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Le projet d'analyses liées au dépérissement des abeilles

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 311 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 02/02/2012
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le CARI (Centre apicole de recherche et d’information) a procédé à une analyse en profondeur d’une quarantaine de cas. Aucune corrélation n’a été établie entre le niveau des pertes d’abeilles et le traitement de la varroase. Par contre, un fait semble avoir été confirmé : le problème tient davantage du rucher que de l’apiculteur. Il semblerait donc que le problème soit de nature environnementale.

    Sur base de ces résultats, il était envisagé, fin 2010, de réaliser un projet d’échantillonnages et d’analyses, mené conjointement par le CARI, le CRAW et l’Unité d’entomologie fonctionnelle de Gembloux Agro Biotech, pour l’hivernage 2011-2012.

    Monsieur le Ministre peut-il me préciser l’état d’avancement de ce projet ? Est-il bien en cours ? Dispose-t-il déjà de premiers résultats ?

    Par ailleurs, le CARI voit son projet reconduit avec pour objectif de mener à bien des actions, d’autres étant déjà en cours de réalisation dans le cadre notamment du programme miel cofinancé par l’Union européenne.

    Monsieur le Ministre peut-il identifier les actions qui ont déjà donné des résultats ? Dispose-t-il d’un calendrier des futures actions ?

    Enfin, le prédécesseur de Monsieur le Ministre devait adresser un courrier à la ministre fédérale de la santé publique lui demandant d’assouplir les règles de mise en œuvre des médicaments agréés en Belgique. Quel est le suivi de ce courrier ?

    Cela rentre dans le cadre de la décision de l’ordre des vétérinaires d’imposer une prescription vétérinaire pour la délivrance de l’acide oxalique. Or peu de vétérinaires sont formés aux pathologies apicoles.
  • Réponse du 21/02/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le projet de recherche soutenu par la Wallonie dans le cadre du plan Maya a pour objectif de clarifier l’origine de la part inexplicable des mortalités d’abeilles que l’on observe en Wallonie.

    Il se focalise sur le phénomène des disparitions partielles ou complètes de colonies (ruches désertées par les abeilles) en ciblant deux causes majeures : les virus et les contaminants (pesticides) de l’environnement. Le projet se propose donc de réaliser des analyses virales et de contaminants sur différentes matrices (abeilles, pollen, miel, cire) provenant de ruchers wallons. Un budget de 265 350 euros y a été affecté.

    Concrètement, une soixantaine de ruchers (300 ruches) ont déjà été échantillonnés. Cette campagne d’échantillonnage continue et durera jusqu’à la fin du printemps. Le projet devrait livrer ses résultats en janvier 2013.

    Le projet d’encadrement des apiculteurs wallons porté par le CARI, quant à lui, a été reconduit pour deux ans à partir d’avril 2011 (budget de 142 200 euros). S’intégrant dans le plan MAYA, il a pour objectif principal de redynamiser l’apiculture wallonne, de la rajeunir, à travers quatre pôles d’action :
    1) la formation pour les ruchers-écoles (conférenciers) et les apiculteurs ;
    2) l’information des apiculteurs ;
    3) l’évaluation du secteur apicole : mise à jour du tableau de l’apiculture wallonne ;
    4) la région intervient à concurrence de 100 euros dans l’achat d’une ruche peuplée destinée à toute personne s’inscrivant à un cours d’apiculture. Les ruches seront installées dans les ruchers-écoles et serviront à l’apprentissage des élèves qui repartiront avec leur ruche s’ils obtiennent leur diplôme. Le premier bilan indique que l’action suscite l’engouement puisque ce sont à ce jour 510 ruches qui ont été commandées pour la première année par 25 ruchers-écoles

    Le « Programme Miel » co-financé par l’Union Européenne est un programme national d’une durée de trois ans (septembre 2010 - août 2013) mis en place en application d’une mesure prévue par le règlement (CE) n° 1234/2007 et exécuté en Région wallonne par le CARI. Il comprend cinq axes :
    1) l’assistance technique aux apiculteurs et groupements d’apiculteurs ;
    2) la lutte contre la varroase ;
    3) la rationalisation de la transhumance : suivi des miellées (bascules, enquêtes) ;
    4) le soutien aux laboratoires d’analyses des miels ;
    5) le soutien au repeuplement du cheptel apicole : 1 000 ruchettes co-financées à 50 % par l’Union Européenne ont été distribuées.

    Concernant la lutte contre la varroase, mon prédécesseur n’a finalement pas interpellé la Ministre fédérale de la santé publique de l’époque sur la question de la disponibilité des médicaments agréés en Belgique. Il a cependant chargé l’Administration de suivre de près les discussions impliquant le secteur, l’AFSCA, le SPF Santé publique, l’Agence des Médicaments et l’ordre des Vétérinaires dans le cadre des Groupes « Abeilles » et « Varroase ». L’AFSCA a cependant abrogé l’arrêté ministériel du 10 août 2007 relatif à la lutte organisée contre les maladies des abeilles le 11 janvier dernier, avançant en contre-partie l’engagement d’émettre des recommandations annuelles à l’attention du secteur en matière de lutte contre la varroase.

    Ce qui est insuffisant aux yeux du secteur, clairement en faveur du maintien d’une lutte organisée, sans contraintes trop élevées au niveau de l’intervention des vétérinaires. Il est envisagé par l’AFSCA de dresser une liste des possibilités d’organiser une lutte contre la varroase, découlant des possibilités prévues dans la loi du 28 août 1991 sur l’exercice de la médecine vétérinaire ; il sera notamment examiné si le statut des assistants apicoles ne peut évoluer vers celui d’« auxiliaire vétérinaire », ce qui serait un pas dans la bonne direction. L’Ordre des Vétérinaires devrait être sollicité à ce sujet. Je ne manquerai pas de suivre de près l’évolution de ces débats et de maintenir d’interpeller, si nécessaire, le niveau fédéral pour que les attentes du secteur soient rencontrées.