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Les soins de santé et les NTIC

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 82 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 23/01/2012
    • de BOLLAND Marc
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    L’évolution démographique, la population âgée, l’obésité, etc., sont autant de facteurs qui vont peser lourd dans l’évolution des coûts des soins de santé.

    De ce fait, les spécialistes poussent les gouvernements à modifier l’organisation actuelle du secteur de la santé et à utiliser davantage les nouvelles technologies afin de prodiguer des services ou soins à distance, avec comme bénéfice évident, la réduction des coûts administratifs liés aux visites à l’hôpital.

    A travers les eHealth week, les plans d’action e-santé, etc., l’Europe va très clairement dans cette voie.

    Qu’en est-il de la situation actuelle en Wallonie ? Sommes-nous a priori en avance ou non ? Une réflexion est-elle en cours à ce sujet ?
  • Réponse du 16/02/2012
    • de TILLIEUX Eliane

    Actuellement, la société doit faire face à des défis importants comme le vieillissement de la population, l'augmentation de la prévalence des maladies chroniques, la diminution des durées de séjour à l'hôpital ... , dans ce contexte, le développement de la télémédecine, de même que les technologies eHealth dans leur ensemble, semblent incontournables. La télémédecine, tout particulièrement, pourra certainement nous aider à faire face à l'augmentation des maladies chroniques et représentera une réelle plus-value dans leur prise en charge.

    C'est une matière extrêmement complexe qui demande une concertation à différents niveaux de pouvoirs.

    Il est à noter d'ailleurs que l'INAMI , dans le cadre du programme « Priorités aux malades chroniques » a sélectionné 5 projets de télésurveillance relatifs à l'insuffisance cardiaque, la bronchopulmonaire chronique, la démence, l'hypertension.

    Dans le même ordre d'idée, deux projets-pilotes de vidéoconférence et d'échange de données sont financés depuis juillet 2009, dans le cadre du Plan cancer, via une convention INAMI, afin de stimuler la participation des médecins généralistes à la consultation multidisciplinaire d'oncologie.

    Notons que la Commission européenne, qui a fait de la télémédecine une de ses priorités, travaille sur une proposition d'adaptation du cadre légal.

    Le plan d'action e-Health 2012-2020 a pour but d'identifier et de résoudre les problèmes qui empêchent les patients, les systèmes de soins de santé et les entreprises de bénéficier pleinement de solutions TIC; de préciser les synergies entre les initiatives politiques et les développements au niveau de l'Europe et des Etats membres; de continuer à soutenir les Etats membres dans leurs développements de projets e-santé; d'encourager l'utilisation de l'innovation dans l'e-santé; etc.

    En Wallonie, indépendamment des initiatives mises sur pied de manière non coordonnée dans certains hôpitaux pour alléger pàr exemple la pénibilité des gardes médicales (certains radiologues assument déjà les gardes de nuit au départ de leur domicile et procèdent à la lecture de clichés à distance), les initiatives en matière de télémédecine et d'e-santé sont pratiquement absentes, contrairement à ce que l'on peut déjà voir dans certaines zones isolées de France dans des spécialités aussi diverses que la dermatologie, la radiologie, la neurologie ou la cardiologie.

    Comme elle l'avait déjà fait en 2001, l'Agence wallonne des Télécommunications (AWT) a mené en 2011 une enquête afin d'évaluer l'équipement, les usages et les besoins du monde hospitalier wallon en matière de TIC. Je vous invite à prendre connaissance de cette enquête directement sur le site de l'Agence (http://www.awt.be).

    Soulignons en tout cas ce constat: l'évolution des hôpitaux wallons est arrivée à un moment charnière, avec des conséquences non négligeables sur leur équipement informatique et leur utilisation des TIC:
    1. un tiers des institutions hospitalières wallonnes ont une nouvelle aile ou un nouveau bâtiment central, en construction, le tout opérationnel d'ici 2 à 8 ans;
    2. d'ultimes fusions sont en cours de réalisation ou de concrétisation;
    3. certaines institutions vont lancer des cahiers des charges pour un nouveau logiciel de DMlh (Dossier Médical Informatisé hospitalier), unique et intégré
    4. la plupart des institutions préparent, ou testent déjà, l'ouverture de leurs données (dossiers patients) aux médecins généralistes extérieurs, notamment via le Réseau de Santé wallon;
    5. la plupart des institutions finalisent encore leur réflexion stratégique TIC. C'est un chantier énorme. Elles doivent se structurer, pour l'ensemble de leurs sites, de manière cohérente pour la connectique, la stratégie internet, la sauvegarde, l'archivage, l'accessibilité des données, la sécurité informatique et le « disaster recovery plan ».

    Dans le cadre des compétences qui me sont dévolues, je ne suis pas habilitée à intervenir financièrement dans l'acquisition d'équipement informatique puisque celui-ci bénéficie déjà d'un financement - certes insuffisant - via le budget des moyens financiers.

    Toutefois, afin de participer à cet effort pour le développement nécessaire des TIC dans les hôpitaux, j'ai dégagé un montant de 200 000 euros sur le budget 2011 afin de soutenir le développement du Réseau santé wallon. Cette initiative que j'ai déjà eu l'occasion de présenter à plusieurs reprises au niveau de cette assemblée constitue un premier pas à terme vers l'accès sécurisé et généralisé par les patients et leurs différents prestataires du dossier médical informatisé.

    Ces différents projets montrent qu'en Belgique et plus particulièrement en Wallonie nous considérons la télémédecine comme un enjeu prioritaire.