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La nécessité de construire 200 000 logements sur 15 ans

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 469 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 15/03/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    D’ici 15 ans, nous aurons 320.000 habitants en plus à loger. Avec l’éclatement du noyau familial, cela fait près de 200.000 nouveaux logements dont on aura besoin.

    La Confédération de la construction wallonne tire la sonnette d’alarme : le nombre de nouveaux logements diminue de 15.000 en 2006 à 11.000 aujourd’hui. Elle déplore la lenteur en matière de création de logements publics. 7.000 sur une législature, c’est bien mais pas assez. Il en faudra au moins 2.000 par an – dit-elle – pour rattraper le besoin chiffré à 32.000 logements publics.

    Elle affirme que sur le plan de l’emploi et des qualifications requises pour satisfaire aux nouvelles exigences de qualité (PEB), le secteur sera à la hauteur des attentes – malgré la pénurie actuelle en main d’oeuvre souvent déplorée.

    Elle attire l’attention sur l’absolue nécessité d’intégrer la réflexion à propos de la taxation des logements dès que la Région wallonne aura hérité des compétences actuellement fédérales, qui viendront compléter les compétences fiscales liées au logement dont nous avons déjà la compétence actuellement.

    Et elle demande d’assouplir – de grâce – la politique urbanistique, approuvant la politique de densification de l’habitat mais en reconnaissant les limites d’une telle politique, si jamais elle contribue à provoquer une hausse de la pression foncière. De toute façon, l’ère n’est plus aux villas quatre façades. Elle déplore la politique en matière de permis d’urbanisation qu’elle juge « coupable » d’un gel de terres qui risque de poser problème.

    Le secteur de la construction est un employeur important dans notre région. Si le secteur tire la sonnette d’alarme, nous devons prendre au sérieux ce qu’ils disent. Et ce, d’autant plus que les propos lus dans la presse correspondent aux propos que j’ai tenus devant cette assemblée lorsque nous avons discuté du CWL.

    Si pour construire 30.000 nouveaux logements et pour réhabiliter 400.000 logements existants, j’avais calculé un besoin budgétaire de 6 milliards, la construction de 200.000 logements est encore un défi nettement plus ambitieux, sauf que cette fois-ci, ce n’est pas un parlementaire qui avance la thèse mais le secteur de la construction. 200.000 logements avec une intervention de 100.000 euros par logement, cela fait un besoin budgétaire de 200 milliards à financer pour partie au départ des budgets publics et pour partie au départ de moyens privés (rappelons l’épargne des Wallonnes et des Wallons).

    La Confédération lance un appel du pied à Monsieur le Ministre. J’ose espérer que le Gouvernement wallon ne fait pas le sourd à son égard. Quand le Gouvernement wallon va-t-il enfin prendre les dispositifs qui s’imposent pour donner une suite favorable à la demande de la Confédération – que ce soit au niveau de la simplification des autorisations ou au niveau de l’intervention financière de la Région wallonne dans l’opération ?
  • Réponse du 04/04/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Sans contester l’utilité de construire un nombre important de logements dans les années à venir et en ne remettant nullement en question les projections réalisées par la Confédération de la Construction wallonne, je m’étonne du calcul réalisé par l'honorable membre, lequel s’exprime comme s’il semblait s’attendre à ce que la région supporte, seule ou presque, la construction de 200 000 logements pour un coût probable de 200 milliards !

    Si l’on reprend les chiffres avancés par la CCW permettant d’arriver au constat de la nécessité de ces 200 000 logements d’ici 15 ans, on peut déduire qu’un rythme de construction de l’ordre de 13 333 logements en moyenne annuellement devrait suffire à répondre à la demande générale.

    En ce qui concerne les logements publics, si l’on rapporte la demande attendue sur cette période au taux moyen actuel du logement public au sein des entités locales, soit 8%, on peut estimer que le besoin en logements publics avoisine annuellement les 1 066 unités à créer.
    C’est une proposition qui dépasse ce besoin que j’ai fait adopter par le gouvernement : l’objectif est en effet de créer 7 000 logements sur la législature, soit 1 400 logements par an.
    Cet objectif est par ailleurs déjà budgété, et l'honorable membre m’a suffisamment questionné à ce propos que pour en être dûment informé par le détail.

    Rappelons que la conjoncture actuelle n’est pas budgétairement la plus opportune que la région ait connue. Or, des efforts importants sont consentis. Par le passé, les programmations n’étaient certainement pas à la hauteur des besoins. Ainsi, citons quelques exemples : en 2001, à peine plus de 800 logements étaient programmés ; en 2002, moins de 600 ; en 2003, on tourne autour des 800 pour redescendre, en 2004, à la moitié de ce que nous prévoyons actuellement et ce jusqu’en 2006!

    Si les chiffres actuels parlent d’eux-mêmes sur l’attention maintenant apportée à une matière aussi fondamentale que le logement, il faut bien constater que la priorité n’a pas toujours été posée là. Et les conséquences se paient aujourd’hui encore.