Le moteur des soulèvements arabes qu'est la jeunesse

• Session : 2011-2012
• Année : 2012
• N° : 65 (2011-2012) 1

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• Question écrite du 17/01/2012

  • de STOFFELS Edmund
  • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon
  
  « Une jeunesse pleine de rêves, de plus en plus éduquée, largement urbanisée, et connectée au monde extérieur par les réseaux sociaux, les antennes paraboliques et les chaînes satellitaires, et un marché de travail étroit : tels sont les ingrédients des soulèvements démocratiques arabes.
  
  Les motifs du mécontentement sont légion : longévité de régimes vieillissants, corrompus et prédateurs, fermeture du champ des libertés, dérive patrimoniale et dynastique, croissance sans développement en raison d'un capitalisme de copinage. Tous ces facteurs sont exacerbés par le facteur démographique : l'extrême jeunesse de la population arabe dans le contexte d'une profonde transformation démographique. Les jeunes Arabes, dont les taux de scolarisation et d'éducation ont connu un bond spectaculaire, sont confrontés à des taux de chômage alarmants. 
  
  Mais ces jeunes risquent de déchanter, car se débarrasser d'un régime autoritaire est une chose, mais développer une économie qui fonctionne et créer de l'avenir en est une autre et prend du temps. Les jeunes Arabes auront-ils la patience d'attendre ? C'est là toute la question. Aujourd’hui, ils interpellent l'Union européenne. L'heure est venue pour elle de faire oublier les errements du passé en accompagnant les révolutions démocratiques arabes et en fournissant aides et conseils pour créer. » (presse).
  
  En effet, l’heure est venue de nouer et d’intensifier les contacts politiques et économiques avec les jeunes régimes qui viennent ou qui sont entrain de s’installer au Nord de l’Afrique et du Moyen Orient. Ne pas le faire équivaut à rater une opportunité profitable tant aux populations arabes qu’à la Région wallonne.
  
  Quelles sont donc les initiatives de la Région wallonne qui vont aider les jeunes démocraties arabes à développer une économie qui fonctionne et qui crée de l’emploi – principal souci qui a déclenché le printemps arabe ? Quels sont les moyens budgétaires et humains que la Région wallonne compte investir dans ces nouvelles relations ?

• Réponse du 08/12/2012

  • de DEMOTTE Rudy
  
  Je remercie l'honorable Membre de sa question qui m’offre l’opportunité de faire le point sur la contribution de la Wallonie à l’épanouissement du printemps arabe.
  
  Les nouveaux pouvoirs en place dans les pays arabes sont conscients de l’importance de la création d’emploi, particulièrement pour les jeunes. Tant en Tunisie qu’au Maroc, des plans de réforme ont été lancés en faveur des demandeurs d’emploi. Citons notamment le recrutement de jeunes diplômés dans la fonction publique, l’appui à l’auto-emploi ou à la création de micro-entreprises.
  
  Toutefois le changement se fait lentement et les attentes restent grandes. Au Maroc, des diplômés au chômage ont ainsi tenté de s'immoler par le feu dernièrement.
  
  L’Union européenne soutient aussi le développement de l’économie et de l’emploi par différents programmes. Citons par exemple, le programme « Emploi » de 60 millions d’euros en faveur de la Tunisie.
  
  Face à cet enjeu, la Wallonie veille, dans la limite de ses moyens, à soutenir des projets en faveur de la formation et de l’emploi, notamment des jeunes dans les pays du Maghreb avec lesquels une coopération existe, à savoir l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.
  
  Pour l’Algérie, un des axes prioritaires du programme de coopération bilatéral actuel portant sur les années 2010-2012 vise également la formation.
  
  Parmi les projets retenus en cette matière, citons :
  - la création d’un institut de promotion de l’entreprenariat : échange d’expériences (IFAPME/ Ministère de la PME et de l’Artisanat);
  - l’assistance à la mise en place de la validation des acquis de l’expérience comme dispositif d’appui à la formation continue (Formation PME/ Ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnel);
  - la formation professionnelle en technique de communication à l’attention des travailleurs sociaux (IHECS/ Ministère de la Solidarité Nationale, de la Famille et de la Communauté Nationale à l’Etranger)
  - la formation dans le secteur de la construction (CoCoF : Bruxelles Formation/ Institut National de la Formation Professionnelle
  
  Dans le cadre de la préparation de la prochaine Commission mixte avec le Maroc, qui approuvera le programme de travail 2012-2014, des projets en matière de formation professionnelles introduits par nos opérateurs seront proposés. Citons par exemple :
  - appui à la création de centres de formation par apprentissage intra-entreprise dans le secteur de l’automobile (Ifapme));
  - appui au développement pédagogique de l’Institut de Formation aux métiers de la logistique (Forem);
  - formation professionnelle de réparateurs d’instruments de musique (Musiq Fund);
  - formation professionnelle en matière d’éducation non formelle (Asbl Lire et Ecrire);
  - City Hub, projet en faveur des jeunes à la mise en réseau (Cité internationale);
  - développement de formations aux métiers du cinéma (Insas).
  
  Il convient de noter que l’AWEx réalise différentes actions dans ces pays : participation d’entreprises à des salons et à des missions sectorielles ou multi-sectorielles, l’accueil ciblé d’acheteurs.
  
  En outre, la Wallonie a mis en place au Maroc et en Tunisie, une ligne de crédit dont l’objet est le financement partiel de projets de développement économique mis en œuvre par des entreprises wallonnes et marocaines.