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Le constat alarmant d'une étude universitaire sur l'état de la biodiversité en Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 379 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 07/03/2012
    • de PREVOT Maxime
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Une étude publiée par une équipe de l’Université de Liège dresse un constat alarmant sur l’état de la biodiversité en Wallonie, notamment du fait de la mauvaise connaissance et du manque de protection des bijoux de la biodiversité dans notre Région.

    Le responsable de cette équipe souligne, entre autres, l’absence d’une carte des habitats naturels et, en particulier, de ceux qui présentent le plus grand intérêt biologique.

    L’étude a passé en revue quatre indicateurs : la surface des aires protégées, la diversité des essences forestières, les pratiques agricoles favorables à la biodiversité et la fragmentation écologique.

    Les auteurs déplorent, singulièrement, que les zones les plus riches ne soient pas toutes protégées et que les mesures prises (Natura 2000, Code forestier) paraissent insuffisantes. Ils plaident pour hausser le niveau d’ambition de ces mesures. En forêt, en favorisant la diversité des essences, en abaissant la densité du grand gibier et accroissant la quantité de bois mort. En agriculture, en renforçant le bio et les pratiques « favorables », notamment en réduisant les cultures intensives.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance de cette étude ?

    Quelle est sa position par rapport à celle-ci ?

    Rejoint-il le constat dressé, singulièrement en ce qui concerne l’absence d’une carte des habitats naturels ?

    Monsieur le Ministre envisage-t-il des mesures afin de favoriser la biodiversité ? Si oui, lesquelles et selon quelles modalités ?
  • Réponse du 16/03/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    J’ai pris connaissance de cette étude qui a été réalisée dans le cadre du « diagnostic territorial de la Wallonie » commandité par la Région wallonne à la Conférence permanente du Développement territorial.

    Le coordinateur de cette étude, le Professeur Sérusiaux, par ailleurs vice-président d’associations de conservation de la nature, se base sur quatre des multiples indicateurs produits par mon administration.

    Ces 4 indicateurs ne donnent qu’une vision partielle, l’analyse mériterait d’être davantage développée et nuancée.

    Il serait à tout le moins nécessaire d’également considérer les indicateurs de progrès et de mesurer l’incidence des mesures prises.

    Ainsi, si l’on considère le cas de l’avifaune forestière, sur 25 espèces d’oiseaux typiquement forestiers, 20 sont en augmentation, 1 est stable et 4 sont en régression. Sur ces 4 espèces en régression, 3 (la gélinotte, l’engoulevent, le pouillot siffleur) nichent au sol et sont très sensibles aux sur-densités de sangliers et l’autre (le roitelet huppé) est liée aux résineux et après avoir connu une phase d’extension importante au cours du XXe siècle, est en légère régression.

    Les mesures envisagées pour enrayer la biodiversité sont nombreuses. Elles suivent trois grands axes :
    1) la création de réserves naturelles : pour rappel, l’objectif du Gouvernement wallon est de doubler la superficie de ces réserves au cours de cette législature (soit plus 10 000 ha) et nous tenons le cap ;
    2) la mise en œuvre du réseau Natura 2000 sur 13 % du territoire ;
    3) l’intégration de la dimension nature dans toutes les activités humaines impactant le territoire : mesures agri-environnementales, conditionnalité agricole, gestion sylvicole adaptée, gestion écologique des espaces publics, en particulier des abords de voies de communication … Toutes ces mesures seront rassemblées et mises en cohérence dans le Plan 100 % nature en cours d’élaboration.

    Il n’y a pas de carte écologique systématique du territoire wallon. Il faut savoir qu’une telle carte demanderait des moyens considérables et qu’elle nécessiterait une mise à jour très régulière du fait de l’évolution rapide des milieux.

    En lieu et place, en Wallonie, l’accent a été mis sur le repérage des milieux de grand intérêt biologique, c’est à dire, ceux qu’il faut cibler prioritairement pour assurer la protection de la biodiversité. Pour ce faire, on dispose de :
    - l’inventaire des sites de grand intérêt biologique à savoir les sites qui abritent au moins une espèce rare / protégée / menacée et/ou au moins un habitat naturel rare/protégé/menacé ;
    - la cartographie Natura 2000 (13 % du territoire), avec à la clé des objectifs de gestion ;
    - les cartographies du réseau écologique des communes en PCDN (près d’un cinquième des communes wallonnes).