueux pour l’environnement se développe, notamment dans les nouvelles formulations que propose le secteur de la chimie, il ne faut pas s’attendre à une diminution drastique des volumes de déchets spéciaux des ménages collectés sur les parcs à conteneurs.

    En effet, le flux le plus important collecté au sein des DSM est le flux de peintures-encres-colles-résines (PECR) qui représente à lui seul 61% du tonnage global collecté en 2011. Ce flux ne peut être traité que via la filière DSM, car la quasi totalité des produits proposés sur le marché, y compris la plupart des peintures dites “ écologiques ”, contiennent des matières qui restent nocives et donc non susceptibles d’être traitées dans les outils d’incinération “ classique ”.