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"le Belge est champion d'Europe de l'épargne"

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 400 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 28/02/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    « Selon les dernières statistiques de l’Observatoire de l’épargne européenne, le taux d’épargne dans notre pays atteint 17,2%, soit un niveau supérieur à celui de la France qui épargne déjà beaucoup – 16,8% pour être précis. La Belgique dépasse également l’Allemagne et la Grande-Bretagne où le taux d’épargne est d’à peine 6,5%, soit presque 3 fois moins qu’en Belgique ! 
    Plusieurs éléments expliquent le fait que les Belges sont les champions d’Europe de l’épargne. Il y a d’abord le fait qu’en Belgique, le chômage a moins progressé que dans les autres pays européens. Deuxième élément en faveur de notre pays : l’indexation automatique des salaires qui a permis de maintenir le pouvoir d’achat des Belges à un niveau plus ou moins stable.
    Il faut également préciser que le taux d’épargne des Belges a surtout connu une hausse au troisième trimestre de l’année 2011. Cette hausse de l’épargne a eu lieu juste après la catastrophe boursière de l’été. A l’époque quasi toutes les actions étaient en chute libre, et les Belges se sont réfugiés massivement sur les livrets d’épargne malgré leur faible rendement, voire un rendement négatif si l’on tient compte de l’inflation. » (WWW.TRENDS.BE du lundi 13 février 2012 à 07h02).

    C’est rassurant de savoir que les Belges sont de bons épargnants, mais c’est un comportement de nature à ne pas doper la demande interne – par exemple à doper l’investissement dans l’immobilier (logements, ...).

    Dans quelle mesure Monsieur le Ministre pense-t-il qu’il serait possible de mobiliser l’épargne des Belges (des Wallons) pour un investissement PEB ou autre dans le logement habité par le propriétaire-occupant ? Ne faudrait-il pas mener des politiques qui encouragent d’investir plutôt que d’accumuler l’argent sur un compte ou carnet d’épargne qui ne rapporte ni en termes de revenus ni en termes d’environnement ? Y a-t-il des pistes à creuser ?
  • Réponse du 20/03/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Les interrogations de l'honorable membre renvoient très largement à la fiscalité immobilière. Le constat qui est fait ici pose en effet la question de l’opportunité, notamment pour les particuliers, d’investir leur épargne dans les économies d’énergie.

    Ma position est très claire à ce sujet : je mets tout en œuvre pour inciter les particuliers à investir dans les travaux économiseurs d’énergie et dans l’immobilier. Depuis plusieurs années, les primes aux particuliers les encouragent à réaliser des travaux de salubrité et de performance énergétique dans les logements. J’ai dernièrement renforcé ce second pilier tout en le rendant plus attractif pour les bas revenus.
    C’est aussi dans cet objectif que je viens de lancer l’Ecopack, sous la forme d’un prêt à 0 % proposé aux ménages wallons. Cet Ecopack permettra, dès le 1er mai 2012, de financer des travaux de rénovation pour obtenir un logement moins énergivore, que l’on soit propriétaire occupant, propriétaire bailleur ou encore locataire. C’est dire si cette mesure est incitative pour de nombreux citoyens wallons car ils sont les premiers bénéficiaires de ces efforts qui ont aussi un impact non négligeable sur l’environnement.

    En termes d’investissement dans les énergies renouvelables, complémentairement aux efforts réalisés en faveur des économies d’énergie, les récentes décisions du gouvernement en matière de certificats verts renforcent tout l’intérêt pour le particulier d’investir dans une installation photovoltaïque. Ce type d’installation, placé sur un logement performant énergétiquement, est un investissement plus que judicieux pour les wallons. Bon nombre d’entre eux l’ont déjà compris, il n’y a qu’à constater l’évolution fulgurante de ce marché pour s’en convaincre, en pleine expansion continue et ceci sans l’octroi de primes à l’installation. Il y a vraiment dans ce secteur une possibilité d’investir intelligemment et de manière durable et très rentable.

    Toutes ces mesures wallonnes étaient, jusqu’il y a peu, efficacement renforcées par les déductions fiscales judicieusement mises en place au niveau fédéral. En effet, ajouter aux aides régionales la possibilité de bénéficier de larges déductions fiscales pour des investissements énergétiques a incité de nombreux particuliers à consentir des efforts à ce niveau tout en y trouvant un placement particulièrement rentable.

    Je ne peux malheureusement que déplorer le choix politique récemment pris par le Gouvernement fédéral de supprimer les aides fiscales pour les travaux économiseurs d’énergie et pour les investissements dans les énergies renouvelables : au moment où l’on sait qu’il y a un enjeu énorme pour toute la planète de lutter contre les effets de serre, en Belgique, le Gouvernement fédéral a décidé de supprimer les soutiens fédéraux aux économies d’énergie. De surcroît, dans un contexte de crise financière, comme le souligne précisément l'honorable membre. Ces investissements permettaient de mobiliser efficacement l’épargne des citoyens. Mais il faut encore rappeler que derrière ces investissements dans l’immobilier se trouve une masse considérable d’emplois non délocalisables, que le Gouvernement fédéral met aujourd’hui en péril. Le risque de ce choix politique de court terme est donc d’inciter les citoyens à s’orienter vers des investissements moins rentables pour eux, mais également pour l’emploi local.

    Par les différentes mesures prises au niveau régional, citées ci-dessus, le Gouvernement wallon soutient toujours activement l’investissement dans l’immobilier et singulièrement dans les travaux économiseurs d’énergie. Le développement de l’Alliance-Emploi-Environnement, à l’instar de ce qui a permis à l’Allemagne de démontrer un développement économique et environnemental hors du commun, est un des maillons de cette réussite potentielle. J’invite l'honorable membre à la soutenir et à plaider auprès du pouvoir fédéral pour qu’il reconsidère l’opportunité de soutenir les citoyens dans leurs efforts d’investissements rentables financièrement, socialement et environnementalement.