/

Le coût du recyclage des éoliennes

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 559 (2011-2012) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/02/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Polyester, vinyle, époxy, polyuréthane utilisés sous différentes formes protègent les gigantesques mâts d'acier des éoliennes (100/150 mètres de hauteur) et renforcent les fibres de carbone ou de verre qui entrent dans la composition des pales.

    Du silicium irradié est également utilisé directement dans les éoliennes industrielles (mais aussi les véhicules hybrides ou les panneaux photovoltaïques) pour des applications microélectroniques. Le silicium est «dopé» dans des réacteurs de recherche nucléaire en y introduisant, par irradiation, des atomes d'un autre matériau afin d'augmenter ses performances.

    Certains de ces aspects de recyclages sont problématiques et ont un coût.

    Monsieur le Ministre est-il au courant de l'intervention du secteur nucléaire dans le secteur éolien?

    Dès lors que l'éolien semble avoir un besoin impératif des réacteurs de recherche nucléaire, Monsieur le Ministre cautionne-t-il ce type d'intervention industrielle? Dès lors que le nucléaire semble être mis hors la loi, n'est-il pas paradoxal d'y avoir recours dans le processus éolien?

    Une étude a-t-elle été menée en Wallonie pour évaluer le coût du recyclage de l'éolien on-shore et, dans la négative, pour quelles raisons n'a-t-on pas réalisé cette étude?

    A-t-on la certitude, quelles que soient les conditions de départ inexploitées, qu'il n'y aura pas en fin de vie des éoliennes à un coût pour les pouvoirs publics dès lors que les structures censées assumer le recyclage seraient devenues inexistantes ou auraient disparu du circuit économique?

    Ne risque-t-on pas de connaître à la fin de vie des éoliennes un phénomène équivalent à celui très coûteux du désamiantage ?
  • Réponse du 27/03/2012
    • de HENRY Philippe

    Je peux rassurer l'honorable membre : avec l’éolien, on ne risque pas de phénomène équivalent au désamiantage ni même au démantèlement des centrales nucléaires ! J’invite l’honorable membre à vérifier ses sources.

    Ainsi, une éolienne est principalement composée des matériaux suivants : cuivre, fer, acier, aluminium, plastique, zinc, fibre de verre, béton (pour les fondations) et plomb (pour les éoliennes offshore). Dans une étude réalisée par un bureau d’étude danois (Danish Elsam Engineering 2004), il apparaît que 98% du poids des éléments constituant l’éolienne sont recyclables en bonne et due forme. La fibre de verre, qui représente moins de 2% du poids de l'éolienne, ne peut actuellement pas être recyclée. Elle doit dès lors être déposée dans un centre d’enfouissement technique où elle est traitée en "classe 2": déchets industriels non dangereux et déchets ménagers.

    Le démantèlement des éoliennes est prévu sous la forme de conditions. L'exploitant est tenu de procéder au démantèlement des éoliennes et des fondations jusqu'à 1,50 mètre de profondeur via les conditions de son permis unique (permis d'environnement et d'urbanisme conjoint).

    Le coût de ce démantèlement est à la charge de l'exploitant qui est tenu de constituer, préalablement à la mise en œuvre du permis, une sûreté au profit exclusif du Gouvernement wallon. Il n'y donc pas de charge sur les fonds publics. La sûreté exigée permet de garantir le démantèlement des éoliennes dans le cas où la société ne pourrait pas subvenir à ses obligations, par exemple en cas de faillite ou de cessation d'activité. Le coût est de l'ordre de 80 000 euros par éolienne.

    Lors de ce démantèlement, l’exploitant est évidemment tenu de respecter la législation en vigueur pour l’élimination de ces matériaux, notamment en termes d’obligation de recyclage. D’autre part, le coût de 80 000 euros par éolienne tient compte de la valeur de recyclage des matériaux constituant l’éolienne, et notamment de ses parties métalliques. L’exploitant aura donc tout intérêt à préférer la valorisation à l’élimination s’il veut éviter un surcoût.