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Une meilleure gestion du risque entrepreneurial

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 122 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 18/01/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Le SNI, confronté aux statistiques en matière de faillites et de création d’entreprises, demande à ce qu’il y ait plus d’aide aux entreprises lors de la création de leur activité.

    Il demande à ce qu’il y ait une meilleure collaboration entre les « métiers du chiffre et les entrepreneurs afin que ces derniers aient une vision correcte de la situation entrepreneuriale réelle. »

    S’il est vrai que la Région wallonne encourage les starters, il est vrai aussi qu’elle a tout intérêt à aider ceux-ci à ce que leur projet soit une réussite.

    S’il est vrai aussi que bon nombre de starters sont excellents sur le plan de leur métier, ils ne le sont pas nécessairement sur le plan de la gestion d’une entreprise ou sur le plan commercial.

    La demande me semble donc adéquate de demander à ce qu’une aide spécifique soit donnée aux starters afin que ceux-ci augmentent leurs chances de réussir – faute de quoi toute tentative d’encourager l’entreprenariat risquera de se heurter à l’image de ceux dont le projet ne réussit pas.

    La WFG et son projet « Xstence » avaient mis sur pied, avec l’aide des chambres professionnelles allemandes, un instrument de gestion du risque. Lors des contacts avec les candidats-entrepreneurs, ils analysent le projet, l’encouragent s’il le faut ou le déconseillent si le projet parait ne pas encore avoir muri suffisamment. Il vaut mieux, selon les personnes interrogées, déconseiller de se lancer dans un projet que de voir des personnes en difficultés après une faillite.

    La Région wallonne a-t-elle également mis sur pied de tels instruments d’analyse et de gestion du risque entrepreneurial ? Dans l’affirmative, les candidats-entrepreneurs font-ils systématiquement recours à cet outil ? Quelle est l’efficacité d’un tel outil, vu le nombre important de faillites (qu’on aurait peut-être pu éviter) ?
  • Réponse du 28/03/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’entrepreneuriat est notamment l’action de créer de la richesse et/ou de l'emploi par la création ou la reprise d'une entreprise. L’entrepreneuriat est en ce sens une activité difficile et bon nombre de projets de créations d'entreprises n'aboutissent pas. L’entrepreneuriat consiste de facto à prendre des risques.

    De ce fait, l’entrepreneur est une personne qui est prête à mettre en jeu sa carrière et sa sécurité financière pour mettre en œuvre une idée, à investir son temps et son capital dans une entreprise « risquée ».

    Durant la phase d’élaboration du projet d’entreprise et du plan stratégique, établir la liste des risques encourus fait partie du processus de création. Ensuite, durant la vie de l’entreprise, cette question doit rester sous haute vigilance et dans la ligne de mire du chef d’entreprise en permanence. En effet, malgré nombre de précautions et d’analyses de risques, de nombreuses entreprises doivent chaque année faire face à une faillite.

    Selon le SPF Economie, en ce qui concerne les 8 premiers mois de l’année 2011, le nombre de faillites en Belgique était à la hausse (+2.1% par rapport à la même période en 2010). Sur cette période, ce ne sont pas moins de 6 256 entreprises qui ont été contraintes d’arrêter leurs activités. En Wallonie, c’est une augmentation de 5.7% par rapport à 2010.

    Les causes de ces faillites et cessations d’activité sont multiples : elles peuvent être structurelles (structure de financement trop fragile, méconnaissance du marché, charges incontrôlées, mauvaise implantation commerciale, …) ou conjoncturelles (récession du secteur, retards de paiement des clients, …).

    Le nombre de faillites prend donc des proportions importantes et la crise n’y est évidemment pas étrangère. Même si on sait que l’indicateur de faillites souffre d’une surreprésentation de certains secteurs, cette situation ne peut laisser indifférent.

