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Le coût de la non participation en matière de réduction de GES

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 562 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 29/02/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Des rapports d'experts(1) montrent la non participation de l'on-shore à la réduction des GES (mesuré en KgCO2/MWh), d'où l'imputation d'un prix carbone.

    Monsieur le Ministre partage-t-il cette analyse ou la conteste-t-il ?

    Quelle argumentation Monsieur le Ministre peut-il opposer à ce rapport d'experts irlandais?


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    (1) Voir http://www.clepair.net/IerlandUdo.html
  • Réponse du 30/03/2012
    • de HENRY Philippe

    Je suppose que la question fait référence aux émissions de CO2 produites par la combustion de combustibles fossiles dans des centrales électriques conventionnelles qui devraient fonctionner pour compenser le manque de production des éoliennes en l’absence de vent.

    Cette manière d’imputer des émissions de CO2 aux éoliennes par défaut est fallacieuse car elle pose le problème à l’envers. Les centrales électriques conventionnelles existent depuis bien plus longtemps que les éoliennes. Donc en l’absence de vent, le parc de centrales électriques opère comme auparavant, avant la construction d’éoliennes. Et donc, en présence de vent, c’est la production des éoliennes qui se substitue à une production qui aurait été effectuée en centrale conventionnelle, réduisant ainsi les émissions de CO2. Il ne s’agit donc pas d’émissions de CO2 pour compenser l’absence de vent mais plutôt de réduction d’émissions lorsqu’il y a du vent.

    La référence donnée dans la question se rapporte à un article publié sur internet qui a recherché des corrélations entre les émissions spécifiques du parc de centrales électriques en Irlande et le taux de pénétration de la production des éoliennes (la production d’électricité des éoliennes rapportée à la production totale du parc de production). Cette analyse tend à démontrer, sur base de mesures réelles que les émissions spécifiques de CO2 (exprimées en grammes de CO2 par kWh produit par l’ensemble du parc) augmentent lorsque le taux de pénétration des éoliennes augmente.

    Ces arguments ont été réfutés par des contre-expertises, plus particulièrement en montrant que c’est bien sûr par grand vent que la production des éoliennes est la plus importante mais que c’est également souvent à ce moment là que les demandes d’électricité et de chaleur (pour les unités de cogénération du parc) sont les plus fortes, impliquant l’exploitation de toutes les composantes du parc de centrales électriques (y compris les plus fortement émettrices). A contrario, l’examen des mêmes séries de données, mais en y ajoutant les mesures concomitantes de vent, permet de mettre en évidence que pour un niveau de demande d’électricité équivalent (seule situation où la recherche de corrélations est licite), les émissions spécifiques de CO2 du parc sont d’autant plus faibles que la vitesse du vent est importante.