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La qualité de l'air

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 555 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 29/02/2012
    • de SENESAEL Daniel
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité


    Avec les températures très basses qui ont sévi sur nos régions ces dernières semaines, la concentration en particules fines a été fortement accrue. Celles-ci peuvent être nocives pour la santé.
    L'occasion dès lors de demander à Monsieur le Ministre si les taux maximum tolérés par l'Union européenne n'ont pas été dépassés et de faire le point sur la problématique.

    Comment la présence de particules fines dans l'air a-t-elle évolué ces dernières années au regard des mesures prises par la Wallonie ? Toutes les régions souffrent-elles de la même manière de ce problème? Y a-t-il des mesures spécifiques pour les régions les plus touchées ?
  • Réponse du 19/04/2012 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe

    La directive 2008/50/CE concernant la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe dispose que les Etats membres doivent limiter l’exposition de la population aux microparticules appelées PM10.

    La législation fixe des valeurs limites d’exposition concernant à la fois la concentration annuelle (40 µg/m3) et la concentration journalière (50 µg/m3). Cette dernière valeur ne doit pas être dépassée plus de 35 fois au cours de la même année civile.

    Si la valeur limite pour la concentration annuelle ne pose actuellement plus de souci d’application en Belgique,et par conséquent en Wallonie, il n’en va pas de même pour la valeur limite qui concerne les concentrations journalières. Cette valeur limite n’est pas respectée dans 8 zones de qualité de l’air en Belgique et ce depuis l’entrée en vigueur de la législation en 2005. Ces zones sont situées en Région bruxelloise, en Flandre et en Wallonie. Les zones wallonnes qui ne respectent pas cette limite journalière sont Engis, Liège et Charleroi.



    * Respect de la norme européenne PM10 en 2012 en Région wallonne

    A la date du 19 mars 2012, les stations de mesure télémétrique qui ont connu le plus grand nombre de jours de dépassement de la norme (19 jours) sont celles d’Angleur, Liège et de Jemeppe-sur-Meuse. Rappelons que le nombre maximum de dépassements autorisé est de 35 par année. Les données ci-dessous doivent encore être validées et il ne faut donc pas les considérer de manière définitive.

    Voir tableau, en annexe, « Calcul des dépassements en 2012 ».

    En janvier 2012, des concentrations particulièrement élevées en particules fines (PM10 et PM2.5) ont été relevées les 30 et 31 janvier dans les réseaux de mesure des 3 régions. Cette situation s'explique principalement par un apport massif de microparticules en provenance des pays d’Europe de l’Est portés par des courants continentaux (secteur nord-est) et transitant par l'Allemagne et les Pays-Bas. Cette pollution s'est ajoutée à nos propres émissions de particules fines (provenant principalement des secteurs du transport, chauffage et industrie).

    En février 2012, des concentrations élevées ont été mesurées principalement les 4 et 12 février. Les valeurs élevées de ces journées s'expliquent essentiellement par une mauvaise dispersion (vent et turbulence faibles) à laquelle s'ajoute le 12 une inversion thermique de subsidence vers 500 m. Par contre nous n’étions plus dans une situation d'apport massif par des courants continentaux pour ces deux jours. Ces hausses de pollution doivent être reliées avec la vague de froid qui a touché l’ensemble de l’Europe. La période de gel s'est étendue du 29 janvier pour se terminer le 13 février 2012, avec un pic de froid vers le 4-5 février.



    * Evolution des dépassements de la valeur limite journalière en PM10 en Région wallonne au cours des dernières années

    Depuis 2000, le réseau de mesure des particules PM10 a été fortement développé sur le territoire wallon. Plus particulièrement implanté dans les agglomérations de Charleroi et Liège jusqu’en 2005, il est à présent bien représentatif de l’ensemble de la Wallonie.

    L’extension du réseau a mis en évidence que la Wallonie pouvait se diviser en deux zones : une zone au nord du sillon Sambre Meuse et l’autre zone au sud où les concentrations mesurées dans l’air ambiant sont globalement 50% plus faibles. 

    En 2011, la moyenne annuelle en PM10 sur l’ensemble du territoire est égale à 19.6 μg/m3. Dans la zone au Nord la moyenne annuelle est de 23.6 μg/m3 et au sud de 14.9 μg/m3. La valeur limite annuelle de 40 μg/m3 est respectée sur l’ensemble du territoire wallon.

    Voir graphique figure 1, en annexe.

    Dans les agglomérations, à proximité de sites industriels à forte émission de poussières, le nombre de dépassements annuels de la valeur limite journalière de l’ordre de 40 à 80 en 2000 croît jusqu’en 2007 pour atteindre des valeurs de 40 à 160 dépassements annuels. Ce sont les stations à proximité des sites sidérurgiques qui enregistrent le plus grand nombre de dépassement, Marchienne-au-Pont pour Charleroi et Jemeppe pour Liège.

    Depuis 2008 le nombre de dépassements annuels a fortement diminué et oscille actuellement entre 20 et 40 fois par an.

    Ces 5 dernières années, dans la zone Nord, plusieurs stations dépassent la valeur limite de 35X. C’est la station d'Herstal (Liège) qui présente le plus grand nombre de dépassements. Cette station n’est implantée que depuis 3 ans et elle rend compte d’une pollution locale bien particulière qui ne s’étend pas à l’ensemble de l’agglomération liégeoise. En 2011 on compte 61 dépassements dont 50 sur les 3 premiers mois de l’année. Rappelons que cette année 2011 a été particulièrement défavorable à la dispersion des polluants de janvier à mars et surtout que les « transferts de polluants longues distances » de plus fines particules ont été un souci majeur sur l’ensemble de la Wallonie. La moyenne annuelle en 2011 a été de 31 μg/m3 et y reste toutefois inférieure à la valeur limite.

    Au sud, la valeur limite est respectée à chacune des stations. C’est la station d’Offagne qui enregistre le plus de dépassement.

    La réduction globale du nombre de dépassements est liée à la diminution de l’activité industrielle et aux réductions d’émissions faisant suite à la révision des permis des entreprises.

    Les écarts importants d’une année à l’autre sont fortement influencés par les caractéristiques plus ou moins dispersives des conditions atmosphériques et aussi par les transferts de polluants sur de longues distances. Les années 2003 et 2006 sont particulières.

    Il faut évoquer aussi les phénomènes d’accumulation de particules causés par les caractéristiques géomorphologiques de couvert  et les conditions météo, indépendamment de la présence de rejets locaux. La figure suivante met en évidence, les zones de dépôts récurrents (représentées en brun). Les mesures à Offagne pourraient être liées à ce phénomène.

    Voir graphique figure 2, en annexe.