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L'éventuelle pénurie d'oeufs en Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 444 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 03/04/2012
    • de PECRIAUX Sophie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le prix de l’oeuf explose (il a déjà été multiplié par deux par rapport à l’an passé), ce serait à cause « d’une directive européenne qui depuis le début de l’année fixe de nouvelles normes pour le bien-être animal » se plaignent les aviculteurs. “On veut que les poules soient mieux soignées que nos propres enfants ”. Des agriculteurs interrompent temporairement leur exploitation pour se mettre en conformité avec les normes européennes, c’est-à-dire changer ses batteries.

    Les poules doivent avoir plus d’espace et aussi disposer d’un perchoir.

    Pendant les transformations, pas d’oeufs. Comme beaucoup d’autres fermiers européens sont dans la même situation, l’offre serait bien moindre...

    Conséquence inéluctable : les prix grimperaient !

    Monsieur le Ministre peut-il nous renseigner sur la situation des aviculteurs en Wallonie :
    - combien d’exploitation sont elles touchées par cette directive ;
    - combien transforment-elles leur exploitation ;
    - combien ont-elles interrompu leur activité ?
  • Réponse du 19/04/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    De manière générale, le prix des œufs n’a cessé de se déprécier jusqu’en 2011, suite à une offre trop importante sur le marché européen.

    Depuis octobre 2011, on observe une tendance inverse avec une remontée des prix,
    * + 80 % pour les œufs blancs en batterie et au sol,
    * + 69 % pour les œufs bruns en batterie et
    * + 63 % pour les œufs bruns au sol.

    Cette remontée des prix est due à une diminution de l’offre suite à l’obligation du respect de mise aux normes prévue dans la réglementation européenne sur le logement des poules pondeuses (cages aménagées ou parcours).

    En novembre 2001, 22 exploitations wallonnes utilisaient encore la cage traditionnelle sur un total de 69. Parmi ces 22 exploitations, 6 avaient l’intention de cesser leurs activités, 8 ne pourront pas être en ordre avant la date butoir du 1er juillet 2012.

    Le risque se pose probablement moins en termes de sécurité alimentaire qu’en terme de recherches d’alternatives par les entreprises « grosses » utilisatrices d’œufs dans leurs activités : poudres d’œufs, reformulations, autres ingrédients pourraient en effet remplacer les œufs frais dans certains de leurs produits et ce au détriment de la filière des producteurs d’œufs.

    Pour la Commission européenne, le problème ne devrait être que temporaire et est dû à la conjonction des effets de la mise en œuvre des nouvelles normes de logement des poules pondeuses et de la hausse saisonnière de la demande.

    Il est évident que j’ai chargé mes services d’être particulièrement attentif à l’évolution de la situation.

    Pour conclure, le niveau élevé des prix peut aussi être vu comme une récompense pour les producteurs qui ont fait l'effort de s'adapter à ces nouvelles normes voulues par la société au titre du bien être animal.