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Batibouw 2012

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 178 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 28/03/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Batibouw vient de fermer ses portes. C’est le moment de s’arrêter un instant sur des communiqués inquiétants.

    « Construction: les entrepreneurs de plus en plus pessimistes. » (Belga/RDM, 9 mars 2012)
    « Le nombre d'entrepreneurs pessimistes ne fait qu'augmenter. » (baromètre de la construction du mois de mars publié par la Confédération construction).

    Voilà ce que disent deux communiqués concernant les perspectives économiques pour les mois à venir d’un secteur qui compte, chez nous, parmi les plus importants notamment en termes d’emplois.
    Ils sont 17% à être pessimistes, soit le taux le plus élevé depuis juillet 2010. "Malgré l'augmentation observée du mois d'août à octobre au niveau des permis de bâtir pour des logements neufs, l'on constate néanmoins toujours, sur une base annuelle, une diminution de 17,1% pour la construction neuve et de -9,5% pour la rénovation", souligne la Confédération construction.

    Le carnet de commandes des entrepreneurs contenait du travail pour 5,45 mois pour la période de décembre 2011 à février 2012 (moyenne trimestrielle). Il s'agit d'une stabilisation par rapport aux trois mois précédents. Enfin, durant la période de novembre 2011 à janvier 2012, 389 entreprises de construction ont dû déposer leur bilan. Il s'agit là d'une forte diminution de 11% par rapport aux trois mois précédents. En effet, durant cette période-là (de août à octobre 2011), l'on dénombrait encore 438 entreprises en faillite. (Belga/RDM)

    Monsieur le Ministre confirme-t-il les tendances observées ? Quel en est l’impact sur le plan de l’emploi ? Que faire d’autre que d’augmenter le nombre de projets soumis à permis d’urbanisme ? Dans quelle mesure la construction de halls industriels, subventionnés par les services de Monsieur le Ministre, peut-elle contribuer à inverser le pessimisme ? Faut-il, le cas échéant, œuvrer et, dans l’affirmative, comment œuvrer pour que les investisseurs professionnels ne postposent pas leur investissement mais le réalisent plutôt maintenant ?
  • Réponse du 21/11/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il y a eu suite à la crise économique une diminution importante en Belgique du nombre de permis de bâtir pour les bâtiments résidents pour les constructions neuves de 26 684 en 2008 à 24 495 permis en 2009. Une reprise s’est manifestée durant l’année 2010 avec une hausse de 10 % qui a permis de compenser quasiment la chute de l’année précédente. Une évolution similaire s’est produite pour les bâtiments non résidentiels. Alors que le nombre de permis de bâtir pour construction neuve a diminué entre 2008 et 2009 de 4 774 à 3 575, l’année 2010 a permis au secteur de bénéficier de 4 420 permis de bâtir pour construction neuve dans le domaine du non résidentiel. La rénovation tant pour le résident que le non résidentiel a suivi durant ces différentes années un parcours similaire.

    Les chiffres présentés dans la question sont les plus récents disponibles. Malheureusement, une ventilation entre les différentes régions n’est actuellement pas encore disponible.

    Il faut cependant remarquer que, s’il y a une diminution du nombre de permis accordés sur une base annuelle, le secteur a, dans son ensemble, bénéficié d’une hausse des autorisations de bâtir sur une base trimestrielle.

    Il faut souligner que nous parlons en termes de permis autorisés ce qui ne représente pas nécessairement l’activité du secteur. En effet, par exemple, les autorisations de permis non résidentiel, sur base trimestrielle, ont diminué alors que le nombre de m² concerné par ces autorisations a, quant à lui, augmenté dû à la présence de projets de grande envergure.

    On peut dès lors relativiser les chiffres négatifs que présente la question notamment au vu des données relatives à l’activité. En effet, lors du dernier trimestre 2011, l’activité a augmenté tant sur une base annuelle que trimestrielle. De manière plus globale, le chiffre d’affaire 2011 aurait été plus important de 3.4 % par rapport à 2010.

