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Le classement de la Belgique à "L'Environnement performance index" (EPI)

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 517 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 17/02/2012
    • de KILIC Serdar
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Notre pays obtient la 24e place au classement de l'Université de Yale (l'Environnemental performance index). Ce classement se base sur de nombreux critères, comme la qualité de l'air et de l'eau ... Nous devons rester modestes face à un tel résultat et rappeler toute l'ambiguïté d'un tel classement, fut-il établi par une des plus prestigieuses universités du monde.

    En effet, lors des éditions précédentes, nous figurions en queue de classement et aucune amélioration notable de notre environnement ne mérite de passer de la 88ème à la 24ème place.

    Ce classement concerne la Belgique dans sa totalité. Monsieur le Ministre a-t-il des éléments qui permettent d'analyser les progrès et les points forts du Sud du pays par rapport au Nord? Sommes-nous mieux ou moins bien cotés ? Quelles politiques compte-t-il mener pour renforcer cette position?

    Ce rapport fait état de données fiables qui font encore défaut, comme les émissions d'oxydes d'azote, ainsi que de déchets. Monsieur le Ministre a-t-il des éléments quantitatifs à apporter quant à ces données?
  • Réponse du 05/03/2012
    • de HENRY Philippe

    Je voudrais d’abord rappeler que le calcul de l'Indice de Performance Environnementale des pays (Environnemental Performance Index - EPI) est effectué par un groupe d'experts issus des Universités de Yale et de Columbia. Le rapport EPI 2012 porte sur les performances environnementales de 132 pays. Il fait suite aux rapports EPI 2010, 2008 et 2006 ainsi qu’aux rapports ESI de 2005 et 2002.

    L'indice EPI global est déterminé à partir d'un calcul de compilation et de pondération de 22 indicateurs concernant 10 catégories thématiques (pollution de l’air, qualité de l’eau, conservation des habitats, etc.). Ces 22 indicateurs sont construits à partir d’un ensemble de bases de données et de modèles environnementaux internationaux.

    Je tiens à la disposition de l'honorable membre un tableau reprenant l’évolution du score et du classement de la Belgique. Effectivement, alors qu’en 2010, notre pays était classé 88e sur 163 avec un score de 58,1, cette année, il obtient un score de 63 et est en 24e position.

    Emettre des conclusions quant à l’évolution du score et du rang de la Belgique est malaisé dans la mesure où, d’un rapport à l’autre, le nombre, la nature et la pondération des indicateurs utilisés, les données sources ainsi que les méthodologies de calcul diffèrent. En l’occurrence, en comparaison à l’édition 2010, la différence majeure dans la méthodologie utilisée pour déterminer l’EPI 2012 réside dans l’agrégation des indicateurs et la pondération utilisée.

    Par ailleurs, les rapports internationaux de ce type sont à manipuler avec précaution. En effet, les méthodologies adoptées sont globales et évolutives et ne reflètent pas nécessairement à cette échelle les diversités régionales. En 2008, une analyse très détaillée (1) des sources de données et des méthodes utilisées pour l’élaboration de l’EPI a été réalisée par la DGRNE et d'autres structures partenaires dans le but de comprendre l'origine du classement de la Belgique.
    Cette étude pointait déjà du doigt certains problèmes méthodologiques : choix de modèles inadaptés à la taille et aux réalités « physiques » du territoire belge, utilisation erronée de certaines données, etc.

    Par ailleurs, la Wallonie dispose depuis de nombreuses années de bases de données validées et d'indicateurs environnementaux récurrents (2). Elle a en outre développé des méthodes de calcul et des modèles calibrés et adaptés à la taille de son territoire et aux spécificités de ses caractéristiques socio­économiques et environnementales validées par les instances internationales). Elle est donc à même de réaliser des analyses plus précises, plus exhaustives et plus pointues de ses propres performances environnementales et de leur évolution, comme présentées dans les rapports sur l’état de l'environnement wallon. En Flandre, le « Vlaamse Milieumaatschappij » analyse également l’état de l’environnement au travers d’indicateurs environnementaux dans ses « Milieurapport Vlaanderen » (MIRA) (3).

    Enfin, pour répondre à votre question sur les données manquantes, les indicateurs relatifs aux émissions d’oxydes d’azote et aux déchets ne font pas partie de l’ensemble des indicateurs utilisés dans la méthodologie EPI. Toutefois, ces indicateurs sont repris de façon récurrente dans les rapports sur l’état de l’environnement wallon (4), auxquels j'invite l'honorable membre à se référer.



    (1) AQUAPOLE. 2008 Analyse du rapport EPI 2008. MRW-DGRNE, Aquapôle 14 p.
    (2) http://etat.environnement.wallonie.be
    (3) http://www.milieurapport.be
    (4)http://etat.environnement.wallonie.be