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La berce du Caucase, une menace en Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 447 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 03/04/2012
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Je souhaiterais m’attarder quelques instants sur les conséquences inquiétantes provoquées par la berce du Caucase, une plante invasive : menaces pour la biodiversité, mais aussi menaces pour la santé publique. En effet, la sève de la plante contient une substance qui rend la peau sensible aux UV. La berce provoque une brûlure qui n’apparaît pas immédiatement.

    Il semblerait qu’en Wallonie, 1614 sites sont aujourd’hui envahis par cette plante. Et visiblement elle est tenace. Il y a un an, la Région wallonne a lancé un plan de lutte contre la berce avec comme objectif, son éradication.

    Le 9 mars dernier, s’est tenue une réunion pour dresser un premier bilan de ce plan. Autour de la table : un représentant du cabinet de Monsieur le Ministre, les gestionnaires de terrain, la cellule « espèces invasives » du SPW.

    1614 sites, c’est conséquent ! Où trouve-t-on la plus forte concentration de berce du Caucase ?

    Les actions de lutte entamées il y a un an, ont-elles donné des résultats concluants ?

    Pour l’éliminer complètement, il est nécessaire d’agir pendant cinq années consécutives. Cela signifie-t-il que Monsieur le Ministre va poursuivre ce plan de lutte les quatre prochaines années ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d’une estimation de dégâts qu’a pu provoquer la berce en Wallonie ces dernières années ?

    J’évoquais les brûlures, plus haut. En garde-t-on des séquelles, des traces ou la peau est-elle régénérée ?

    Quelles sont les dangers relevés pour la biodiversité ? De quelle manière, la flore est-elle touchée ?

    Quelles sont les principales actions qui sont mises en place dans ce plan ? Comment sont-elles adaptées aux différents publics cibles à savoir les particuliers, les agriculteurs, les promeneurs, les pêcheurs, les ouvriers de voiries, etc. ?

    Quel budget annuel y est consacré ? Y a-t-il une obligation pour les communes et les provinces de participer à ce plan de lutte ?

    D’après les experts, l’éradication de la berce du Caucase est encore possible. Ont-ils une estimation du moment où l’on pourra parler d’éradication ?

    J’ai également lu que la berce du Caucase était aussi prisée pour ses vertus mellifères. Or on sait combien la vie des abeilles est menacée. Quelles sont, dès lors, les alternatives proposées ?

    La berce du Caucase est-elle une plante allergisante dont doivent se méfier les personnes souffrant du rhume des foins ?
  • Réponse du 23/04/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le bilan dressé lors de la journée d’échanges et d’information technique organisée le 09 mars dernier montre que les populations de berce du Caucase sont principalement localisées le long des cours d’eau et des routes. Les plus fortes concentrations sont observées dans les provinces de Liège et du Brabant wallon.

    Lors de cette journée, il a été constaté une forte motivation de l’ensemble des gestionnaires de terrain. Les résultats des actions de lutte menées jusqu’ici sont encourageants. On observe une régression progressive des populations gérées. Toutefois, la gestion devra être poursuivie durant au moins 4 années supplémentaires pour épuiser toute la banque de graines contenue dans le sol.

    Plusieurs milliers de personnes seraient brûlées chaque année par la plante selon une enquête récente réalisée auprès des professionnels de la santé en Wallonie. La plupart des brûlures n’ont toutefois pas nécessité d’hospitalisation. Quelques lésions de la peau ont été beaucoup plus sévères et ont conduit à la formation de cicatrices persistantes. Cependant, le pollen produit par la plante n’est pas particulièrement allergisant.

    Dans le cadre du plan de lutte, tous les propriétaires ou gestionnaires de terrain sont sollicités pour détruire la plante sur les terrains dont ils ont la responsabilité. Cette année, un budget de 220 000 euros sera mobilisé pour assurer la lutte contre toutes les populations de berce installées sur les terrains gérés par le Service Public de Wallonie.

    Possibilité sera également donnée aux pouvoirs locaux de bénéficier de subsides régionaux pour l’acquisition de matériel de gestion et d’équipements de protection individuels. Un marché stock sera également passé entre le Service Public de Wallonie et des entrepreneurs privés pour assurer la destruction de grosses populations de berce, à la demande des communes et des provinces, pour un budget total de 100 000 euros.

    L’objectif du plan de lutte est de réduire fortement le développement de la plante et d’aboutir le plus souvent possible à son élimination locale. Il n’est toutefois pas encore possible de dire s’il sera possible de l’éradiquer complètement du territoire wallon.

    Enfin, le plan de lutte contre la berce du Caucase ne devrait pas être dommageable aux abeilles dans la mesure où ces insectes peuvent se rabattre sur de nombreuses plantes mellifères indigènes, qui sont notamment favorisées au travers du plan Maya.