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Le bus hybride au sein des TEC

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 429 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 27/01/2012
    • de BORSUS Willy
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    En étroite collaboration avec l’Université de Liège et la société Green Propulsion, la SRWT a lancé un programme de recherche en vue de mettre au point un autobus hybride (diesel-électrique). Ce programme devrait être abouti en 2012.

    Monsieur le Ministre peut-il préciser le stade actuel de cette expérimentation ? Où en est-on actuellement ? Pour quelle échéance, peut-on espérer voir aboutir ce projet et emprunter de tels bus en service commercial ?

    Au niveau financier, quel est le coût global de ce programme de conception ?

    Plus fondamentalement, en compulsant le catalogue des bus construits par les grandes marques du secteur, le lecteur attentif sera surpris de constater qu’il existe déjà ce type de technologie hybride sur le marché. Dès lors, comment expliquer que la SRWT lance son propre programme de recherche et de développement d’une telle technologie alors que les grandes marques du secteur commercialisent déjà ce type de produit ?
  • Réponse du 16/02/2012
    • de HENRY Philippe

    Depuis plusieurs années, la technologie hybride apparaît en effet comme la plus prometteuse à moyen terme en matière de diminution de rejets de gaz à effet de serre.

    Toutefois, à l’heure actuelle, de nombreux problèmes subsistent et doivent être solutionnés.

    Le prix d’abord. La plupart des constructeurs proposent à la vente des véhicules produits industriellement, pour un surcoût à l’achat variant entre 50 et 100 %.

    La technique ensuite : ces solutions diffèrent entre elles sur de nombreux points : type d’hybride (série ou parallèle), mode de stockage d’énergie (batteries, super-condensateurs, hydraulique), taux d’hybridation, … On conçoit donc bien que cela puisse entraîner des différences importantes en matière de performances (consommation, autonomie en mode électrique pur, …), mais aussi de longévité des composants spécifiques (éléments de stockage d’énergie par exemple) et donc de prix de revient sur le cycle de vie complet des véhicules.

    Il faut également savoir que les chiffres de consommation annoncés par les constructeurs ne sont pas tous mesurés dans des conditions identiques, car l’adaptation des normes utilisées pour les bus classiques est toujours en cours de négociation entre les représentants des exploitants et des constructeurs. Il en découle que les chiffres de consommation annoncés doivent être pris avec prudence.

    Au vu de l’importance des investissements en question, de la durée de vie des véhicules (15 ans minimum) et des inconnues existant encore sur les coûts d’utilisation des bus actuellement disponibles sur le marché (consommation et maintenance), la SRWT a jugé plus prudent de procéder à des tests préalables sur un prototype unique, développé sur base des besoins du Groupe TEC, et testé en situation réelle.

    Par rapport aux solutions proposées par les constructeurs d’autobus, la technologie employée par ce prototype permet une plus grande flexibilité d’exploitation, qui permettra d’évaluer le comportement de la propulsion hybride sur les divers types de lignes du réseau wallon. En effet, ce bus est le seul à ce jour à pouvoir fonctionner, sur des distances significatives, en hybride série, en hybride parallèle, ou en électrique pur. Le choix du mode de propulsion s’adaptant automatiquement aux conditions d’exploitation.

    A ce jour, ce bus a accumulé environ 5 000 kilomètres en essais, dans des conditions représentatives d’une exploitation réelle (sur le réseau d’exploitation, avec un lest correspondant à la charge moyenne du véhicule).

    Ces tests ont servi à fiabiliser la technologie et à recueillir des données en situation réelle. Ces dernières seront exploitées pour déterminer le créneau d’application optimal de la technologie hybride choisie permettant de maximiser le gain en termes de consommation et d’émission de gaz à effet de serre, mais aussi à déterminer les performances minimales à exiger des constructeurs dans une phase d’achat ultérieure de véhicules hybrides.

    Le véhicule est à ce jour techniquement opérationnel. La mise en service commercial est conditionnée à l’agrément du véhicule par le SPF Mobilité ; des démarches en ce sens sont en cours, mais le délai ne peut être annoncé avec certitude à ce stade. Le printemps 2012 semble une estimation raisonnable pour la mise en exploitation commerciale.

    Le budget total de ce projet s’élève à 722 713 euros, incluant le véhicule de base, la transformation du véhicule et les prestations d’un bureau d’expertise en sécurité des transports, chargé du suivi de la conception du véhicule.

    En parallèle à ce projet, la SRWT poursuit ses activités de veille technologique, notamment en procédant à des tests de véhicules hybrides de différents constructeurs.

    En fonction du retour d’expérience et de l’évolution du coût sur le cycle de vie, le programme de renouvellement du parc d’autobus du Groupe TEC pourra inclure une part croissante de bus hybrides à partir de 2014.