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La valorisation énergétique du bois

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 265 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 16/01/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Interpellé sur le bois-énergie, le secteur évoque « une attention toute particulière quant à l’utilisation de l’énergie dans nos nouveaux bâtiments. Le secteur affirme utiliser tous les sous-produits, que ce soit pour la production de chaleur que pour l’électricité. D’autres considèrent que trop de bois part dans la filière énergie. Thèse à laquelle on oppose que « pour notre production de panneaux, la chaleur provient de la partie non utilisée du bois, comme les écorces. Depuis longtemps, nous n’utilisons plus d’énergies fossiles, que ce soit au niveau de la production que pour le chauffage hivernal des locaux ».

    Tant que la production d’énergie sur base de bois se fait en utilisant les parties non utilisées à d’autre fins, on peut accepter – même si une certaine réserve doit rester, car tout enlever à la forêt consiste à appauvrir, à terme, la fertilité des sols forestiers.

    Parmi les parties non utilisées du bois, nous retrouvons de plus en plus de bois anciens, traités ou non, que l’on recycle par une utilisation énergétique.

    Ce à quoi certains opposent que la valorisation de la biomasse bois équivaut à de l’incinération de déchets si le recyclage énergétique de bois traités, souvent à des températures trop basses pour ne pas poser des soucis sur le plan des émissions, prend de l’ampleur.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre par rapport à cette critique ? Quelles sont les unités de valorisation énergétique du bois traité ? Quel est le risque que cette valorisation provoque des émissions nuisibles pour la santé et pour l’environnement ?
  • Réponse du 31/01/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Tout comme mon prédécesseur, Monsieur Benoît Lutgen, je partage l’avis du Conseil Supérieur Wallon des Forêts et de la Filière bois. La production d’électricité au départ de biomasse ligneuse doit se faire à partir de produits en fin de vie, de bois sans valeur industrielle ou de bois produit par des cultures dédiées (taillis à courte rotation, par exemple). Nous devons valoriser notre production ligneuse dans les utilisations les plus nobles (ameublement, construction, papier, panneaux, etc) ainsi que son recyclage avant toute valorisation énergétique.

    La mobilisation, pour le bois énergie, des rémanents forestiers (reste de branches, de racines après une coupe d’arbre) ne peut être envisagée qu’avec prudence afin de ne pas menacer la gestion durable de nos forêts. Le recyclage de toute cette matière organique dans le sol est primordial à l’équilibre de l’écosystème forestier. Je rappelle que, dans les forêts des propriétaires publics, le nouveau cahier des charges issu du nouveau Code forestier impose que les branches inférieures à 4 cm de diamètre doivent rester sur le terrain après une coupe.

    Le conseil préconise une modulation des certificats verts de manière à prévenir que du bois valorisable par les différentes composantes de la filière bois ne soit prématurément utilisé dans le cadre d’une valorisation énergétique. En collaboration avec mon collègue le Ministre Jean-Marc Nollet, une réflexion relative à une stratégie biomasse pour la Wallonie a été initiée et se poursuivra dans les mois à venir.

    Les bois traités sont généralement utilisés dans des unités spécialement conçues à cet effet (chaudière adaptée et système adéquat de traitement des fumées). Par contre, si de tels bois sont brûlés dans des appareils de chauffage domestique (poêle ou chaudière), leur combustion entraînera des émissions nuisibles pour l’environnement.

    Les aspects spécifiquement relatifs à la santé et à l’environnement ne relèvent cependant pas de mes compétences. J'invite l'honorable membre à interroger mes collègues à ce sujet.