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La piscine de Chimay

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 293 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 02/03/2012
    • de FASSIAUX-LOOTEN Françoise
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Le monde rural est un endroit où il fait bon vivre. J'en témoigne d'ailleurs assez souvent, mais le revers de la médaille, ce sont les difficultés d'équipement de services dans les villages, communes et petites villes qui le composent. Je souhaiterais attirer l'attention de Monsieur le Ministre sur les infrastructures sportives mises à la disposition des jeunes et moins jeunes habitant dans ces sous-régions.

    Un éloignement des grands centres, une dispersion de l'habitat, une grande difficulté pour les déplacements mêmes courts ainsi qu'une grande pauvreté sont les caractéristiques du Sud de la Botte du Hainaut.

    Afin de contrer ces difficultés, les élus régionaux et locaux se battent pour continuer à offrir à leurs concitoyens les lieux de détente et d'épanouissement physique auxquels ils aspirent.

    Plus particulièrement, la piscine de l'Intercommunale de Chimay, Froidchapelle et Couvin souffre actuellement d'un vieillissement qui mérite que Monsieur le Ministre y apporte un réel soutien. Elle a accueilli bien des enfants, bien des élèves, des clubs sportifs, des plongeurs, des nageurs du troisième âge et des touristes lors des vacances scolaires.

    Cette infrastructure reconnue comme un plus dans le Sud du Hainaut a été par ailleurs « projet pilote» dans un système de co-chauffage avec la salle de sport, et ce, grâce à une chaudière spécifique et très économique, utilisant du bois de chauffage fourni en partie par les forêts locales.

    Dans le cadre de ses compétences, le sport, sa pratique, ses infrastructures tiennent à cœur à Monsieur le Ministre , nous l'avons souvent constaté. Une intervention importante, de l'ordre de 700.000 euros est attendue par la population, les élèves, les sportifs et les autorités politiques locales.

    Cet outil indispensable tant pour le monde scolaire que pour les familles, les touristes, ainsi que pour les sportifs, offre aussi un volume d'emplois non négligeable et qu'il faut protéger dans notre région économiquement défavorisée.

    Aujourd'hui, cette piscine est fermée en attendant une remise en état que tous souhaitent ardemment. Monsieur le Ministre aura compris qu'il est important qu'une décision de subsidiation de cet outil soit accordée à une piscine qui attend de remplir au mieux sa mission.

    Qu'en est-il de l'état d'avancement de ce dossier important pour les communes du Sud Hainaut et plus particulièrement encore pour la piscine de Chimay ?
  • Réponse du 05/04/2012
    • de ANTOINE André

    Je remercie l'honorable membre pour l’intérêt qu’elle porte aux infrastructures sportives wallonnes et plus particulièrement pour le projet de la rénovation de la piscine de Chimay.

    La Wallonie compte plus de 3 600 installations sur son territoire, soit 10 pour 10 000 habitants. Ce patrimoine nécessite des travaux d’entretien et de modernisation réguliers pour être maintenu dans un état performant.

    Sur ces 3 600 infrastructures, on peut dénombrer quelque 150 piscines installées sur le territoire wallon ; parmi elles, 92 installations concernent le secteur couvert par Infrasports (subsidiable par Infrasports).
    Le constat dressé par Infrasports sur ces 92 piscines est alarmant :
    - inadaptation et vétusté des équipements existants ;
    - non conformité en matière de sécurité et d’hygiène (santé publique) ;
    - mauvaise efficacité énergétique.

    A ces constats, on peut ajouter les éléments suivants :
    - le coût de construction des piscines explose ± 15 à 20 millions d’euros par infrastructure (partie sportive et partie ludique) ;
    - des performances, des contraintes (sécurité/hygiène) de plus en plus importantes sont imposées aux gestionnaires, notamment par la Wallonie ;
    - la philosophie des piscines a changé : au départ, elles étaient uniquement utilisées pour la natation – aujourd’hui, ce sont de véritables complexes dédiés au sport mais aussi à la détente, aux loisirs, à la famille, la relaxation et la remise en forme ;
    - le décret mission de la Communauté française définissant les missions prioritaires de l’enseignement impose aux enfants de 6e primaire de savoir nager ;
    - la demande de la population ne cesse de croître (cfr l’étude du CRISP sur les pratiques et les consommations culturelles en Communauté française).

    La priorité doit, dans un premier temps, être accordée aux projets de rénovation, de conservation et d’extension des installations existantes.

    La plupart des piscines existantes ont été construites dans les années 70.  Leur conception est obsolète, très peu économique. Des problèmes apparaissent dans la structure des bétons et les installations techniques sont vétustes et peu performantes.
    La presse relaye régulièrement les difficultés des pouvoirs locaux à maintenir ces équipements en activité, vu leur vétusté d’une part et les coûts de fonctionnement récurrents d’autre part.

    La problématique est importante avec de lourdes incidences sur les budgets des pouvoirs locaux propriétaires et gestionnaires de ces équipements indispensables à l’initiation de la natation mais aussi au loisir, à la condition physique et au bien-être des citoyens, jeunes et moins jeunes.

    La Wallonie est, et le sera encore plus à l’avenir, largement sollicitée pour contribuer à la réalisation des programmes de rénovation et de restructuration des bassins de natation. 

    Depuis le début de cette législature, j’ai octroyé pour un total de 33.733.780 € de subsides pour les piscines (construction et rénovation).

    Concernant plus particulièrement la rénovation de la piscine de Chimay, les autorités communales de Chimay et l’auteur de projet IGRETEC ont rencontré ce 8 mars 2012 mon Administration Infrasports. Lors de cette entrevue, les techniciens d’IGRETEC ont présenté l’avant-projet.
    Le projet comprend deux phases de réalisation :
    * Phase 1 : architecture, gros-œuvre, parachèvements : 914 594 euros
    * Phase 2 : techniques spéciales, économies d’énergie,… : 1 394 200 euros

    L’estimation s’élève donc à 2 308 794 euros hors TVA, celle-ci étant récupérée par l’Intercommunale Sports et Loisirs du Sud Hainaut.

    Sur base de cet avant-projet, IGRETEC doit rédiger les cahiers des charges qui devraient être présentés, mi-avril, au Conseil d’Administration de l'Intercommunale de Chimay.
    La demande de subside pour la 1re phase serait introduite début mai auprès de mon Administration Infrasports.
    Dès que le dossier sera complet (y compris avis de tutelle), les propositions de promesse ferme me seront soumises pour approbation, via l'Inspection des Finances.

    Pour une parfaite information, Infrasports se rendra sur place ce 19 avril afin d’opérer la visite d'opportunité.

    Je reste à la disposition de l'honorable membre concernant le projet de rénovation de la piscine de Chimay.