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Les fouilles à Bernissart

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 305 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 01/02/2012
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Au mois de mars de 1878, dans la fosse Sainte-Barbe du charbonnage de Bernissart, les mineurs perçaient une galerie de recherche à 322 mètres de profondeur. À l’époque, la découverte de créatures qui avaient dominé la planète souleva un véritable enthousiasme. Les fouilles se poursuivirent pendant trois ans et permirent de remonter à la surface les ossements notamment de 29 iguanodons,

    Grâce aux avancées technologiques et au soutien de la Région wallonne il y a quelques années, le professeur Tshibangu a pu effectuer différents sondages du sous-sol en vue de déterminer la présence effective ou non d’ossements de dinosaures et de déterminer la faisabilité d’une exploitation du gisement.

    Les résultats de ces nouveaux sondages furent exceptionnels et très positifs. Des fragments d’os ont été retrouvés dès 240 mètres de profondeur.

    Selon les estimations, le gisement serait d’un volume de 330.000 mètres cubes, alors qu’à l’époque, il n’avait été exploité que sur 300 mètres cubes en 1878.

    Un projet de sondage, voire de fouilles, avait été proposé par une asbl qui se proposait de « vendre » le projet à l’étranger et de lever des fonds privés.

    Quelle est la situation actuelle des fouilles menées à Bernissart ? Des moyens supplémentaires ont-ils été dégagés dans le cadre de ces fouilles ? Des partenariats ont-ils été noués avec des partenaires privés ?
  • Réponse du 13/02/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Si les trois carottages qui ont été effectués dans les années 2002-2003 par le Professeur Thsibangu, pour un montant de 124 000 euros à charge du Patrimoine (et autant pour le Tourisme, le Fédéral et la commune, soit pour un total de 500 000 euros), n’ont in fine abouti, comme on pouvait le supposer, qu’à confirmer la présence de restes fossiles, plus aucune intervention n’a eu lieu sur le site depuis.

    Les projets d’exploitation n’ont pas été finalisés pour plusieurs raisons :
    - la difficulté technique que représente la relance d’une exploitation d’un tel gisement à 300 mètres de profondeur, sur une telle surface, alors que les galeries de mines du 19ème siècle ont été inondées ;
    - le caractère non prioritaire d’une telle intervention alors que l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique privilégie, à Bruxelles, la conservation, l’étude et la valorisation des collections existantes, très représentatives, et que l’archéologie wallonne se consacre essentiellement à des missions préventives, préalables à d’inéluctables destructions ;
    - le coût exorbitant que nécessiterait une telle excavation, totalement disproportionné avec les possibilités actuelles du budget du Patrimoine ;
    - les moyens complexes et coûteux que nécessiteraient la conservation et la restauration d’un tel patrimoine après les fouilles ;
    - la question fondamentale de déontologie, à savoir le caractère inacceptable de vendre le produit d’une telle recherche à l’étranger, engendrant donc la fuite du patrimoine, à un moment où la Wallonie travaille sur la non-aliénation du patrimoine et la ristourne des patrimoines mobiliers vers les pays d’origine.

    Il semble donc bien que le meilleur moyen de protéger ce potentiel scientifique consiste encore à le laisser en place, à 300 mètres sous terre, où il ne subit aucune menace.

    Enfin, pour répondre à la dernière question, c’est pour les raisons que je viens d’évoquer que les initiateurs de ce projet n’ont pas poussé plus loin leurs investigations.