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Le coût de la ressource backup d'une éolienne

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 405 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 29/02/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    L'intermittence éolienne doit être régulée par des turbines à gaz dont le fonctionnement non optimal occasionne des surconsommations de combustibles à imputer à la production éoliennes, aussi bien en coût qu'en CO2.

    Il ne s'agit pas de la consommation normale des turbines à gaz fournissant l'électricité programmée, mais bien de la surconsommation de celles impliquées dans la régulation.

    Une étude a-t-elle été menée à ce propos à l'effet de calculer le coût pouvant résulter de ce qui précède?

    Dans la négative, pour quelles raisons ne l'a-t-on pas fait?

    N'est-il pas intéressant pour la Région wallonne qui assure la promotion de l'éolien on-shore de connaître de façon objective le coût de la ressource backup ?

    Dans la négative, pour quelles raisons ne le fait-on pas?
  • Réponse du 16/03/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    J’ai déjà répondu à plusieurs questions similaires de l'honorable membre. Je tiens juste à rappeler qu’une éolienne en fonctionnement substitue sa production d’électricité à la centrale thermique en fonctionnement à ce moment, qui n’est pas toujours celle qui a le meilleur rendement. Par principe de précaution, la CWAPE a pris comme référence, pour le calcul du CO2 évité, les émissions de CO2 de la meilleure technologie à combustible fossile disponible, la centrale turbine-gaz-vapeur. Dans ces conditions, on considère que pour chaque MWh produit à partir d’une éolienne, une réduction de CO2 équivalent à 456 kg est réalisée.

    Il faut donc retenir que ce ne sont pas les centrales thermiques qui compensent l'arrêt de l'éolien, c'est l'éolien qui vient soulager la production traditionnelle. Lorsque le vent ne souffle pas, la production électrique classique retrouve bien son taux d’émission de CO2 initial. Il s'agit bien d'un retour au niveau initial, pas d'une augmentation par rapport au niveau de base.

    A moyen terme, la mise en œuvre de la loi sur la sortie progressive du nucléaire permettra aux centrales au gaz de fonctionner davantage en « base-load », ce qui aura un impact positif sur l’intérêt d’investir dans ce type de centrales. A long terme, l’intégration de plus en plus importante d’unités de production décentralisées devra aller de pair avec un parc de production capable de répondre aux conditions les plus critiques ; le système électrique devra avoir accès à des moyens de production réglables. Il n’y a pas d’étude spécifique sur le sujet menée en Wallonie, mais la CWaPE, dans le cadre de son avis CD-11g05-CWaPE-334, fait référence à certaines études internationales sur le sujet.

    Quoi qu’il en soit, le coût d’équilibrage du réseau résultant de la variabilité de la production éolienne est intégré au prix de revient du MWh éolien et s’exprime sous forme de décote sur le prix de vente de l’électricité de source éolienne.

    Je terminerai par l’essentiel, à savoir que la politique de soutien au développement éolien repose sur une série de contributions positives pour la Wallonie dans son ensemble et donc pour tous les citoyens :
    - cela permet d’augmenter notre sécurité d’approvisionnement ;
    - le prix de l’éolien est stable alors que le prix de l’électricité à partir de combustibles fossiles est variable en fonction des prix internationaux de l’énergie qui ont tendance à augmenter ;
    - le développement d’une filière éolienne structurée permet de générer de la valeur ajoutée et de l’emploi.