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L'émoi suscité en Angleterre quant au coût du développement de l'éolien on-shore

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 387 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 21/02/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La presse (The Telegraph, 5 février 2012) nous rapporte que 101 députés anglais on adressé une réclamation au Premier Ministre au sujet du développement on-shore.

    En résumé, ils estiment que : « In these financially straitened times, we think it is unwise to make consumers pay, through taxpayer subsidy, for inefficient and intermittent energy production that typifies on-shore wind turbines," they say. The MPs want the savings spread between other "reliable" forms of renewable energy production ".

    Faire payer les consommateurs en temps de crise pour une énergie inefficiente et intermittente comme celle de l'éolien on-shore serait-ce uniquement déraisonnable en Angleterre?

    Ils ont estimé également que : « In the on-going review of subsidy for renewable energy subsidies, we ask the Government to dramatically cut the subsidy for on-shore wind and spread the savings made between other types of re/iable renewab/e energy production an energy efficiency measures ».

    Monsieur le Ministre est-il au courant de ce mouvement d'opinion initié par des parlementaires anglais?

    Quelle est la position de Monsieur le Ministre vis-à-vis du problème soulevé dès lors que la Wallonie développe massivement l'éolien on-shore avec la perspective qu'il y ait en 2020 1.000 éoliennes implantées?

    Pour quelles raisons Monsieur le Ministre et le Gouvernement wallon n'assurent-ils pas la promotion d'une véritable énergie renouvelable, mais non intermittente comme la biométhanisation ou la biomasse solide, en s'enfermant de façon quasiment aveugle dans un développement anarchique et pour tout dire intempestif de l'éolien on-shore?
  • Réponse du 14/03/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Je n’étais pas au courant du mouvement d’opinion relayé par l'honorable membre. Dans une démocratie comme celle de l’Angleterre, il est légitime que des parlementaires puissent s’exprimer et interpeller un ministre sur des sujets qui leur semblent importants. Je retiens toutefois que l'honorable membre semble plaider, à l’instar de certains parlementaires anglais, pour une remise en cause du soutien à une filière générant de la valeur ajoutée et de l’emploi (près de 80 acteurs actifs dans la chaîne de valeur de cette filière, en plus des promoteurs, selon TWEED).

    Pour ma part, je suis persuadé que ce genre de politique accentue les effets de la crise économique dans laquelle les différents pays européens sont plongés, et déstabilise une filière économique en plein développement ; je plaide donc, à l’inverse, pour poursuivre fermement une politique de soutien aux énergies renouvelables, tout en l’optimisant. C’est tout le sens de la récente décision du Gouvernement wallon : donner un signal clair en faveur de l’investissement dans l’électricité verte à l’horizon 2020, et adapter le régime de soutien afin d’améliorer l’efficience et l’équité du mécanisme.

    Pour le reste, je suis très attentif à ce qui se passe aux niveaux belge et européen, niveaux de pouvoir qui ne remettent pas en cause l’apport de l’éolien dans les objectifs d’énergie renouvelable, ni les différentes formes de soutien comme le régime des certificats verts.

    Je rappellerai à l'honorable membre quelques éléments de la réponse à la question n°348 portant sur le même sujet. Le bon rapport coût-efficacité de l’éolien par rapport à d’autres sources d’électricité verte apparaît clairement dans la proposition de la CWaPE du 6 octobre 2011 (CD‐ 11i29‐ CWaPE ‐353) relative à « la révision des facteurs ‘k’ à appliquer dix ans après l’obtention du premier certificat vert pour chaque filière de production d’électricité verte ».

    Toute personne (physique ou morale) qui investit souhaite bénéficier d’un retour sur investissement. Les pouvoirs publics doivent veiller à ce que cette rentabilité soit raisonnable, c’est-à-dire suffisamment attractive tout en évitant les effets d’aubaine. La rentabilité des investissements en électricité verte est strictement encadrée par l’arrêté gouvernemental du 30 novembre 2006 et deux arrêtés ministériels. Les taux de rentabilité de référence des différentes filières y sont déterminés.

    Enfin, j’ai déjà pu m’exprimer sur le fait que l’éolien et les filières telles que la biomasse solide et la biométhanisation n’étaient pas contradictoires, mais bien complémentaires. Outre les 4.500 GWh d’éolien, la biomasse aura un rôle majeur à remplir pour l’atteinte de l’objectif de tendre à 20% d’énergie renouvelable d’ici 2020.