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Le recrutement des femmes au sein du secteur de la construction

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 317 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 08/03/2012
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    La presse relayait récemment que les femmes couvreuses, maçonnes, carreleuses étaient encore trop peu nombreuses. Malgré un taux de chômage important dans la région de Charleroi, les entreprises du secteur éprouvent de grandes difficultés à recruter du personnel qualifié. Aussi, les entreprises essaient d'attirer les femmes pour pratiquer ces métiers d'homme. Selon le Président de la Confédération construction wallonne, Marc Lefebvre, « les femmes ont depuis toujours travaillé dans la construction. C'est surtout vrai dans l'artisanat, où nombre d'entre elles ont travaillé et travaillent encore sur les chantiers avec leurs maris, en plus d'assurer la comptabilité et la gestion. Mais hélas, trop souvent de manière invisible et sans statut ". En Wallonie, la construction occupe 64.000 salariés, dont seulement 0,8 % de femmes.

    Ne serait-il pas judicieux de mettre en place diverses alternatives afin d'inciter les femmes à embrasser ces carrières dites masculines?

    Une campagne de sensibilisation est-elle suffisante pour les attirer ? Ne serait-il pas judicieux de mettre sur pied des ateliers pour que les femmes intéressées s'essaient à la pratique et qu'elles puissent avoir une idée de ces métiers manuels lorsque l'on sait qu'en Wallonie, les femmes ne sont que 460 à travailler dans le secteur de la construction ?
  • Réponse du 10/05/2012
    • de ANTOINE André

    L’information et l’orientation des demandeurs d’emploi sur les métiers tels qu’organisés par le Forem ne véhicule pas de caractère sexuellement discriminant. A titre illustratif, les essais métiers et autres séances d’information sont accessibles et promotionnés de manière équivalente auprès des hommes et des femmes demandeurs (euses) d’emploi.

    Les conseillers Forem sont aussi sensibilisés sur cette question. Ils informent, par exemple, les jeunes filles sortant des études en sciences économiques, gestion, architecture, … sur les opportunités de métier de dessinateur de la construction et conducteur de travaux (métiers intellectuels et d’encadrement dans la construction).

    Le dispositif Carrefour Emploi Formation base également ses fondements sur l’égalité des chances avec une attention particulière sur la problématique liée au genre. Ainsi, les intitulés des offres de prestation ainsi que les supports d’information sont systématiquement formulés au masculin et au féminin. Une séance d’information sur « les femmes et les métiers verts » a aussi été organisée. La responsable du projet « Femmes dans la construction » (travaillant pour le Fonds de Formation de la Construction) y a démonté les stéréotypes liés au genre dans ce domaine d’activités. En effet, l’image des métiers et la réalité des postes de travail impactent beaucoup sur les représentations, aspirations, vocations.

    Mais il existe également d’autres freins : l’obligation pour les employeurs d’équiper le poste de travail  (il est parfois onéreux d’adapter les sanitaires pour une employée) ; la pénibilité du travail dans le secteur de la construction même si la mise en œuvre de certains nouveaux matériaux liés à l’efficience énergétique laisse entrevoir des perspectives encourageantes ; la difficulté d’obtenir un horaire à temps partiel dans ce secteur, …

    Il n’en reste pas moins que la Confédération Construction Wallonne mène quelques actions visant à favoriser les vocations féminines dans le secteur (concours « Perles »). Citons aussi Construtech Wallonie qui, en collaboration avec le Forem, a mis en place des outils concrets de communication : « Femmes dans la construction ». Une brochure argumentaire composée de deux volets a été publiée : la première partie s’adresse spécifiquement aux candidates en apportant des réponses à leurs questions ; la seconde s’adresse aux employeurs potentiels, reprenant les stéréotypes habituels, en les démontant.

    Certaines publicités pour les métiers de la construction sont également diffusées dans les magasines féminins, tels que Flair, par exemple.

    Dans un contexte plus global de promotion des métiers techniques et pour déconstruire durablement les stéréotypes, c’est dès l’école maternelle que des actions doivent être initiées. Il est également impératif que le jeune, au cours de son cursus scolaire et, particulièrement, lors de la réflexion sur son orientation, puisse être soutenu dans son choix par une information sur l’ensemble des possibilités bien au-delà des clichés et par une confrontation avec la réalité de ceux-ci. Dans le cadre du le Plan Marshall, le Forem, l’IFAPME et le secteur de la pré-qualification organisent d’ailleurs des essais métiers prioritairement accessibles aux jeunes (filles et garçons), notamment pour s’initier au secteur de la construction.