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La comparaison en matière d'éoliennes entre le on-shore et le off-shore

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 420 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 02/03/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Pour quelles raisons, la Région wallonne et Monsieur le Ministre n'ont-ils pas fait réaliser une analyse sur l'efficacité, non seulement pour le renouvelable, mais également pour les autres secteurs de production d'électricité, de façon à assurer le distinguo en matière d'éoliennes entre l'on-shore et l'off-shore?

    Pour quelles raisons, une telle étude et analyse n'est-elle pas réalisée?

    Pour quelles raisons, Monsieur le Ministre et la Région wallonne ne font-elles pas vérifier, par l'application des différentes variantes du Date Envelopment Analysis(1), quels sont les vecteurs constitutifs de la frontière efficace et quels sont ceux qui ne s'y trouvent pas (dont vraisemblablement l'éolien on-shore) ?

    Cette méthodologie a déjà été utilisée fréquemment dans la comparaison d'alternatives de service public(2), dans la comparaison de l'efficience des communes, hôpitaux, banques ou des tribunaux(3), et convient particulièrement bien pour les cas à input (coûts) multiple et output (efficacité) multiple.

    Pour quelles raisons, Monsieur le Ministre ne demande-t-il pas une telle étude à l'effet d'assurer une bonne connaissance du rapport coût efficacité?


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    (1) Wiliam W. Cooper, Lawrence M. Seiford and Joe Zhu Data Envelopment Analysis: History. Models. and Interpretations. Springer International Series in Operations Rescarch & Management Science. 2011
    (2) J. Mintz and H. Tulkens.. Optimality properties of alternalive systems of taxation of foreign capilal incarne. Journal of Public Economics, 60 (3). 373-399. 1996
    (3) Henry Tulkens. Evaluation de l'arriéré judiciaire à la lumière d'une mesure de l'efficacité des activités de
    tribunaux. Bulletin de Documentation, 58 (5), 1-27. 1998
  • Réponse du 22/03/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    J’ai déjà pu répondre à l'honorable membre à plusieurs reprises sur la comparaison entre l’éolien on-shore et l’éolien off-shore, ainsi que sur le bon rapport coût-efficacité de l’éolien on-shore dans le mix d’électricité renouvelable. J’en rappellerai donc les principaux éléments.

    En matière d’éolien off-shore, c’est le pouvoir fédéral qui est compétent. Chaque niveau de pouvoir doit prendre ses responsabilités en vue d’atteindre l’objectif belge contraignant de 13% de sources renouvelables dans la consommation d’énergie finale à l’horizon 2020. Dans ce cadre, il n’y a pas à choisir entre le développement éolien off-shore et on-shore ; il faudra soutenir le développement de ces deux sources d’énergie, cruciales pour notre avenir énergétique. Même en tablant sur une exploitation maximale de l’éolien off-shore, l’électricité issue de la mer du Nord n’est pas suffisante pour couvrir l’entièreté de nos objectifs en matière d’énergies renouvelables, encore moins de constituer une source suffisante d’énergie inépuisable. Il faudra recourir à une large palette de ressources renouvelables, parmi lesquelles les éoliennes on-shore auront un rôle prépondérant.

    Je rappelle également le bon rapport coût-efficacité de l’éolien par rapport à d’autres sources d’électricité verte ; celui-ci apparaît clairement dans la proposition de la CWaPE du 6 octobre 2011 (CD‐ 11i29‐ CWaPE ‐353) relative à « la révision des facteurs ‘k’ à appliquer dix ans après l’obtention du premier certificat vert pour chaque filière de production d’électricité verte ».

    Par ailleurs, je ne tomberai pas dans le piège d’une trop grande dépendance par rapport à une seule filière. L’essor de l’électricité renouvelable se fera par un mix de différentes filières (éolien, photovoltaïque, biomasses, cogénération) qui représenteront une part de plus en plus significative de notre consommation d’électricité. C’est d’ailleurs tout le sens de l’adoption du plan national en matière d’énergies renouvelables, validé par les entités fédérale et régionales de la Belgique. La part des sources renouvelables dans la consommation d’électricité belge s’élèvera à 21% en 2020, contre un peu moins de 5% en 2010. L’éolien sera certes une filière essentielle dans la contribution de cette part, mais elle représentera moins de la moitié de l’effort. La manière dont l’éolien off-shore sera considéré dans les objectifs des différentes entités fédérale et régionales doit encore faire l’objet de négociations dans le cadre du partage de l’effort du paquet énergie-climat. Toutefois, à travers l’arrêté visant la fixation des quotas de certificats verts, le Gouvernement wallon a précisé que l’apport de la part de l’off-shore qui reviendra à la Wallonie est intégré dans l’objectif de tendre à 20% d’énergie renouvelable, tout en étant supplémentaire à l’objectif de 8 000 GWh d’électricité renouvelable à produire sur sol wallon.

    Bref, l’heure n’est plus aux études supplémentaires mais bien à l’action. C’est tout le sens de la récente décision du Gouvernement wallon sur les quotas de certificats verts : donner un signal clair en faveur de l’investissement dans l’électricité verte à l’horizon 2020, et adapter le régime de soutien afin d’en améliorer l’efficience et l’équité du mécanisme.