    Il ne faut cependant pas ignorer les chiffres présentés par la Confédération Construction et qui sont relativement peu encourageants dont l’indice de confiance des entrepreneurs dans le secteur de la construction. En effet, en février 2012, la part des entrepreneurs du secteur de la construction plutôt pessimistes pour l’avenir a augmenté jusqu’à 17 % qui est le niveau le plus haut enregistré depuis juillet 2010.

    Au niveau de l’emploi, selon Belgostat, l’année 2010 aurait vu, en Wallonie, l’emploi total dans le secteur de la construction augmenté de 0.2 % alors qu’il aurait diminué de -0.2 % entre 2008 et 2009. L’emploi en Wallonie, tous secteurs confondus, s’est relativement mieux porté. En effet, l’emploi a subi une diminution similaire à celle du secteur de la construction entre 2008 et 2009 (0,2 %), mais a ensuite augmenté de 1.3 % de 2009 à 2010.

    Pour rappel, les données de l’UWE indiquaient fin de l’année dernière, qu’en moyenne, 30 % des investissements des entreprises prévus seront pour 2012 soit abandonnés soit reportés en raison du contexte morose européen et international.

    Il en ressort que la Wallonie reste manifestement fort tributaire de l’environnement économique européen et mondial.

    Le contexte économique de ces dernières années et plus particulièrement la crise de la dette souveraine européenne a plongé les particuliers et entrepreneurs dans un climat d’incertitude peu propice à l’investissement. Ce manque de confiance dans l’avenir est clairement représenté par les différents indicateurs de confiance tant au niveau du particulier que de l’entrepreneur. Il faut cependant noter qu’un léger redressement semble s’opérer au mois de février même s’il est trop tôt pour considérer ce mouvement comme une tendance.

    Il faut dès lors espérer qu’une accalmie durable et annonciatrice de croissance suive l’accord entre la Grèce et ses actionnaires devant, avec les versements provenant du FMI et de l’Union européenne, causer un arrêt des attaques financières subies par la zone euro et ses membres. Il serait dès lors possible d’envisager un climat plus serein et plus propice à l’investissement dans les mois qui suivent.

    Quant aux halls-relais, ils représentent une portion très faible du chiffre d’affaires de la construction et le Gouvernement ne cherche pas à faire de cette activité une source significative d’activité pour le secteur de construction. Il ne faut dès lors pas s’appuyer sur ce mécanisme pour relancer l’investissement en Wallonie.

    L’activité au sein du secteur de la construction dépend du niveau d’activité de l’ensemble de l’économie. En effet, une économie forte implique des industries qui investissent et un nombre important de travailleurs avec un revenu relativement élevé et une stabilité d’emploi leur permettant à leur tour d’investir dans la brique.

    Les outils sur lesquels nous pouvons nous baser pour relancer sont par conséquent les instruments de politique économique traditionnels utilisés par le Gouvernement pour développer notre économie.

    Il faut citer plus particulièrement les primes à l’investissement qui bénéficient massivement, même si c’est de manière indirecte, au secteur de la construction, les primes énergétiques accordées aux entreprises et aux particuliers, l’écopack du plan Alliance-emploi environnement permettant l’octroi de prêt à 0 % pour les ménages wallons afin de financer des travaux de rénovation en vue d’avoir un logement moins énergivore ou encore le pôle de compétitivité dédié notamment aux matériaux durables qui contribue à la compétitivité sur long terme des entreprises participantes du secteur de la construction.

    Si avoir un recours efficace à nos différents mécanismes de soutien à l’activité permet de soutenir l’investissement, il est également important de créer un environnement stable au niveau européen, mais également aux niveaux belge et wallon pour encourager l’investissement. C’est ainsi que l’accord budgétaire wallon permettant un maintien du soutien public aux entreprises est encourageant pour l’investissement dans le futur.