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Les aides aux personnes malentendantes

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 122 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 21/03/2012
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La Belgique compte quelque 400.000 déficients auditifs, tous degrés confondus, dont environ 40.000 sourds.

    La conséquence majeure de la surdité est la difficulté de communication.

    L’accessibilité au langage – qui reste extrêmement difficile – est favorisée par le port de prothèses auditives, la rééducation logopédique ou l’utilisation d’aides à la communication (aides à la lecture labiale). De nombreux sourds préfèrent néanmoins avoir recours à la langue des signes, véritable langue de la communauté des sourds. Il convient alors de faire appel à un interprète en langue des signes

    Aspect social de la surdité

    La personne sourde, qui a grandi dans le silence, dans le manque crucial de toutes les informations sonores qui construisent et structurent l'individu dans son environnement, est confrontée à toute une série de limites que l’entourage peut à peine imaginer.

    Malgré de réelles capacités, une grande motivation ou une volonté sans bornes, les personnes sourdes restent handicapées sans le bénéfice d’un interprète en langue des signes ou d’une autre aide à la communication.

    Si les aides techniques (minitel, fax, internet, SMS, …) contribuent à sortir partiellement les sourds de leur isolement, les possibilités de contact restent cependant parfois limitées au regard des difficultés qu’un grand nombre d’entre eux éprouve face à la langue écrite et parlée.

    L'intégration sociale et professionnelle des sourds représente donc un chemin semé d'embûches difficiles à surmonter.

    Pour aider ces personnes, il existe

    1° des solutions techniques :
    - pour la sonnerie de la porte ;
    - pour aider aux communications téléphoniques (le gsm, le téléphone à texte, le fax, le réseau internet ...) .

    2° des aides financières : des aides financières sont octroyées, à certaines conditions, par les organismes d’aide aux personnes handicapées des différentes Régions, à savoir pour la Wallonie l’AWIPH.

    Quels sont les malentendants qui bénéficient de ces aides en Wallonie ?

    Madame la Ministre peut-elle nous dire le nombre de sourds en Wallonie ?

    Quelles sont les conditions à remplir pour bénéficier des aides?
  • Réponse du 17/04/2012
    • de TILLIEUX Eliane

    Plusieurs formes d’interventions existent en faveur des personnes présentant une déficience auditive.

    Ainsi, des services de l’Agence Wallonne pour l’Intégration des Personnes Handicapées soutiennent les jeunes et les adultes sourds ou malentendants ainsi que leur famille et leur entourage dans leurs apprentissages et leurs activités de la vie quotidienne.

    Les services d’aide précoce aident les parents de jeunes enfants, de moins de huit ans, présentant des déficiences auditives via des conseils en matière de bien-être et de développement. Si nécessaire, ils informent et conseillent la crèche et l’école où les parents souhaitent intégrer leur enfant, en collaboration avec le centre PMS, et veillent à la réussite de l’intégration.

    Dans la continuité des services d’aide précoce, des services d’aide à l’intégration soutiennent les parents d’enfants ou d’adolescents entre 7 et 20 ans en favorisant leur participation et leur socialisation dans les milieux de vie ordinaire. Si le besoin en a été exprimé, les services collaborent étroitement avec l’école ordinaire ou spécialisée fréquentée par le jeune.

    Dans la même logique, les services d’accompagnement aident, à leur demande, les personnes adultes présentant des déficiences auditives. Ces services soutiennent la personne en recherche d’autonomie dans tous les actes et démarches de la vie quotidienne, notamment en matière de logement, de travail, de formation, de gestion budgétaire et de loisirs.

    L’AWIPH intervient également pour l’accompagnement pédagogique d’étudiants, présentant une déficience auditive, inscrits dans l’enseignement supérieur, reconnu par la Communauté française, ou suivants une formation pour adultes.

    L’encadrement de l’étudiant, outre la tutelle pédagogique, peut prendre en compte l’interprétation en langue des signes et ce, à raison de maximum 450 heures par année académique ou par année de formation.

    Enfin, des aides techniques à la communication et à l’information peuvent également être remboursées aux enfants, jeunes et adultes déficients auditifs.

    Ces aides concernent :
    un ordinateur fixe ou portable ;
    un scanner ;
    une imprimante ;
    des systèmes environnementaux d’alarme d’urgence ;
    un réveil vibrant et/ou lumineux ;
    des avertisseurs avec signaux mécaniques ;
    des avertisseurs avec signaux visuels ;
    des amplificateurs d’interphones d’entrées et vidéophones ;
    un fax ;
    un téléphone à amplificateurs de son ;
    un téléphone mobile avec télécopie intégrée ;
    un casque infrarouge et transmetteur de son sans fil.

    Par ailleurs, concernant les prestations non prévues dans le dispositif réglementaire, diverses aides sont toutefois présentées au Comité de gestion pour décision (ex : intervention partielle de l’AWIPH dans le coût d’un smartphone dans le cadre de la communication en langue des signes par visiophonie).

    En 2011, 525 personnes sourdes ou malentendantes ont bénéficié d’un remboursement pour une aide technique ou un accompagnement pédagogique pour un montant global de 401 215 euros.

    Pour ce qui concerne la population sourde potentielle, une enquête de santé, menée par interview en 2001 auprès d’un échantillon de 10 000 personnes en Belgique, a donné des indications statistiques concernant les personnes présentant une déficience auditive sévère, soit 100 000 Belges. Selon ces indications, on peut déduire que 30 000 personnes adultes et 9 000 enfants présenteraient une déficience auditive en Communauté française.

    Enfin, selon la littérature scientifique internationale, la déficience auditive sévère à profonde est dépistée chez un nouveau-né sur 1 000 et qu’un enfant sur 1 000 est dépisté dans le courant de sa deuxième année.