/

L'efficacité du taux de substituabilité

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 407 (2011-2012) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/02/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    En termes de programmation énergétique, ce n'est pas tellement la capacité éolienne installée ou « installable » qui a de l'importance, mais bien la quotité de thermique qu'elle peut remplacer compte tenu d'une exigence normée de sécurisation de l'approvisionnement.

    Ces aspects ont été étudiés par une étude universitaire effectuée au profit de la Politique scientifique fédérale(1).

    Dans le scénario de base il est de 18%.

    Pour remplacer les 5,8GW du nucléaire, il faudrait 16.000 éoliennes de 2MW.

    Monsieur le Ministre accepte-t-il ou non les conclusions de cette étude universitaire réalisée pour le Gouvernement fédéral?

    Dans la négative, pour quelles raisons?

    Est-il exact qu'il faudrait 16.000 éoliennes de 2 MW en Belgique pour remplacer la production des réacteurs nucléaires?


    ________________________________________________
    (1) Paula Souto Pérez, Joris Soens, Edwin Haesen, Ronnie Belmans, Johan Driesen. THE ROLE OF RENEWABLE ENERGY TECHNOLOGIES IN SECURING ELECTRICAL SUPPLY IN BELGIUM. K.U. Leuven – ESAT/ELECTRA.2006 Appendix 3
  • Réponse du 19/03/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    J’ai déjà pu répondre à plusieurs reprises sur la comparaison inopportune entre nucléaire et éolien.

    En matière de sortie du nucléaire, si, pour 2015, les capacités de production alternatives sont assurées, le défi principal sera, d’ici 2025, de renforcer les mesures d’utilisation rationnelle de l’électricité, de consolider le développement des sources renouvelables et de la cogénération, ainsi que de moderniser substantiellement nos réseaux de transport et de distribution. Notre région pourra ainsi « accompagner » l’Allemagne sur la voie d’une véritable « révolution énergétique », avec tous les bénéfices qu’elle procurera en termes d’emplois, de sécurité d’approvisionnement, de sûreté et de protection de l’environnement.

    L’hypothèse de base mentionnée par l'honorable membre, à savoir un taux de charge (équivalent à la quotité de thermique) de 18%, est inadéquate pour la Wallonie. La CWaPE confirme qu’en mesure réelle, pour les années 2009-2010-2011, sur les parcs d’une puissance installée constante sur plus d'une année de mesure, le taux de charge moyen est de 23,2%, un taux fort proche donc des mesures effectuées dans un territoire voisin comme la France.

    A l’instar de l’éolien, il est possible de calculer le taux de charge moyen des autres technologies d’électricité, que celles-ci soient basées sur les énergies renouvelables ou les énergies classiques (fossile et fissile). Toutefois, il n’est pas pertinent de comparer les technologies les unes avec les autres sur la base de cet unique critère. Il ne faut pas oublier que contrairement à l’éolien, la technologie nucléaire est basée sur un combustible (l’uranium) qui n’est pas renouvelable et dont le gisement s’épuise à long terme. Je n’aborderai pas ici la question épineuse des déchets, qui reste entière et inquiétante.

    Par ailleurs, je ne tomberai pas dans le piège d’une trop grande dépendance par rapport à une seule filière. L’essor de l’électricité renouvelable se fera par un mix de différentes filières (éolien, photovoltaïque, biomasses, cogénération) qui représenteront une part de plus en plus significative de notre consommation d’électricité. C’est d’ailleurs tout le sens de l’adoption du plan national en matière d’énergies renouvelables, validé par les entités fédérale et régionales de la Belgique. La part des sources renouvelables dans la consommation d’électricité belge s’élèvera à 21% en 2020, contre un peu moins de 5% en 2010. L’éolien sera certes une filière essentielle dans la contribution de cette part, mais elle représentera selon les prévisions moins de la moitié de l’effort.