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L'efficacité indice de pénibilité des éoliennes on-shore en Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 581 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 07/03/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Il est généralement admis que la population urbaine n'est pas soumise aux nuisances éoliennes, ce qui n'est pas le cas pour la population non urbaine.

    En définissant l'indice de pénibilité par la puissance éolienne installée (en W) par habitant non urbain, on se rend compte que, compte tenu de l'important taux d'urbanisation belge, l'indice de pénibilité éolien de la Belgique est 9 fois celui de la France.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il l'importance de cet indice de pénibilité éolien particulièrement accablant pour les populations rurales de Wallonie?
  • Réponse du 04/04/2012
    • de HENRY Philippe

    L’indice défini par le ratio [ i = P / H ], P étant la puissance éolienne installée exprimée en [W] et H, le nombre d’habitants non urbains, peut également l’exprimer par [ i = P / [ d x S ]] où d représente la densité de population non urbaine en [habitants/km²] et S, la surface du territoire non urbain, en [km²].

    De cette dernière relation, il apparaît clairement que l’indice de pénibilité des éoliennes est inversement proportionnel à la densité de population du territoire non urbain et inversement proportionnel à la surface de ce même territoire.

    En France, la densité de population moyenne est établie autour de 120 habitants/km². Un seul département possède une densité de population supérieure à 20 000 habitants/km² (Paris) ; trois départements voient leur densité de population comprise entre 5 000 et 9 000 habitants/km² (Haut-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne) tandis que les 97 autres départements possèdent tous une densité de population inférieure à 1 000, voire inférieure ou égale à 100 pour 60 d’entre eux.

    Sur les 55 millions d’hectares (= 550 000 km²) du territoire français métropolitain, un peu plus de 32 millions d’hectares supportent des activités agricoles (terres arables, surfaces enherbées, cultures pérennes, vignes ou vergers, forêts, bois et peupleraies, territoires dits agricoles non cultivés), soit de l’ordre de 58% de la surface nationale peut être considérée comme non-urbaine, à laquelle il convient d’ajouter 13% de territoires métropolitains non agricoles. Le territoire non urbain représente ainsi de l’ordre de 71% du territoire national ou encore 390 500 km².

    En Wallonie (territoire de 16 899 km²), la densité de population moyenne est établie autour de 200 habitants/km² et la surface du territoire non urbain est de l’ordre de 14 870 km² soit, près de 88 % de la surface du territoire wallon (source IWEPS).

    Un rapide calcul nous montre ainsi que le territoire non urbain français est de l’ordre de 26 fois supérieur à celui de la Wallonie, bien que représentant une proportion plus faible du territoire national, comparé à la Wallonie. Aussi, la densité de population française est 0,6 fois celle de la Wallonie.

    Dès lors autant comparer des pommes avec des poires ! Mais puisque l’honorable membre apprécie ce type de raisonnement, je me permets donc de lui démontrer que le caractère « particulièrement accablant de l’éolien » est à mettre en perspective avec celui des autres productions énergétiques.

    Ainsi, la puissance installée globale de l’éolien en Wallonie est aujourd’hui de 541,35 MW (chiffre APERe – janvier 2012). La puissance installée du nucléaire est de 2 985 MW tandis que celle des centrales TGV et thermique traditionnelles est établie autour de 1 420 MW.

    A population identique, nous avons donc :
    inucl = (2.985/ 541,35) x iéolien = 5,5 x iéolien L’indice de pénibilité du nucléaire est 5,5 fois plus important que celui de l’éolien
    itgv-th = (1.420/ 541,35) x iéolien = 2,6 x iéolien L’indice de pénibilité des centrales TGV et thermique traditionnelles  est 2,6 fois plus important que celui de l’éolien

    Compte tenu de ces résultats, d’une part, rien n’autorise à penser que l’éolien est plus accablant que tout autre moyen de production électrique conventionnel, que du contraire.

    Et d’autre part, afin de partager le souci du bien être des wallons, il serait peut-être bon de revoir la politique énergétique de la Wallonie de manière à intensifier l’implantation d’éoliennes au détriment de la production d’électricité classique. Sur ce point je rejoins tout à fait l'honorable membre et le remercie pour ce nouvel éclairage en faveur de la production d’énergie renouvelable.