    Les petites, voire très petites entreprises sont, dans ce contexte, particulièrement fragiles. Or, beaucoup de ces entreprises auraient pu être mieux armées pour se repositionner si elles avaient pu bénéficier de conseils adéquats en temps voulu. Beaucoup de chefs d’entreprises restent en effet trop longtemps seuls à essayer de s’en sortir. La perte d’énergie est énorme et cela se ressent également au niveau de la motivation.

    Il y a donc un intérêt à intervenir de façon préventive et d’offrir conseil et accompagnement, avant que la situation de l’entreprise n’offre plus d’autre issue que la cessation volontaire d’activité ou l’aveu de faillite.

    En Wallonie, il existe un dispositif de conseillers spécialisés et d’opérateurs qui accompagnent les entrepreneurs à faire aboutir leurs projets mais également à les renforcer durant la phase de démarrage.
    Concernant les aides spécifiques aux Starters, il faut noter l’action des SAACE d'une part (accompagnement), mais aussi les formations mises en place par le Centre de Compétence Management et Commerce avec le projet FSE After Start.
    Nombre d’actions sont également mises en place par des opérateurs d'animation économique comme le NEC du BEP, ou FEMININ PME de L'Agence ID, mais aussi aux actions de mentorat comme entrepreneuriat féminin (DIANE), AFFA de Crédal qui vise à faire évoluer sereinement et prudemment des projets de femmes entrepreneures.

    Dans le cadre de la crise économique, plusieurs mesures ont été mises en place par le Gouvernement wallon pour soutenir les entreprises sujettes à des difficultés : les mesures anti crise qui sont portées par la SOWALFIN dont, notamment, le médiateur crédit, la réalimentation de l’enveloppe Fonds de Mutualisation qui vise à soutenir l’intervention d’Intérim Managers dans des entreprises en perte de vitesse et aussi l’octroi des moyens supplémentaires alloués à la SOGEPA pour intensifier sa mission de soutien aux entreprises en voie de redéploiement. En outre, il convient également de souligner les initiatives plus locales prises par des associations privées telles que l’Ordre des avocats des barreaux de Liège (Droit de rencontres), l’UCM et les Chambres de Commerce.

    Il s’est avéré nécessaire de poursuivre les efforts déjà accomplis via la mise en place d’un centre d’entreprises en difficultés. Ce nouveau dispositif sera encadré par l’Agence de Stimulation Economique sans nouvelle structure spécifique.

    La mise en place d’un tel dispositif induit de facto la mise en réseau et en synergie de partenaires de terrain autour d’actions coordonnées de soutien, de conseil et de guidance des entreprises en difficulté de la Wallonie.

    Concrètement, il s’agit de :
    1) Mettre en place un comité de pilotage du projet. Ce comité sera composé de différents partenaires : l’ASE, le Cabinet du Ministre de l’Economie, le médiateur crédit, SA CE et Job’In, les Chambres de Commerce et de l’Industrie qui le souhaitent, l’Union des Classes moyennes (UCM) et l’Ordre des Avocats. Ce comité aura notamment pour tâche de mettre en œuvre le dispositif (1ère ligne : réception d’appels téléphoniques – 2ème ligne : diriger les entreprises vers les opérateurs de terrain spécialisés) et de répartir territorialement et de manière opérationnelle les actions à mettre en œuvre par les différents intervenants.
    2) Etablir une communication globale et cohérente sur l’ensemble du territoire de la Wallonie et ce, en concertation avec les autres acteurs (voir infra).

    Afin de faire connaître les structures et opérateurs et de détecter les entreprises en difficulté qui pourraient y faire appel, une campagne de sensibilisation et d’information sera lancée à l’attention des entreprises, mais aussi de leurs prescripteurs (personnes et organismes en contact avec les entreprises).

    Un site internet répondra aux attentes des entrepreneurs et dirigeants de PME en leur offrant de multiples pages de contenu en textes et images, un outil de diagnostic, des témoignages, des documents à télécharger.