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Le castor wallon

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 309 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 02/02/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    J’ignorais que le castor avait une nationalité. En lisant Le Soir du 8 novembre dernier, j’apprends qu’il y a des castors wallons. Doit-on en être fiers ? Difficile à dire puisqu’on l’accuse de causer des dégâts aux infrastructures, piscicultures et terrains agricoles.

    Les défenseurs du castor tirent la sonnette d’alarme : de plus en plus de dérogations au statut de protection sont accordées à des riverains qui se plaignent du laborieux animal (Le Soir du 5 novembre 2011). Ce qui mène à la destruction des animaux et des barrages qu’ils construisent. Cependant, la cohabitation entre l’homme et l’animal ne pose pas trop de problèmes, sauf si les populations des castors explosent.

    Reste à savoir s’ils sont vraiment wallons ? En discutant avec des agents du SPW, j’apprends qu’il s’agit dans bon nombre de cas d’une espèce « invasive », ou plutôt importée à une certaine époque par les DNF, difficile à distinguer de l’espèce indigène mais repoussant celle-ci par une prolifération plus rapide que les espèces indigènes.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il ces propos ? Dans ce cas, que faut-il faire pour protéger l’espèce indigène dont le nombre se réduirait sensiblement alors qu’il risque d’être détruit au même titre que son cousin invasif ?
  • Réponse du 13/02/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Comme mon prédécesseur l’a déjà précisé à l'honorable membre en décembre 2010, pour ce qui est du castor, il existe effectivement une espèce indigène : le castor eurasien (Castor fiber), et une espèce exotique : le castor américain (Castor canadensis). Ces deux espèces sont morphologiquement très proches au point de ne pouvoir les différencier valablement que lors de manipulations ou d’analyses génétiques.

    Dès 2010, instruction a été donnée à l’administration de faire procéder à des analyses génétiques des castors partout en Wallonie où la présence de castor canadien est suspectée, et de procéder à l’élimination des castors canadiens identifiés comme tel.

    Cette décision rejoint la recommandation n°77 de la Convention de Berne en matière d’élimination de vertébrés terrestres non-indigènes (1999).

    D'après les analyses génétiques effectuées jusqu’à présent, le castor canadien ne se trouve qu'en vallée de l'Our (et peut-être un peu en amont de la vallée de l'Amblève).

    Je tiens à préciser que les castors, tant européens que canadiens, n’ont pas été « importés par les DNF ». Il y a bien eu des lâchers mais opérés, en infraction avec la loi sur la Conservation de la nature.