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L'économie innovante

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 118 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 17/01/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    En décembre 2011, nous avons pu lire un dialogue entre Gunter Pauli (fondateur de Zero Emissions Research and Initiatives, ZERI) et Ivan Van de Cloot (Chief Economist de la cellule de réflexion d'Itinera) à propos du modèle de l'économie bleue. Qu’est-ce que c’est ? Un exemple : « Un gsm qui se charge grâce au courant électrique généré par la différence de température entre l'organisme et l'environnement, en plus de la pression de notre voix. Plus on parle longtemps, plus le gsm se charge. Ce procédé, qui s'écarte fondamentalement du recours aux batteries dites vertes, c'est l'économie bleue. ».

    L’économie bleue remplacera-t-elle l’économie verte ?

    De façon résumée, les auteurs disent que l'économie verte coûte cher à l'État, réduit les bénéfices des entreprises et fait payer un surcoût aux consommateurs. Selon les deux auteurs, l'économie verte serait encore trop souvent une économie naïve, qui survit généralement grâce aux recettes fiscales – donc une économie subventionnée (de façon concrète et à titre d’exemple : le coût écologique d'un panneau solaire, par exemple, n'est neutralisé qu'après six ans. Il existe pourtant des moyens plus efficaces d'atteindre une même performance énergétique). La question qui se pose est de savoir, comment passer d’un produit actuel vers un produit futur sans passer par des prix plus onéreux et moins abordables tout en étant aussi respectueux de l’environnement. Si la notion d’économie bleue est synonyme du fait que l’on stimule l’innovation durable et l’esprit d’entreprise, je pense qu’il faudra que l’économie d’avenir soit à la fois plus verte, plus bleue et plus rouge (sociale).

    G. Pauli ouvre une piste de réflexion qui mérite, à mes yeux, d’être approfondie : "L'innovation n'est possible que si on peut changer les règles du jeu. C'est pourquoi il faut bien plus que ce n'est le cas aujourd'hui sortir du score business « normal ». La technologie de rupture n'a ainsi de chances de survivre que si les règles du jeu sont modifiées. Un exemple: l'alimentation électrique mondiale se fait en courant alternatif. Toutes les sources d'énergie durables, en revanche, produisent du courant continu. On place donc partout des transformateurs. De plus, 80% des appareils ménagers fonctionnent sur base de courant continu, de sorte qu'il faut de nouveau convertir le courant alternatif. ». Réflexion faite, il y a un fonds de vérité dans ces propos.

    Quelles sont les analyses de Monsieur le Ministres par rapport aux propos cités ? Ne faut-il pas imaginer - après le PM1 et le PM 2.Vert - dès à présent un PM3 qui mettra encore plus l’accent sur l’innovation et ouvrant les pistes qui rendront notre économie à la fois moins dépendante de subventions (fiscales ou autres) et plus compétitive sur le plan international ?
  • Réponse du 08/02/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’innovation de rupture est au cœur des plans de relance économique qui ont été initiés, tant dans le cadre de la politique des pôles de compétitivité, que dans les plans CREATIVE WALLONIA ou le MASTER PLAN TIC.

    En ce qui concerne les pôles de compétitivité, cette caractéristique est un des critères clef dans la grille d’évaluation du Jury international des pôles de compétitivité.

    Ce qui est essentiel dans ces terois plans, c’est, d’une part, et à des niveaux de maturité ou de proximité du marché plus ou moins proche, la capacité des acteurs, PME, Grandes entreprises, laboratoires, à se rassembler et, d’autre part, de développer une vision prospective sur les enjeux économiques et industriels de demain.

    Si l’on peut regretter que la Wallonie ne produise pas d’éolienne, par contre, de nombreuses technologies wallonnes assurent et garantissent le bon fonctionnement et la meilleure utilisation de celles-ci. Que ce soit dans les boîtes de vitesse, les embrayages ou encore la gestion de la production grâce aux modèles de prévision météo.

    Ce type de développement s’il s’adresse au départ à des entreprises disposant de capacités de développement tant techniques que financières avérées, doit cependant créer un effet d’entraînement et faire en sorte que dans d’autres domaines, avec d’autres moyens ou organisation, de plus petites structures puissent prendre le chemin de l’innovation.

    Les plans CREATIVE WALLONIA et le MASTER PLAN TIC seront les deux axes qui permettront de développer des solutions innovantes et dont l’effet attendu le plus important sera d’amener des entreprises dans la sphère de l’innovation et de la créativité.


    Toutes les entreprises qui ont la capacité d’innover sont concernées par le tryptique Plan Marshall CREATIVE WALLONIA – MASTER PLANTIC. Celles qui en plus ont un potentiel avéré immédiat de développement seront accompagnées pour que tous les outils existants puissent être mobilisés conjointement et/ou successivement de telle manière que ce potentiel se transforme plus rapidement en succès.

    La Wallonie a toujours fait preuve d’une grande tradition d’innovation ; elle doit continuer à l’entretenir d’autant plus maintenant dans des domaines ou elle peut conserver un avantage compétitif durable du à une avance technologique non transférable.