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La nécessité d'attirer en Wallonie davantage de travailleurs migrants avec un haut degré de qualification

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 360 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 20/04/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Selon le magazine Forward, le travailleur européen resterait peu mobile, entre autres à cause d'une certaine forme de complexité bureaucratique (Jo Deblaere, dans Forward, avril 2012).

    Tout en soulignant les effets positifs de notre système de formation de qualité générant un effectif créatif et innovateur, l'auteur souligne néanmoins une certaine rigidité qui génère des préjudices à tous les niveaux.

    Quelles sont les fenêtres d'opportunité existant afin d'attirer davantage de migrants hautement qualifiés ? Est-il judicieux d'activer davantage la compétence wallonne en matière de permis de travail, notamment pour les personnes à haut niveau de qualification ?

    Une telle sous utilisation est-elle imputable aux efforts à accomplir en matière d'intégration des personnes étrangères, risquant par là même de sous estimer le potentiel exponentiel de l'apport de ces personnes?
  • Réponse du 20/08/2012
    • de ANTOINE André

    Pour rappel, les travailleurs européens évoqués sont dispensés de permis de travail (à l’exception provisoirement des ressortissants roumains et bulgares) ; la Wallonie et singulièrement mon administration en charge de la délivrance des permis de travail ne disposent pas des chiffres utiles par rapport à la problématique évoquée. Ceux-ci devraient être disponibles auprès des SPF fédéraux compétents pour le travail et la sécurité sociale.

    Concernant la seconde partie de la question, relative aux possibilités d’attirer davantage de travailleurs migrants hautement qualifiés, je vous informe que la Wallonie applique actuellement une réglementation fédérale (il n’existe pas actuellement de compétence réglementaire wallonne en matière de permis de travail) qui s’avère être la plus performante d’Europe occidentale selon les employeurs, ainsi qu’en témoignent les études bisannuelles du Cabinet Deloitte(1). Selon cette étude, la Belgique délivre un permis de travail de type B aux personnes hautement qualifiées dans un délai de trois semaines là où l’Espagne et l’Italie mettent jusqu’à 6 mois.

    J'informe l'honorable Membre que la Wallonie a délivré en 2011 quelque 2.874 permis de type B.

    A l’exception provisoirement des ressortissants roumains et bulgares, ces permis ne concernent donc que des personnes originaires d’Etats hors Espace économique européen.

    Parmi ces permis, je relève que 600 l’ont été pour des fonctions reconnues en pénurie de main d’œuvre, 919 pour des fonctions hautement qualifiées et 179 pour des fonctions de chercheur ou techniciens spécialisés.

    Autrement dit, près de 60% des permis B octroyés (1698), apporte une réponse rapide et adéquate à des besoins de main d’œuvre et permettent, de la sorte, aux entreprises et aux PME de continuer de fonctionner et de maintenir la création de valeur ajoutée en Wallonie.

    Dès lors que je privilégie et poursuit, au travers de mes compétences, le renforcement des dispositifs d’accompagnement vers et dans l’emploi, ainsi que ceux relatifs à la formation professionnelle pour pallier les éventuelles besoins de recrutement de nos entreprises, force est de constater, qu’il convient aussi de recourir à l’immigration économique (permis B) dès lors que celle-ci est nécessaire pour soutenir l'économie wallonne et la rencontre de besoins particuliers de main d'oeuvre.


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    (1) Détail sur : http://www.deloitte.com/assets/Dcom-Belgium/Local%20Assets/Documents/FR/be/be(fr-be) press Immigration%20Survey 07092011.pdf