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Le plaidoyer pour la recherche dans les sciences médicales

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 311 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 23/01/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le cancer, c’est la peste des temps modernes ! La recherche reste notre meilleure arme pour la combattre. Même si la bataille prend du temps …

    Le volet prévention constitue un pan déterminant de l’action, tout comme le pôle d’assistance destiné aux malades et à leur entourage. Cependant, notre rôle est de rappeler sans relâche le sérieux et la sévérité de la situation. En 2008, cette maladie a provoqué 7,6 millions de décès dans le monde et elle a frappé 12,5 millions de personnes. Pour 2030, on redoute 17 millions de décès annuels, 27 millions de nouveaux cas et on estime que 88 millions de personnes vivront avec un cancer. Pour le vaincre nous avons besoin d’encourager et de soutenir davantage la recherche.

    La prévention et les traitements ne permettent, certes, pas d’éradiquer la maladie ou de guérir tous les malades. Dès lors, loin de tout discours illusionniste, nous rappelons que l’avenir passe par la recherche. Entre la découverte de la possibilité d’affamer une tumeur et l’autorisation de mettre sur le marché (AMM) le premier médicament le permettant, il a fallu 33 ans…. Mais la technologie médicale, que ce soit le versant pharmaceutique ou le versant des technologies, peut devenir un vrai créneau d’activités économiques, positionnant la Wallonie en tête sur le plan international.

    Combien la Région wallonne verse chaque année à des projets de recherches fondamentales et transrationnelles (destinées à transposer au plus vite auprès des malades les avancées du fondamental) ?

    La Région wallonne est-elle prête à jouer un rôle pionnier en matière de recherche et de développement, à l’issue duquel des entreprises créeront de l’activité et des emplois en matière de lutte contre le cancer ?

    La Région wallonne sera-t-elle prête à procéder en la matière comme cela est fait pour les ONG : pour chaque euro collectionné, la Région wallonne mettrait un euro de plus ?
  • Réponse du 13/02/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Je partage le point de vue de l’honorable membre quant à l’importance de la recherche pour combattre le cancer.

    Ainsi, la Fédération Wallonie-Bruxelles finance de nombreuses recherches fondamentales en la matière, que je ne détaillerai pas ici dès lors qu’elles ne relèvent pas des compétences régionales. Quant à la Wallonie, la récente création de WELBIO a permis le financement de recherches fondamentales dans le domaine des sciences de la vie, tout en évaluant chaque projet sur son potentiel de valorisation (en plus de la qualité du projet et du proposant). Le dernier appel à projets, doté d’un budget de 9 520 000 euros, a vu le financement de 15 projets de recherche dont 8 ont comme domaine potentiel d’application le cancer. Par ailleurs, l’outil « programmes d’excellence » a également permis de financer la recherche en sciences médicales, et particulièrement celle relative au cancer. Ainsi, le programme Néoangio, doté d’un budget de 12 500 000 euros sur 5 ans, devrait permettre de valoriser des acquis importants dans le domaine de l'angiogenèse liée au cancer.

    L'honorable membre aborde également la question de recherches translationnelles, basées sur le lien entre la recherche fondamentale et la recherche clinique, impliquant des collaborations étroites entre partenaires académiques, hospitaliers et industriels. L’objectif est l’application industrielle rapide des connaissances les plus récentes au bénéfice des patients. Ce type de démarche est au centre des préoccupations de la Wallonie. En février 2011, dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, le gouvernement a décidé de créer une société de services pour le développement de la médecine translationnelle associant Meusinvest, le CHU de Liège et l’Université de Liège. L’objectif de cette structure est la fourniture de services aux différents acteurs de la médecine translationnelle en vue de développer ce secteur et d’accélérer le transfert des innovations vers l’industrie.

    La recherche dans les sciences médicales a toujours été un axe important de la stratégie de la Wallonie. Sur la période 2001-2010, près de 10% des budgets couvrant les aides R&D en faveur des entreprises concernait ce secteur.
    Dans le cadre du Plan Marshall, un des six pôles labellisés, BIOWIN, est dédicacé aux sciences du vivant. Au travers des 7 appels à projets des pôles, 26 projets de recherche ont été ou sont menés au sein de BIOWIN pour un montant de près de 39 millions d’euros à charge du budget régional.
    En recherche universitaire orientée, la Wallonie dispose également de l’outil des partenariats public-privé (PPP), et les projets déposés dans ce cadre sont majoritairement orientés « sciences médicales et pharmaceutiques ». Par exemple, le PPP Secanse concerne le séquençage d'ADN à haut débit associé aux tests théranostiques pour le cancer du sein. Vous proposez, Monsieur le député, que la Wallonie verse un euro de plus pour chaque euro collectionné. Via les PPP, il s’agit déjà d’encourager l’investissement du privé dans la recherche, en fédérant les moyens financiers de la Wallonie avec ceux d'une entreprise et d'une institution de recherche.

    L’honorable membre l’aura remarqué, la Wallonie joue un rôle moteur en matière de recherche et de développement en santé, et l’accent mis sur la valorisation de ces recherches dans notre région peut effectivement déboucher sur la création d’emplois dans ce domaine.